Budget 2019-2020 : la CFTU propose une allocation aux chômeurs

  • La révision du congé de maternité à six mois réclamée
  • Un réajustement salarial ainsi que la pension de vieillesse selon le salaire minimum
  • La mise sur pied d’une Assise du Social pour régler les problèmes sociaux

La Confederation of Free Trade Unions a soumis ses propositions budgétaires au gouvernement lundi. Elle estime qu’il est urgent de mettre l’accent sur la justice sociale pour le développement durable et le travail décent. Ainsi, elle propose la restitution du ministère du Développement économique, l’exemption de la taxe pour les personnes percevant jusqu’à Rs 325 000 annuellement, le réajustement salarial et la pension de vieillesse dans le cadre du salaire minimum, une allocation pour les chômeurs et le congé de maternité revu à six mois, entre autres.

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Radhakrishna Sadien estime qu’il est important de restituer le ministère du Développement économique pour conseiller le gouvernement sur la planification dans les domaines économiques, sociaux et environnementaux. « Le développement économique du pays ne va pas de pair avec l’élévation sociale de la population, qui ne devrait pas être faite au détriment de l’environnement », précise-t-il.

Par ailleurs, le syndicaliste propose que les personnes percevant un salaire s’élevant jusqu’à Rs 325 000 annuellement ne doivent pas payer de taxe. Il propose que ceux touchant entre Rs 325 000 et Rs 650 000 doivent payer une taxe de 5%, alors que ceux percevant entre Rs 650 000 et Rs 975 000 doivent payer une taxe de 10%. Et que finalement tous ceux touchant plus de Rs 975 000 par an doivent payer une taxe de 15%.

La confédération réclame aussi un ajustement salarial pour les employés de la fonction publique sous l’article 9 de la National Minimum Wage Council Act afin de régler la distorsion dans les salaires des fonctionnaires. Autre proposition : la création d’un poste de Training Officer dans chaque ministère, qui sera responsable de préparer les “Training Needs Analysis”, un plan de travail des employés et l’efficience des formations au sein de ces organisations.

Maurice compte plus de 40 000 travailleurs étrangers, selon Radhakrishna Sadien. De ce fait, il réclame une étude sur la situation des travailleurs étrangers à Maurice et explique que la main-d’œuvre étrangère doit être complémentaire et non pas un moyen pour remplacer les travailleurs locaux. « Avec la situation telle qu’elle est en ce moment, les employeurs ont tendance à exploiter les travailleurs étrangers et à ignorer les potentiels des travailleurs locaux. De nos jours, la majorité des jeunes sont employés sous le “Youth Employment Programme” », dit-il.

En ce qui concerne les syndicats, Radhakrishna Sadien propose qu’ils bénéficient d’une “full duty exemption” au lieu de 85% pour l’achat d’un véhicule tous les cinq ans. Il propose aussi l’exemption du paiement de la “registration duty” comme c’est le cas pour les chauffeurs de taxi. Radhakrishna Sadien réclame, par ailleurs, la “duty exemption” sur les matériaux de construction ou de rénovation des bâtiments appartenant à des syndicats.

La dégradation des mœurs, le nombre en hausse des accidents, la violence inquiètent aussi la confédération. « Il est important d’envisager une approche holistique à tous les problèmes sociaux. Ainsi, nous proposons la mise sur pied d’une Assise du Social, comprenant tous les secteurs, à savoir le gouvernement, le secteur privé, la société civile ainsi que les syndicats », précise Radhakrishna Sadien.

Autre proposition : revoir le plan de “Staff Welfare” car selon le syndicaliste, il y a des abus. En ce qui concerne le Public Service Bill, il souhaite que ce projet de loi soit présenté au Parlement au plus vite pour la bonne gouvernance, la transparence et la responsabilité. Selon le syndicaliste, un Ombudsperson for Public Service doit être recrutée pour délimiter les pouvoirs des ministres et des conseillers au sein des ministères.

La confédération plaide aussi en faveur d’une révision des pensions pour les fonctionnaires. « Les fonctionnaires qui partent à la retraite après 33 ans de service devraient avoir droit à une pension réduite correspondant à 2/3 au moins de leur dernier salaire mensuel et à une “lump sum” de 30 mois de salaire au lieu de 25. Nous réclamons aussi l’amendement à la Pension Act afin qu’un fonctionnaire ne perde pas sa pension parce qu’il a été jugé coupable et condamné par une cour de justice », dit-il.

Autres propositions : le remboursement des congés de maladie et des vacances doit être “tax free”, le congé de maternité devrait être prolongé à six mois, le réajustement de la pension de vieillesse dans le cadre du salaire minimum, les négociations collectives dans le gouvernement, la ratification de l’ILO Convention 151 “Protection of the Right to organize and procedures for determining Conditions of Employment in the Public Service”, des réformes au sein de la Public Service Commission, la nomination d’un ancien juge de la Cour suprême comme président au sein de la PSC, l’amendement à la Public Bodies Appeal Tribunal Act, afin que ce tribunal ait plus de pouvoir, de ressources et de moyens pour effectuer mieux son travail, une allocation aux chômeurs et le respect de l’Occupational Safety Act dans tous les ministères et corps para-étatiques.

Radhakrishna Sadien demande que la liste des Safety and Health Officers soit rendu public et soumise à des syndicalistes. Et d’ajouter qu’il faut donner le pouvoir à un ministère de poursuivre un autre ministère en cas de non-respect de la loi.

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