Chenille légionnaire : Les champs des petits planteurs infestés

Kripalloo Sunghoon : « Après le maïs, les planteurs s’inquiètent pour les champs de légumes »

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La chenille légionnaire (“full army worm”) a attaqué tous les champs de maïs de la communauté des petits planteurs. C’est ce qu’a indiqué Kripalloo Sunghoon, président de la Small Planters Association, alors que le Food and Agricultural Research and Extension Institute (FAREI) avance que seuls 28 sites ont été infestés. Selon le président de l’association, les champs ne sont toujours pas à l’abri. Les planteurs craignent aussi que  les autres champs, comme les plantations de légumes, soient attaqués.

« Selon le FAREI, seuls 28 sites ont été infestés depuis le jeudi 28 mars. Or, quand les planteurs se sont concertés entre eux, nous avons pu comprendre que les chenilles et les papillons sont présents dans tous les champs. L’inquiétude des planteurs est compréhensible. Outre le maïs, ils cultivent des légumes. Certains planteurs cultivent également la canne à sucre. Ils craignent que leurs champs ne soient infestés », déclare Kripalloo Sunghoon.

Selon ce dernier, les chenilles légionnaires ont trois caractéristiques : une mobilité très rapide, une production de 1 500 œufs et l’invisibilité pendant la journée. Il est ainsi difficile pour les planteurs de contenir le problème. « Selon le CEO du FAREI, la situation est sous contrôle. Mais je ne crois pas que ce soit le cas. Nous sommes toujours en situation d’urgence et ce ne sera pas facile de contenir les insectes aussi rapidement », dit-il.

Pour sa part, Jacqueline Sauzier de la Chambre d’Agriculture note que les établissements sucriers sont peu concernés par ce problème. « Nous cultivons le maïs sur une très petite superficie et c’est de l’agro-bio. Donc, nous sommes jusqu’ici à l’abri des chenilles légionnaires. Cependant, notre inquiétude concerne plus les champs de canne car ils ne sont pas à l’abri des chenilles légionnaires non plus. Nous suivons la situation de près et nous restons sur notre garde », dit-elle.

Pour Kripalloo Sunghoon, le ministère de l’Agro-industrie a failli à ses responsabilités. « La menace des chenilles légionnaires avait été annoncée à la conférence de la SADC en janvier 2017. L’Afrique subsaharienne et Madagascar étaient alors déjà contaminées. Maurice aurait dû prendre les mesures préventives depuis cette annonce. Par ailleurs, le ministère a fait ressortir que les chenilles légionnaires ne sont présentes à Maurice que depuis le 28 mars dernier. Or, nous croyons fermement qu’elles y sont depuis plus de trois mois pour qu’elles aient eu le temps de se reproduire et de proliférer. En quelques jours seulement, les insectes n’ont pu proliférer sur tous les sites », déplore le président de l’association des petits planteurs.

En ce qui concerne le partage des insecticides, Kripalloo Sunghoon estime que le ministère de l’Agro-industrie a pris une bonne décision d’en distribuer aux planteurs. « Nous avons pu comprendre que nous n’aurons pas de “karaté”. Ce n’est pas grave tant que nous avons un autre insecticide qui est aussi efficace. Toutefois, je demanderai au FAREI d’informer les planteurs des endroits où les insecticides seront disponibles pour qu’ils puissent les acheter », a-t-il ajouté.

Rishi Koomar Huzoree, le planteur dont le champ a été détruit à Belle Vue Maurel, est toujours dans l’incertitude. Aucune décision n’a été prise par rapport à une compensation. « Le Senior Chief Executive de l’Agro-industrie m’a informé que je bénéficierais d’une compensation. Mais il n’y a eu aucune confirmation formelle. Je suis toujours en attente », dit-il.

Pour rappel, 3 000 plantes ont été détruites dans son champ le jeudi 28 mars et les dommages s’élèvent à environ Rs 60 000. Rishi Koomar Huzoree était le premier planteur chez qui la présence devastatrice des chenilles légionnaires a été détectée. « Seulement 30% de ma culture étaient infestés mais ils ont détruit plus de la moitié de mon champ. À ce jour, des chenilles et des papillons sont toujours présents dans l’autre moitié du champ. Les officiers pulvérisent les plantes, ce qui aurait pu être fait dès le départ », déplore le planteur.

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