Pouvoir d’achat : Prix : de l’huile sur le feu pour les ménages !

— Moroil double littéralement les prix de ses différentes marques, soit le litre du Sunlife Sunflower à Rs 139.16 contre Rs 61 (prix subventionnés) et le litre de Rani à Rs 109 contre Rs 55 — Hausse de 30 à 50% du prix du lait, dont Everyday passant de Rs 224 à Rs 328, Farmland de Rs 206.50 à Rs 277.43 et Anchor de Rs 209 à Rs 269.63 — Une nouvelle vague de majoration de prix, notamment des conserves, de la viande, du poulet et des grains secs, attendue dans les prochains jours

Avec le retrait des subventions Covid-19 sur les prix de vente au détail des commodités de base, comme il était attendu le 1er juillet, c’est littéralement de l’huile sur le feu pour les ménagères.

- Publicité -

La mesure annoncée dans le budget par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, visant à accorder un minimum de Rs 1 000 à tout employé avec des salaires de moins de Rs 50 000 par mois semble n’avoir aucun effet pour préserver le pouvoir d’achat des ménages. D’abord, ces Rs 1 000 n’ont pas encore été versées sur les comptes des bénéficiaires. Ce n’est qu’en fin de semaine dernière que la Mauritius Revenue Authority (MRA) a enclenché les procédures d’enregistrement, alors que le paiement devant être effectué qu’en fin de mois. Mais, déjà, depuis vendredi matin, les prix de premières commodités de base, dont l’huile comestible et le lait, ont flambé dans les supermarchés.

Les indications sont que la tendance des prix à la hausse devra se maintenir, sinon s’accentuer au fur et à mesure que les importateurs des produits alimentaires de première nécessité dédouanent leurs cargaisons dans le port. En tout cas, avec les prix de l’huile comestible accusant une majoration de l’ordre de 100% et ceux des différentes marques de lait rajustés à la hausse dans la fourchette de 30% à 50%, sans compter les nouveaux prix devant entrer en vigueur dans les prochains jours pour les conserves, le poulet, la viande et les grains secs, l’indice du coût de la vie (CPI) compilé par Statistics Mauritius est parti pour établir un nouveau record pour le seul mois de juillet et projeter cet indicateur socio-économique majeur se maintenant dans la double-digit zone, mettant à rude épreuve les dernières prévisions des plus optimistes de la Banque de Maurice.
Depuis la fin de la semaine, ceux des ménages, qui n’ont pas eu l’occasion de participer au panic buying depuis le précédent week-end, doivent casquer une augmentation d’un peu moins de 100% pour se procurer de l’huile comestible pour faire rouler la cuisine, surtout pas celle du Prime Minister’s Office. Les nouveaux prix de l’huile comestible affichés par Moroil ont constitué une douche froide en ce temps d’hiver.

Le litre d’huile Rani, marque la plus accessible au niveau des prix pour les couches socio-économiques les plus vulnérables, passe de Rs 55 le litre, avec la subvention Covid-19, à Rs 109, soit le double, indépendamment des Rs 1 000 de Padayachy. Pour le haut de gamme, Sunlife Sun Flower s’affiche à Rs 139.16, représentant une hausse de 128,13%. De quoi donner le tournis aux ménagères ou encore pwalon so (voir réactions plus loin).
Pwalon so

Par ailleurs, des sources avisées avancent qu’une cargaison de 40 conteneurs d’huile de table attend d’être mise sur le marché à des prix majorés avec l’introduction du maximum mark-up de 22% et la Special Allowance de 1% ou 2%, poussant à une hausse maximale de 24%. Depuis le début de la semaine écoulée, des consommateurs pouvant se le permettre se sont lancés dans une opération de panic buying, avec les étagères des supermarchés prises d’assaut et le stock disponible enlevé.
L’autre item de consommation courante, les produits laitiers importés, frappé du maximum mark-up de 24%, a également subi des majorations conséquentes dans la fourchette de 30 à 50% pour l’instant, soit entre Rs 60 et Rs 104 de plus pour le kilo de lait. De ce fait, même si le consommateur décide de descendre en gamme pour s’ajuster aux nouvelles conditions de son budget, il aura à payer plus cher à chaque fois qu’il passe à la caisse du supermarché.

