Santé publique : The Lancet fait état des effets du déversement d’huile

Ce journal déplore que le gouvernement local mette l’accent sur les services curatifs au lieu d’une prévention à long terme

- Publicité -

Le problème de santé publique causé par le déversement d’huile dans les eaux de la côte sud-est a été évoqué dans le journal médical hebdomadaire international, The Lancet. Dans son édition du 29 août, The Lancet déplore que le gouvernement « nie les symptômes manifestés suite à l’exposition au pétrole ».

Selon le journal, l’accent est mis sur les services curatifs plutôt que la prévention à long terme. Dans son rapport, The Lancet avance que malgré les services de santé gratuits disponibles à Maurice, ainsi qu’un secteur privé en plein essor, le gouvernement de Maurice a mis plus d’accent sur les services curatifs après le déversement d’huile dans les eaux du sud-est, que de miser sur la prévention à long terme. Ce journal étranger déplore que plusieurs personnes, à savoir des pêcheurs et des volontaires qui ont participé aux campagnes de nettoyage, ainsi que d’autres personnes impliquées dans le nettoyage, aient souffert des effets néfastes après avoir été exposées à cette huile. Or, le gouvernement de Maurice nie que les symptômes ressentis par certaines personnes résultent de ce déversement d’huile. The Lancet précise que les impacts affectent non seulement la santé physique des Mauriciens, mais aussi leur santé mentale.

Selon les témoignages des Mauriciens recueillis par The Lancet, de nombreuses personnes ont été affectées par l’émanation de substances toxiques après le déversement d’huile dans les zones sud-est. Des patients, qui ont reçu un traitement dans une clinique, se sont plaints de problèmes respiratoires et du dessèchement des yeux. D’autres souffraient d’effets neurologiques comme le vertige et la nausée. L’activiste du mouvement Aret Kokin Nou Laplaz, Carina Gouden, a aussi raconté ce qu’elle a vécu pendant la campagne de nettoyage à The Lancet. « J’étais confuse, incapable de me concentrer sur ce que je faisais et j’avais de la peine à respirer normalement. Je ne suis pas la seule à l’avoir vécu », a-t-elle déclaré à cet hebdomadaire. Dans son rapport, The Lancet explique que dépendant de la composition de l’huile déversée dans les eaux, les effets pourraient inclure des effets cancérigènes, une insuffisance rénale et hépatique, ou des infections respiratoires à long terme, l’exposition se produisant par trois voies potentielles : cutanée, dans l’air ou dans la chaîne alimentaire.

The Lancet souligne aussi que la marée noire pourrait également avoir des effets néfastes sur la santé mentale des résidents qui ont perdu leurs moyens de gagner leur vie et qui ont surtout été témoins des dommages environnementaux. Le journal a recueilli des témoignages de psychologues mauriciens qui avancent que les effets sur la santé mentale des volontaires qui ont participé au nettoyage du lagon, des pêcheurs et des résidents à proximité varieront en fonction de leur relation avec leur environnement, de la distance avec la marée noire et si leur travail dépend du lagon. The Lancet précise que les symptômes peuvent varier « d’émotions inconfortables telles que la colère, la tristesse, l’anxiété, la culpabilité, au trouble post-traumatique ».

Une étude du déversement de pétrole de Deepwater Horizon en 2010 a révélé que la dépression était plus fréquente chez les personnes qui faisaient partie de l’intervention. Ce journal médical parle de tabous autour de la santé mentale. « Les personnes les plus touchées par le déversement d’hydrocarbures sont probablement des populations marginalisées et pourraient ne pas être au courant des services de santé mentale disponibles ou de la manière d’y accéder », peut-on lire.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -