Commission diocésaine du tourisme : Pour un tourisme à visage plus humain et plus équitable

Rebâtir ensemble un tourisme à visage plus humain et plus équitable. Tel est le thème principal qui ressort de la Newsletter 2021 de la Commission Diocésaine du Tourisme (CDT) où son aumônier, le père Philippe Goupille, fait un plaidoyer pour que « le secteur encourage nos talents et n’oublie pas nos exclus. »

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Il maintient que le tourisme peut contribuer à l’épanouissement de l’homme et au progrès de la société mauricienne « à condition qu’on prenne conscience et se batte pour ne pas s’enfermer dans une finalité purement économique ». Il souhaite que « la cohabitation avec l’étranger soit perçue comme un enrichissement et non comme un danger ou une menace ».

La question de la relance d’un secteur en berne depuis deux ans n’a pas été esquivée dans la dernière édition de la Newsletter vu qu’il s’agit après cette crise de préserver des milliers d’emplois. Le Père Goupille rappelle ainsi que le tourisme continuera à avoir un impact important dans le pays. « Il importe donc que notre société, regarde en face les bienfaits du tourisme à faire fructifier et les écueils à éviter »., prévient-il.

Il a tenu à exprimer sa solidarité avec tous les opérateurs du monde du tourisme et à relancer « cet esprit de famille qui a réuni ce secteur depuis toutes ces années à travers ». Face au contexte spécial et difficile, il attire l’attention sur quelques points. D’abord, que le tourisme « est une industrie qui répond à un besoin profond ancré dans le cœur de tout humain : celui du temps libre et heureux, où l’on se repose du travail, un temps loin du quotidien qui vise à la détente, au dépaysement et au renouvellement intérieur. Ce temps de détente et de loisirs peut être porteur de très grandes richesses car c’est l’occasion de développer notre sens du bien et du beau et mettre entre parenthèses, pendant quelques jours, notre course frénétique à la consommation et aux agitations qui accaparent notre vie quotidienne ».

Pour la Commission Diocésaine du Tourisme qui a choisi comme thème cette année « Ile Maurice terre de rencontres, «  la cohabitation des cultures locales et étrangères à l’ile Maurice ne doit pas être présentée uniquement comme un folklore pour alimenter les spectacles dans les hôtels.

« C’est dans la mesure que nous arriverons nous-mêmes à nous accueillir mutuellement entre les cultures différentes, que nous pourrons donner aux touristes un témoignage d’unité dans la diversité. Notre produit touristique ne peut plus rester statique dans sa conception de lieu de farniente absolue avec la plage, le soleil, la mer, pour seule image. Il faut évoluer vers une autre conception, réaliser que le produit c’est la République de Maurice et par conséquent l’ensemble du pays est concerné. Quand on vise plus d’un million de touristes par an, la conscientisation sociale devient nécessaire. Tous les habitants de l’île doivent être conscientisés, pour que cette cohabitation avec l’étranger soit perçue comme un enrichissement et non comme un danger ou une menace. La mise en valeur de nos différentes cultures doit faire partie de cet effort. Faisons partager notre nuit de Divali, notre fête (magie) de Noël, nos autres fêtes culturelles et religieuses », fait-il comprendre.

La Commission Diocésaine du Tourisme avance que l’homme, dans le tourisme, doit « être respectueux de l’environnement et chercher à atteindre une harmonie parfaite avec la Création, pour que, tout en garantissant la durabilité des ressources dont il dépend, il ne donne pas lieu à des transformations écologiques irréversibles. L’homme dans le tourisme doit être conscient de la nécessité d’un tourisme équitable comme la seule forme possible pour que son développement soit en même temps économiquement rentable, protège les ressources naturelles et culturelles, et prête une aide réelle à la lutte contre la pauvreté ».
La crise du Covid-19 rappelle la fragilité des systèmes actuels et surtout de leurs limites. D’où le projet « Partaz kiltir Moris » une opportunité de rétablir ces inégalités sociales et de valoriser les autres talents jusqu’ici méconnus, notamment ceux des femmes et des jeunes en zones rurales et côtières, qui n’ont pas pu évoluer dans le système économique capitaliste et élitiste. « Nos talents doivent être encouragés. Nous devons nous occuper de nos exclus. Éliminons ces centres de pauvreté où l’être humain est souillé dans sa chair. Nos visiteurs doivent voir que nous nous occupons de nos citoyens, que nous sommes concernés par eux », conclut le père Goupille.

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