AFFAIRE JACKPOT CITY CASINO : La défense veut établir qu’il y a eu des cas de faux dans les OB

Le procès qu’intente l’État en Cour d’assises présidée par le juge Benjamin Marie-Joseph à Dharshan Gungaram, accusé du meurtre de Ricardo Dintu en décembre 2004, se poursuit autour de la motion de voir présentée par la défense. Il a débuté jeudi le 27 juin dernier.
L’accusé, à l’époque, travaillait en tant que vigile à la maison de jeu, alors connu comme Jackpot City. Dans ses dépositions à la police, Dharshan Gungaram plaide non coupable. La défense veut établir qu’il y a eu des cas de massive forgery au niveau des entrées faites dans l’Occurrences Book (OB) du poste de police de Vacoas, dont il conteste la production. Le juge Benjamin Marie-Joseph, qui entend le procès, a rendu à la fin de la semaine dernière un jugement intérimaire en faveur de la défense. Les interrogatoires continuent dans cette motion.
L’accusé est défendu par Me Madan Dulloo, assisté de Me Rajneesh Seeras, alors que Mes Pravin Harrah, Principal State Counsel, Anuradha Purryag-Ramful, Senior State Counsel et Anusha Devi Rawoah représentent la poursuite.
Comme l’avait indiqué Me Harrah lors de son opening speech, le corps de la victime, Charly Ricardo Linley Dintu, avait été retrouvé sans vie à proximité du Jackson City Casino, qui se trouve dans le Regent Building à Vacoas, et qui est maintenant connu comme le Royal Game Casino. Ricardo Dintu, qui était venu à la maison de jeu ce 31 décembre 2004 pour jouer, aurait causé du désordre et les responsables de sécurité, employés par une firme spécialisée, ont dû intervenir pour le rappeler à l’ordre. Il fut prié de quitter les lieux.
La victime avait été retrouvée vers 2 heures du matin, gisant sur le balcon qui se trouve en face du casino. Il portait des traces de blessures à la tête. Il vivait encore et, dépêché à l’hôpital Victoria, Candos, il fut admis aux soins intensifs et placé sous respiration artificielle. Un examen au scan de la tête devait révéler qu’une balle s’y trouvait. Il rendit l’âme trois jours après.
L’enquête policière avait alors abouti à l’arrestation des deux vigiles de la maison de jeux, Darshan Gungaram et Pravin Ramadith. Tous deux ont comparu devant le tribunal de Curepipe lors de l’enquête préliminaire, où ils ont répondu à une accusation de meurtre.
Me Dulloo, fait exceptionnel pour la défense aux assises, a été autorisé à s’adresser aux membres du jury lors d’un opening speech. D’emblée, il devait soutenir qu’il y a eu des « massive forgeries in the Occurrences Book entries » concernant les incidents qui ont eu lieu dans le cadre de cette affaire. Selon l’avocat, il y aurait eu un complot pour donner une certaine interprétation au terme defalke, dans le but de « couvrir » quelque chose. Il a évoqué le fait qu’un témoin avait directement impliqué Pravin Ramadith, parce qu’il serait un témoin oculaire qui l’aurait vu tirer une balle à la tête de la victime. Toutefois, le même accusé devant l’enquête préliminaire a dit : « Pa mwa sa, li (Gungaram) ki finn fer sa ».
Après l’intervention de Me Dulloo, le jury a été prié de se retirer pour que la motion de voir dire puisse être débattue.
Plusieurs témoins ont jusqu’ici déposé dans le cadre des débats. Lorsque l’accusé est venu à la barre, son avocat a voulu rafraîchir sa mémoire en rappelant ce qu’il avait dit dans ses déclarations faites lors de l’enquête. Mais le représentant de la poursuite a contesté cette démarche. Le juge a tranché en faveur de la défense.

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