CONSCIENCE CITOYENNE— A PARIS: manif des Mauriciens contre les centrales à charbon

En solidarité avec les activistes locaux, le samedi 16 février de 13h30 à 17h nous serons un groupe de Mauriciens rassemblés sur le Parvis des droits de l’Homme, Trocadéro, à Paris afin d’informer l’opinion publique de la situation actuelle à Maurice et recueillir des signatures dans la lutte contre les centrales à charbon. Ce sera aussi l’occasion de rencontrer d’autres Mauriciens qui voudraient des précisions sur cette situation et les sensibiliser à cette cause.
CT Power non… Mais pas que. Aujourd’hui le débat s’est étendu aux Independent Power Producers (IPPs) et enfin allons-nous pouvoir mettre de l’ordre là où il faut et il est d’ailleurs grand temps. Être loin de son pays ne signifie pas s’en désintéresser. Nous sommes concernés et nous nous battrons ainsi que le font nos frères et soeurs mauriciens à l’heure actuelle car ce combat est juste et souhaitable. Il est grand temps de se libérer de ce qui est indésirable et le charbon en fait partie. C’est maintenant qu’il faut réagir, tous ensemble, vous qui êtes à Maurice ou ailleurs, soyons ces citoyens dignes, responsables et éclairés. Que ceux qui pensent nous leurrer, se rendent compte qu’il n’en est rien.
Nous sommes un collectif d’étudiants mauriciens à Paris et nous avons été grandement touchés et interpellés par le combat mené par Jeff Lingaya au travers de la grève de la faim. Nous nous sommes réunis pour lui témoigner notre soutien. Loin de nous ces débats communautaires abusifs, nous prenons position contre l’utilisation intensive du charbon pour la production énergétique. Nous devrions en effet être dans une phase de transition vers l’instauration de source d’énergies propres, vers une ILE MAURICE DURABLE, ainsi que le scandent nos dirigeants aux quatre coins du monde. En quoi est-ce que des centrales à charbon extrêmement polluantes sont elles en accord avec l’idéologie louable de MID ? La seule chose qui soit durable dans tout cela, ce sont les effets du charbon sur nos santés et sur notre environnement dégradé et contaminé. Nous réclamons de la cohérence et que les langues de bois se taisent !
Cela dit, nous sommes plus que conscients des enjeux cruciaux qui se jouent dans le secteur de l’énergie face à la démographie grandissante de Maurice et des impératifs de la croissance économique. Toutefois, à la lueur des autres alternatives disponibles, nous considérons l’utilisation du charbon comme une solution de facilité exempte de bon sens et de légitimité. Nous appartenons à un petit pays dont l’unique capital est la beauté et la pureté de sa nature et jusqu’à présent nous avons toujours fait preuve d’ingéniosité et de responsabilité pour en tirer profit. La solution du charbon est pour nous rétrograde et va à contresens de l’initiative mondiale qui est en train de se mettre en place en matière de politique énergétique et environnementale. A bien des égards, nous avons été des précurseurs dans la région de l’océan Indien et il est fortement regrettable et préjudiciable que nous devenions les mauvais élèves en matière d’énergie tant pour le rayonnement de notre pays que pour la santé de nos concitoyens.
C’est avec cette vision de pérennisation et d’avancement dans la modernité que nous voulons que la nation mauricienne s’affranchisse de cette « prise d’otage » énergétique que représente le charbon. Comme toutes les énergies fossiles, sa rentabilité ne peut que décroître à la différence de son impact environnemental et ce n’est que parer à nos besoins énergétiques présents et futurs que d’investir dans les énergies renouvelables. Nous sommes contre la communalisation de ce débat, et l’initiative entrepreneuriale, la création de nouvelles entreprises et réalisation de profits est pour nous dans l’intérêt général du pays, toutes communautés confondues. En ce sens, dans un souci d’impartialité et dans la mesure où la notion de communalisme n’apporte rien de constructif au débat, nous nous prononçons ni contre le « charbon blanc » et ni contre le « charbon noir » mais bien contre le charbon indésirable et l’ensemble de ses exploitants. Nous sommes contre la stigmatisation d’une communauté par rapport à une autre comme en témoigne la mixité de notre collectif et l’universalité citoyenne que nous voulons transmettre au travers de notre action. Tant que la voix du peuple sera emmitouflée dans les considérations communales exacerbées par nos politiques et que le processus décisionnel du gouvernement mauricien se fera sur la base de l’unilatéralisme interne, nous solliciterons l’attention internationale. Nous devrions pouvoir rester le « petit miracle » économique du Fonds monétaire international sans devenir le « grand désastre » écologique de la Commission du développement durable (CDD). Nous avons la capacité de réussir notre transition énergétique pour peu que nous envisagions les nouvelles alternatives avec plus de crédibilité et développions une vision sur le long terme qui prônerait l’investissement durable pour le profit durable. Cela passe aussi par l’encouragement d’initiatives vertes à une moindre échelle comme l’établissement de plans de financement par la DBM pour l’installation de panneaux photovoltaïques chez les particuliers. A une plus grande échelle, les entreprises et hôtels pourraient bénéficier de crédits d’impôts pour s’équiper aussi et réduire leur dépendance énergétique aux centrales. Nous laissons le développement technique des possibilités aux experts mais nous maintenons que si des alternatives sont envisagées avec succès ailleurs, il n’y a pas de raisons qu’elles échouent avec les possibilités qu’offre notre climat à Maurice. Ce serait là nous brimer nous-mêmes ! Ne tombons pas dans le panneau de la surenchère de la bêtise, comme s’il y avait une réclamation sur le droit de polluer ! Dégageons nous de ces opaques conflits d’intérêts au profit de l’intérêt général car après tout, l’État est peut-être actionnaire des IPPs mais c’est bien les contribuables qui payent la facture !
Nous faisons donc appel au bon sens de nos dirigeants, eux aussi, des enfants de cette terre mais aussi des parents. Un pays pollué, où l’air tue à petit feu, est-ce là l’héritage qu’ils souhaitent laisser !

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