Les conditions de la reprise de la desserte aérienne entre Maurice et Rodrigues ont donné lieu à un bras de fer entre opérateurs et commissaires de l’Assemblée Régionale de Rodrigues. Des membres du conseil exécutif avaient rencontré quelque 250 opérateurs touristiques mardi au centre culturel et de loisirs de Mon-Plaisir en vue de leur faire part de ses propositions et proposé des mesures additionnelles pour remédier à leur situation actuelle. Ces échanges se sont déroulés dans une ambiance de vive tension avec le Walk-Out de Benoît Jolicoeur, un opérateur du tourisme, confronté aux autres participants. De son côté, le chef commissaire adjoint, Nicolson Lisette, a annoncé que fonds de Rs 46,5 millions ont été allouée pour aider les secteurs du tourisme, de l’entreprenariat et de l’artisanat dans la conjoncture marquée par l’arrêt des activités dans le secteur du tourisme.
Parmi les mesures annoncées figurent notamment l’extension du Senior Citizen Scheme, la promotion du tourisme local à travers des Educ-Tours et des subsides de Rs 10 000 sur la facture d’électricité des opérateurs dans le tourisme. Nicolson Lisette a tenu à assurer que le conseil exécutif a le devoir d’aider et d’accompagner tous ceux affectés par le Covid-19. « Nou finn deside dan budje 2021/22 enn realokasion pou investir Rs 46,5 M dan le 2 mwa pou kapav meet the demand of the day’ », déclare-t-il. Le Senior Elderly Scheme se poursuivra avec deux nouveaux plans, destinés à venir en aide aux handicapés ainsi qu’à 6 000 étudiants, qui bénéficieront d’Educ-Tours.
À l’heure des questions et des propositions, la tension était cependant palpable dans la salle entre certains opérateurs et des membres du conseil exécutif, et même entre opérateurs touristiques. La situation a dégénéré quand Benoît Jolicoeur s’est levé afin de déclarer que les opérateurs ne doivent pas émettre que des critiques et qu’ils doivent aussi remercier le gouvernement régional pour les mesures annoncées. Après quoi Christian Leopold a fait comprendre que les critiques sont nécessaires si l’on veut régler les problèmes. Les deux hommes se sont rapidement laissés emporter et Benoît Jolicoeur a fini par quitter la salle.
Le commissaire Daniel Baptiste a affirmé que certains opérateurs touristiques maltraitent leurs travailleurs. Il en veut pour preuve les plaintes enregistrées au sein de sa commission. Mais ses propos n’ont pas été du goût de certains opérateurs, qui ont accusé le commissaire de déraper. Après quoi les opérateurs présents ont exposé leur situation actuelle, qu’ils qualifient de très difficile. Certains ont de fait demandé que « la paix et le dialogue s’installent entre les différentes parties, surtout dans une situation de ce genre ».
Si certains ont remercié le gouvernement régional, d’autres, eux, ont estimé que ce dernier « ne prend pas en compte que des établissements risquent de disparaître ou qu’ils seront rachetés par des opérateurs mauriciens ». Par ailleurs, ils réclament une ligne de communication avec les autorités, rappelant que des requêtes envoyées à la commission du Tourisme sont jusqu’ici restées sans réponse.
Aurele André, de son côté, estime que si les opérateurs touristiques ont été invités à des consultations, les mesures annoncées avaient déjà été décidées. Pour lui, il s’agit d’un manque de respect de la part des autorités. « Enn linpak ki bizin gete se linpak moral e domaz kolateral ki pe fer o nivo lokal e nasional. Kom si zot panse nou pe vinn rod lasarite isis. Nou pe demann konsilte e sef comiser vinn dir nou pou met instans an plas. Ti deza met sur pie enn Tourism Joint Working Committee e depi lane finn zwin zis 2 fwa e pa finn deside narier. E la pou al met ankor. Zordi bizin aksion, soutenir tou letablisma dan Rodrig. Zot a sek e zot dwa ziska lipie latet », dit-il.