Les effets de la reprise de la dépréciation de la roupie par rapport au dollar américain se feront sentir à chaque ajustement du maximum mark-up pour fixer les prix au détail. À la fin de la semaine dernière, le billet vert américain était coté à Rs 45.75 au tableau indicatif de la Banque de Maurice, représentant presque Rs 2 de plus par rapport au 31 mai dernier, un mois de cela.

Toutefois, la pression sur les prix au détail devrait s’accentuer davantage dans les jours à venir. D’abord, à la conclusion des ajustements des prix par les importateurs et grossistes avant la livraison dans le circuit des supermarchés et des commerces. Puis, des changements des prix devant intervenir d’ici à la fin de la semaine au rayon des viandes, notamment du poulet, et également les grains secs, composantes non-négligeables dans les repas des familles.

D’ici la mi-juillet, le kilo du poulet de table devra se vendre dans la fourchette de Rs 296.50 pour le kilo de Easy Pack Pilons à Rs 318.80 pour les Easy Pack (cuisses entières), alors qu’il faudra débourser Rs 367.50 pour mettre les hanches de poulet dans son assiette à table. Les chiffres compilés par Statistics Mauritius notaient que le prix du poulet était de Rs 188.58 en moyenne au début de cette année.
Addition salée

Pour la viande surgelée, l’addition s’annonce encore plus salée, soit Rs 460 pour le klo de buffalo et Rs 350 le kilo de Topside, alors que le foie de mouton devrait passer à Rs 260 le kilo. La composition du tiffin quotidien des enfants allant à l’école devra être revue dans la mesure où le sachet de quatre chicken burgers coûtera Rs 51 ou encore celui de dix à Rs 112.50.

Pour les grains, il faudra dorénavant compter entre Rs 31.50 et Rs 55.90 pour le sachet de 425 grammes. Les prix d’autres produits essentiels, dont le fromage, un autre élément essentiel dans l’alimentation en général, risquant de se transformer en un produit luxe, n’avaient pas encore été fixés en fin de semaine dernière. Car la boîte de fromage Kraft, qui se vendait encore vendredi au prix subventionné de Rs 79, pourrait être révisée à la hausse en début de semaine, avec l’importateur revisant ses coûts au terme de la formule de maximum mark-up.

Avec la tendance relevée sur les price tags des produits alimentaires de base depuis vendredi dernier, le mois de juillet s’annonce très chaud pour les ménages, même si la météo prévoit une baisse de température à l’extérieur. En effet, le coût du panier de la ménagère pour une famille devrait s’approcher facilement de la barre des Rs 35 000, si ce n’est plus alors que le dernier Household Budget Survey indique que la famille mauricienne consacrait en 2017 une somme de Rs 28 670 pour assurer ses provisions de base à chaque fin de mois.

Mais la facture pour ce mois de juillet affolera à coup sûr le porte-monnaie de la ménagère qu’importe si Statistics Mauritius sera tentée de faire la leçon entre headline inflation et year-to-year inflation pour des raisons évidentes. En tout cas, les Rs 1 000 du budget de Padayachy n’auront pas eu l’effet escompté, car c’est en fin de semaine écoulée que la MRA a pris la décision de compiler les numéros de compte bancaire des bénéficiaires de cette mesure, que ce soit pour les salariés ou les self-employed avec le versement devant se faire à la fin du mois, alors que les prix sont déjà à la hausse dans les rayons des supermarchés.

Samem ki apel karay so, dira l’autre, qui devra tir diab par lake avant même le 15 de chaque mois, car, ne dit-on pas que l’inflation est une taxe sur les pauvres…

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -