AU J & J AUDITORIUM HIER: L’excentricité d’Elie et la sobriété de Semoun

Elie Semoun était hier soir au J & J Auditorium à Phoenix pour son spectacle Tranches de vies. L’humoriste baroudeur, tendre et charmeur, a choisi de faire tantôt dans la sobriété tantôt dans l’excentricité en enfilant un uniforme de chirurgien ou un costume à carreaux. Il a su prendre à bras le corps le public pour l’emmener sur la planète « délire ». Le rire est assurément le meilleur médicament pour vaincre le stress et ce ne sont pas les spectateurs présents qui diront le contraire bien qu’il n’y ait pas eu que du bon… Mais que l’on se rassure, le vendredi 13 n’a pas amené la poisse à notre comique français. Il a juste fallu du temps pour s’adapter à tous ses personnages.
Après plus de 45 minutes de retard, en raison de l’embouteillage, le public a enfin pu accueillir sur scène Elie Semoun. Nul besoin d’être un humoriste-transformiste pour se composer des personnages. Lui, il n’utilise que son corps et sa tête pour titiller l’imaginaire des spectateurs.
Parrain de la troisième édition du Festival du Rire, le répertoire d’Elie Semoun vogue entre Kevina, l’adolescente délurée, et la mamie au corps tremblant et à la voix chancelante. Un registre qui a bien plu à ceux présents hier soir au J & J Auditorium. Avant d’entrer dans le vif du sujet, l’humoriste a d’abord conversé avec son public, histoire de tâter le pouls et voir si ses sketches allaient faire mouche.
« Sur internet, on a annoncé ma mort, c’est normal je suis au Paradis », lance un Elie Semoun visiblement heureux d’être à Maurice. Et quand il parle de ses plantes, on ressent immédiatement toute sa passion : « Il n’y a pas que les vieux ou les retraités qui aiment les plantes. Il y en a que c’est la coke, moi c’est le terreau. »
Des sketches bien ficelés et ayant du mordant qui ont toutefois demandé du temps au public mauricien pour s’en imprégner. Elie Semoun a donné le meilleur de lui-même, malgré les petits couacs ou trous de mémoire, surtout au regard des noms de certains endroits de Maurice, comme Cascavelle devenu « Castagnettes. » L’humoriste a cependant eu le mérite d’avoir su entretenir jusqu’au bout cette étincelle qui fait “décoller”.
Elie Semoun a apporté de l’émotion et de la tendresse dans toutes ses histoires. Sur scène, nous avons ainsi pu voir l’homme naturel et décontracté, mais aussi l’artiste. L’humoriste français ne se prenant à aucun moment au sérieux, le spectateur ne pouvait qu’être entraîné dans ses délires… Avec lui, pas de ritournelle, ça passe ou ça casse. Il a ainsi offert un humour parfois caustique, mais calqué sur la vie de tous les jours.
Elie Semoun, c’est surtout ce petit côté sympa et charmeur. Il ne fait point dans la provocation même quand il se moque gentiment des handicapés. Et tout est bon pour l’humour décalé. Le mélange des réalités de la société française côtoie ainsi celui des genres à travers des histoires racontées sur une scène mauricienne.
Notre humoriste ne s’est épargné aucun effort pour offrir au public de bons moments. Un unique spectacle qui se voulait intimiste, chaleureux et poignant qui va droit au coeur et qui est venu réchauffer cette soirée hivernale…

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