CRIMINALITÉ EN 2014 : Les femmes comme cibles privilégiées

Année de tous les maux surtout en ce qui concerne les crimes commis de sang froid contre les femmes. Elles sont nombreuses à avoir succombé sous les coups de boutoirs de leurs partenaires dans leur folie meurtrière. Ces crimes ont, dès le début de janvier 2014, crée la stupeur et une onde de choc à travers l’île en raison de la violence inouïe dont certaines ont toutes été victimes. L’on retiendra plusieurs noms dont celle de Deepa Takoordyal, étranglée avant d’être découpée en morceaux au grinder par son mari et celle de Rachelle Rose, une jeune fille de 22 ans, battue et poignardée par son ex-petit ami, toutes deux emportées durant ce mois de janvier, précurseur d’une année meurtrière pour les femmes.
Le glas a sonne pour l’année 2014 et un étude de la criminalité montre que les meurtres contre les femmes ont été légions. Rien qu’en janvier, trois femmes dont deux mères de famille ont perdu la vie dans des circonstances atroces sous les coups de leurs partenaires jaloux.
Tuée puis coupée au «grinder»
Alors que l’île Maurice se remettait des festivités de la nouvelle année en reprenant le cours de la vie, le meurtre barbare de Deepa Takoordyal, une mère de 33 ans, a laissé place à une onde de choc général. L’ex habitante d’Eau Coulée d’abord considérée comme portée manquante, depuis le 9 janvier, a été retrouvée le 25 janvier, soit au terme de plusieurs jours de recherches inlassables, par les limiers de la Major Crime Investigation Team (MCIT) en collaboration avec les éléments de la Special Supporting Unit (SSU). Du moins ce sont ses restes disséminés dans deux sacs poubelles qui ont été retrouvés dans un ravin surplombant la montagne des Trois-Mamelles. L’époux de la victime, Ashish Takoordyal, 36 ans, vigile de son état a d’abord été soupçonné car il n’avait pas levé le petit doigt pour signaler la disparition de son épouse. C’est Jayantha Ramlochun, 61 ans, mère de Deepa qui s’en est chargée, sa fille ayant bénéficié d’un Protection Order (PO) de la Cour dans le passé. Cette passion mortelle a pour toile de fond des relations extraconjugales dont Ashish Takoordyal accusait sa femme. Or, la mère de cette dernière a tout nié en bloc affirmant que sa fille lui avait raconté que son mari était devenu méconnaissable. Deepa Takoordyal a laissé derrière elle son unique fils de 12 ans. Ashish Takoordyal étant en prison, ce sont les proches de ce dernier qui s’occupe de l’adolescent.
31 coups de couteaux
Alors que l’enquête policière entourant l’assassinat de Deepa Takoordyal était à peine résolu qu’un autre meurtre commis de sang froid a laissé place, une fois de plus à une stupéfaction générale. Il s’agissait cette fois d’une jeune fille de 22 ans qui a été poignardée à mort par son ex-petit ami. Marie Rachelle Géraldine Rose, une Curepipienne a été tuée par 31 coups de couteau, le 26 janvier, à la Cité Argy à Flacq, par Thierry Agathe, 22 ans. C’est une dispute des plus houleuses qui est à l’origine de cette passion mortelle. Pris de remords, le jeune homme a attenté à sa vie en s’égorgeant mais il n’y est pas parvenu. C’est la grand-mère du jeune homme qui a prévenu les secours. Les deux jeunes gens étaient seuls au moment des faits. La piste privilégiée est celle d’une histoire de coeur. Ils étaient séparés depuis plus deux ans. Thierry Agathe s’était même rapproché d’une femme de 31 ans qui attendait des jumeaux de lui. ?Dans ses premiers échanges avec les hommes de la Criminal Investigation Division, Thierry Agathe s’est engagé dans une tentative désespérée de faire croire que son ex-fiancée s’est suicidée après une dispute. Cette thèse est balayée d’un revers de par les enquêteurs, compte tenu des évidences relevées contre le suspect, notamment deux blessures essuyées par la victime à l’arrière de son cou et au niveau du dos, et surtout compte tenu du nombre de coups de couteau que portaient Rachelle Géraldine Rose. Le meurtrier s’est ravisé lors des ses interrogatoires et affirmé avoir tué la jeune fille. Rachelle Rose s’était rendue chez Thierry Agathe sans avertir ses proches. Sa mère la croyait chez sa demie soeur, mais c’est en ne la voyant pas revenir à l’heure prévue que sa mère s’est fait un sang d’encre et c’est après avoir reçu un appel de la station de police de Flacq que sa famille a appris cette choquante nouvelle.
