Pénurie d’eau à Rose-Hill : Les habitants de Plaisance et de Stanley en rogne

Un habitant lésé : « Nou pou gete ki pou arive kan tiyo nef pou konekte la… ! »

La tension monte de plusieurs crans dans certains quartiers de Rose-Hill affectés par une pénurie d’eau insoutenable depuis une semaine. Le train-train quotidien des riverains se résume depuis lundi à se ruer vers les camions-citernes pour recueillir le précieux liquide.

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La crainte sans doute de devoir repartir avec des bidons et des seaux vides dans la mesure où ces interventions se déroulent bien souvent le matin… lorsqu’ils sont au travail. Une scène de la vie des habitants qui sont sortis de leur réserve pour alerter les autorités sur leur triste sort.

« Toujours la même rengaine ! » fut le titre employé par Week-End dans ses colonnes le 31 décembre dernier dans le cadre de notre bilan général sur la fourniture d’eau durant l’année 2021 qu’on a articulé autour des émeutes du 26 décembre à Bambous-Virieux, où des dizaines d’habitants avaient exprimé leur colère face à la pénurie du précieux liquide en bloquant la route au moyen de pneus et de pierres. On se dirige tout droit vers le même constat cette année compte tenu du nombre croissant de dossiers brûlants gérés par la Central Water Authority (CWA) dans les quatre coins de l’île, laissant poindre la perspective d’une année 2023 houleuse pour le directeur de cette instance, Prakash Maunthrooa.

À Rose-Hill, nombreux sont les riverains qui s’interrogeaient sur la destinée des sommes colossales investies dans les travaux de remplacement des tuyaux vétustes, censés rendre meilleur l’approvisionnement, avant de reprendre espoir après la visite du PM, Pravind Jugnauth, dans centre-ville, le 17 novembre, en vue d’un constat de la fin des travaux de pose des vannes de régulation du réseau hydraulique. Ils ont vite déchanté compte tenu du calvaire enduré depuis une semaine. Ce sont les habitants de Plaisance qui en pâtissent le plus, comme aux rues France Boyer de la Giroday et Bois Noir, où pas une goutte d’eau n’a pas coulé dans les robinets depuis quatre jours. Marlène nous montre d’un geste dépité les récipients entassés sous son lavabo qui lui servent pour sa toilette matinale avant de partir au travail : « Samem ena la. Tanto gete ki pou fer. Twalet malang, manze pa kapav kwi, pa pou kapav begne alor ki mo ena trwa zanfan ek enn mari. »

Et en cette période de chaleur, la tension monte d’un cran. La CWA a beau tenté de désamorcer la polémique en déployant des camions-citernes, qui constituent une solution palliative qui est d’un grand secours pour les familles, sauf que ces dernières soulignent de que lesdits camions arpentent le quartier une seule fois par jour, « kan nou pa lakaz gramatin », ou ne sont pas suffisamment équipés pour acheminer l’eau vers les contenants situés sur les toits des maisons pour ceux surtout se trouvant à l’étage.

La situation est tout aussi plus préoccupante à Stanley, où que de nombreux foyers sont contraints de passer des jours, voire des semaines, sans une goutte d’eau. Ajay, qui figure parmi ceux qui en pâtissent le plus, n’est pas allé avec le dos de la cuillère sur Facebook pour critiquer les autorités car, à ses yeux, ce nouvel épisode est… la goutte d’eau qui fait déborder le vase : « L’eau coule avec parcimonie dans de nombreux foyers de Stanley depuis des lustres avec, bien souvent, des coupures totales qui durent trois à quatre heures par jour. Mais là, c’en est trop. Nou pou gete ki pou arive kan tiyo nef pou konekte la. Mo espere pou ena sanzma, sinon pa met lipie dan N°19 ! »

À en juger la situation actuelle, il n’est pas exclu que les habitants fassent entendre leurs voix dans les jours à venir en intensifiant la pression sur les autorités pour la mise sur pied de mesures probantes qui régleraient la crise. D’aucuns souhaitent que les habitants de Plaisance n’emboîtent pas le pas à leurs homologues de Bambous-Virieux ou de Poste-de-Flacq, plus récemment, qui ont exprimé leur colère en bloquant la route Royale au moyen de pneus, de charrettes en métal et de pierres pour protester contre la forte pénurie d’eau qui affectait le village en octobre.


Encore et toujours le N°14

La tension, que l’on pensait aplanie, est de nouveau à son comble dans la circonscription N°14, où la pénurie d’eau est légion. Le phénomène s’est accentué depuis lundi dans les villages du Sud du pays, à l’image de Chemin-Grenier et Le Morne, où pas une goutte d’eau n’émane des robinets. Les habitants n’ont pas tardé à réagir sur les réseaux sociaux pour alerter les autorités sur leur triste sort. En réponse, les autorités ont, comme à l’accoutumée, déployé des camions-citernes dans les régions affectées. À Case-Noyale, les abonnés de la CWA ne sont pas mieux desservis, car l’eau fait défaut depuis plus de trois ans, malgré les belles promesses d’une amélioration de la part des députés de la circonscription. Ces derniers se targuent souvent, sur les réseaux sociaux, d’intervenir auprès de la CWA pour que les habitants… puissent être desservis par des camions-citernes !

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