Cinq choses à savoir sur Interpol

L’organe de coopération policière Interpol, qui fait partie des plus grandes organisations internationales de la planète, permet aux polices de ses 194 pays membres d’œuvrer ensemble dans la lutte contre la criminalité.

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Outre sa fonction première de coordination, Interpol agit dans la formation et le perfectionnement des polices nationales, l’échange et l’analyse de données ou la collaboration transfrontalière.

Rouges, mais aussi bleues et noires

Interpol ne constitue pas une force de police en tant que telle.

L’organisation n’émet pas de mandats d’arrêt et ne peut déclencher ni enquêtes ni poursuites, mais les pays membres et les tribunaux internationaux peuvent demander la publication d’une « notice rouge ».

Cet avis de recherche international s’appuie sur un mandat d’arrêt national, dont les informations qu’il contient sont transmises aux autres membres via une base de données sécurisée. Les arrestations sont ensuite décidées et effectuées par les polices nationales.

Il existe huit catégories de notices. Outre la plus importante, la rouge, il y a notamment la notice bleue, utilisée pour obtenir des informations sur des individus suspects, et la notice noire, concernant des personnes défuntes ou des cadavres à identifier.

Le site internet d’Interpol permet un accès immédiat aux fiches des personnes les plus recherchées. Mais seules 15% des notices rouges sont disponibles pour le grand public. En 2017, quelque 52 000 notices rouges étaient en cours de validité, dont plus de 13 000 publiées en cours d’année.

Il existe également depuis 2005 une notice baptisée Interpol-Conseil de Sécurité des Nations unies pour signaler des individus appartenant à des groupes radicaux tels qu’Al-Qaïda et Daech (l’acronyme arabe de l' »Etat islamique »).

La publication des notices est supervisée par la Commission de contrôle des fichiers (CCF), qui traite également les requêtes formulées par ceux qui souhaitent contester les données les concernant ou y accéder.

Pas de politique

Interpol est officiellement une organisation neutre qui respecte la souveraineté de chaque pays membre. Son statut lui interdit « toute intervention dans des questions ou affaires présentant un caractère politique, militaire, religieux ou racial », ce qui lui garantit un éventail de membres élargi.

Il a été toutefois été reproché à Interpol d’être instrumentalisé par certains États utilisant ses canaux pour tenter de faire arrêter des opposants politiques hors de leurs frontières. La CCF a été réformée ces dernières années pour mieux contrôler la diffusion de notices.

En 1998, les États de l’Union européenne ont créé Europol, une organisation distincte née de la volonté de s’émanciper d’Interpol. L’organisation collabore toutefois régulièrement avec Interpol.

Des fichiers monstres

En 2018, la base de données d’Interpol contenait 91 millions de dossiers, pour 13 millions de recherches quotidiennes.

Parmi les 17 bases de données figurent celles des empreintes digitales, de reconnaissance faciale (ouvert en 2016), des profils ADN, des documents de voyage perdus ou volés, des armes illicites, ou des auteurs des actes de pédophilie.

Interpol n’a pas d’enquêteurs propres, mais peut, dans le cas d’une attaque terroriste, créer une cellule de crise et apporter sur place un soutien en matière d’enquête et d’analyse.

Géant international

Interpol est financé par ses pays membres et reçoit des donations de divers contributeurs.

L’organisation disposait en 2017 d’un budget de 124,3 millions d’euros. Les États-Unis en sont les premiers contributeurs, devant le Japon, l’Allemagne et la France.

En 2018, Interpol regroupait 890 fonctionnaires de 113 nationalités différentes en plus de nombreux contractuels, employés au siège ou dans l’un de ses sept bureaux régionaux. Beaucoup sont mis à la disposition d’Interpol par leur gouvernement.

Présidence honorifique 

Organisation créée en 1923, Interpol désigne tous les quatre ans un président dont le rôle est essentiellement honorifique.

Le titulaire actuel de ce poste, le Sud-Coréen Kim Jong-yang, préside notamment les réunions annuelles de l’Assemblée générale, l’instance dirigeante suprême de l’organisation qui dicte politique générale, méthodes de travail et orientations financières.

Mais c’est le secrétaire général qui dirige les opérations au jour le jour, à Lyon (centre-est de la France), où siège Interpol depuis 1989. L’Allemand Jürgen Stock, élu pour cinq ans en novembre 2014, occupe actuellement ces fonctions.

 

Source : AFP

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