- La Professional Pilots Union veut opérer dans une « win-win situation » avec le management
Les pilotes d’Air Mauritius ont un nouveau syndicat depuis hier. La Professional Pilots Union (PPU) regroupe à la fois les pilotes mauriciens et les expatriés. Il regroupe pour le moment 40 membres sur les 250 pilotes que compte la compagnie d’aviation nationale. Selon ses dirigeants, la PPU œuvrera pour le bien-être des pilotes en engageant des négociations avec le management de MK, tout en s’assurant de dégager une « win-win situation ».
Pour Sahil Cheetamun, le président de la PPU, c’est la première fois qu’un syndicat regroupe à la fois des Mauriciens et des expatriés. « Il a toute une équipe, dont notre conseiller légal, Yudish Lutchmeenaraidoo, des Balgobin Chambers, qui a dû travailler très dur pour y arriver. Nous en profitons pour les remercier. »
La PPU a pour vice-président Allan Fraser, commandant de bord d’A340 et A330 tandis que Sadat Esoof, capitaine à bord de l’ATR 72, assume le poste de secrétaire. Ce dernier dit avoir débuté le syndicat avec sept pilotes seulement, pour finalement se retrouver avec 40 membres aujourd’hui. « On a dû travailler dur pour cela. Nous voulons aussi faire en sorte que les expatriés se sentent à la maison chez nous. »
La PPU offre une carte “Passeport” offrant des remises dans différents points à tous ses membres, et ce pour une durée d’un an. Le but est d’offrir des avantages aux membres sur certains produits dans quatre domaines, à savoir “gourmet”, “shopping”, “loisirs” et “hôtel”. L’équipe de Passeport a créé une carte spéciale aux couleurs d’Air Mauritius à cet effet. Généralement, la carte Passeport est vendue au public.
S’expliquant sur les raisons ayant mené à la création d’un nouveau syndicat, Sadat Esoof avance : « Nous ne retrouvions pas nos valeurs auprès de l’autre union, c’est pour cela que nous avons choisi de faire notre propre équipe, où l’unité sera une priorité. »
Le syndicat a été enregistré et est officiellement reconnu par la compagnie, précise les dirigeants de la PPU. De même, ils annoncent que le syndicat est appelé à grandir car plusieurs autres pilotes ont pris des renseignements et souhaitent rejoindre la nouvelle équipe. « Nous sommes optimistes que dans deux mois nous allons passer à 60-65 membres. »
Les dirigeants de la PPU disent également qu’ils vont privilégier le dialogue pour obtenir ce qu’il y a de mieux pour les pilotes. « Nous aurons une nouvelle approche. Au lieu de dépenser de l’argent avec les avocats, nous allons négocier afin que les pilotes obtiennent ce dont ils ont besoin, dans une “win-win situation”. » Sahil Cheetamun ajoute que, souvent, les gens voient les pilotes comme des personnes touchant beaucoup d’argent. « Mais ils ne prennent pas en considération que nous avons beaucoup de sacrifices à faire. Nous n’avons que huit jours par mois avec notre famille. Nous n’avons presque pas de vie sociale. Et c’est pareil pour notre santé. Et nous faisons cela depuis des années. »
Quant à savoir si ce nouveau syndicat est soutenu par la direction de MK pour faire face à l’autre syndicat ayant causé pas mal de bouleversements ces derniers temps, Sadat Esoof répond : « The proof is in the pudding. Les gens peuvent penser ce qu’ils veulent. Nous sommes une entité qui a des valeurs fortes et nous allons le démontrer au fil de nos actions. »
Sahil Cheetamun ajoute pour sa part : « Nous avons dit que nous allons chercher une “win-win situation”. Donc, les pilotes et le management sortiront gagnants des négociations. Si quelqu’un dit que nous œuvrons pour le management, je ne peux comprendre cela. Nous allons lutter pour nos droits en négociant avec le management. »
Allan Fraser ajoute pour sa part : « Nous sommes en discussion avec le management, en fonction de nos valeurs et pour défendre nos droits. Nous n’avons personne du management dans notre syndicat et nous œuvrons en toute indépendance. Toutefois, nous devons communiquer avec le management pour atteindre nos objectifs. »