Tuée sous les yeux de ses enfants en bas âge
Le meurtre de Selvina Seeneevassen, autre jeune femme de 26 ans a clôturé le les violences de ce mois sinistre. Elle a succombé d’un coup de poignard en plein coeur devant ses trois enfants en bas âge. Son agresseur: Vijay Kumar Ramnial, 43 ans. Il n’est nul autre que son concubin. Ce dernier est entré dans une rage folle en apprenant que pendant les un mois de son incarcération pour cambriolage, Selvina Seeneevassen avait contracté le nikkah avec le propriétaire de la maison qu’il louait pour elle à Surinam. Lui-même avait délaissé son épouse et ses enfants pour vivre auprès de la jeune femme. Quant à Selvina, elle était en liberté conditionnelle pour le meurtre de son époux, Yogen Seeneevassen, 27 ans en septembre 2012. Ce dernier était le père de ses trois enfants. ??La série noire s’est poursuivie au mois de février avec les meurtres de Jaishree Sohun, 35 ans, et Pooja Gumbheer, 21 ans. Les deux femmes ont elle aussi été tuées à coup de couteaux par leurs partenaires. ?Jaishree Sohun a été tuée sous les yeux de son fils de 14 ans et de sa fille de 8 ans. Le drame s’est produit chez la mère de la victime le 9 février à Mon Désert Mon Trésor, Plaine-Magnien. En raison des nombreux coups qu’elle recevait de son époux, Vijay Sohun, 39 ans, la victime avait déserté sa maison à Petite Rivière pour se réfugier chez sa famille. ?Après lui avoir asséné quatre coups de couteaux au niveau du ventre, de la poitrine et dos, le bourreau a pris la fuite en emmenant son fils avec lui. Il l’abandonnera toutefois après s’être débarrassé de l’arme du crime. Il sera vite retrouvé après une vaste battue par les policiers. Il a avoué aux enquêteurs qu’il croyait que son épouse s’était éprise de quelqu’un d’autre. ??Autre drame passionnel survenu le 21 février à Bassin, Quatre-Bornes. Pooja Gumbheer, 21 ans, coiffeuse de son état a été elle aussi mortellement agressée par son compagnon, Dharamsing Bissoo, 29 ans. Récemment séparés, la jeune femme reprochait à son compagnon son comportement violent. C’est suite à une dispute sur fond de jalousie que son ami l’a finalement étranglé.
Brûlée vive par son époux
Nalini Nobin, 41 ans, a lutté pendant un mois aux soins intensifs de l’hôpital Victoria pour tenter de survivre. En vain. Brûlée vive au troisième degré, elle a accusé son époux Vivek, 47 ans de l’avoir immolée en mars. Nalinee Nobin, vendeuse dans un magasin à la gare du nord à Port-Louis, a été brûlée au niveau du visage, du cou et du buste. Depuis son admission, les médecins traitants faisaient leur maximum pour éviter qu’elle ne perde l’usage de ses yeux mais elle a rendu l’âme, en avril, sur son lit d’hôpital. Depuis ces événements tragiques, la famille de la victime s’est scindée en deux camps. L’un mené par sa mère accusant Vivek Nobin d’avoir brûlé son épouse, et l’autre avec pour principale protagoniste l’une des filles du couple, prenant fait et cause pour son père et clamant haut et fort l’innocence de celui-ci en fournissant un alibi à son père. Mais le fait commun demeure que depuis quelque temps, le couple battait de l’aile. La belle-famille et les deux filles de Nalinee Nobin l’accuse d’avoir entretenu des relations extra-conjugales avec un habitant de Rivière-du-Rempart. Des allégations que rejettent en bloc la famille de Nalinee qui soutient qu’elle était « verbalement malmenée » par son époux.  Arrêté depuis cette agression, l’ex-époux de Nalini Nobin a depuis retrouvé la liberté conditionnelle en attendant son procès.
Une Bangladaise et une octogénaire tuées pour de l’argent
Le 13 juillet, une autre femme tombait sous les coups de son partenaire. Mina la Bangladaise a été froidement égorgée par son amant Molla Moussa 29 ans, à la Roche qui Pleure à Gris-Gris. Le mobile de l’assassinat est double : d’une part, la victime réclamait la somme de Rs 75 000 et, d’autre part, elle souhaitait officialiser sa liaison avec le suspect, bien que l’épouse légitime de Moussa Molla lui avait demandé de cesser toute relation avec son mari. L’insistance de Mina serait alors devenue de plus en plus embarrassante pour le suspect, qui a alors décidé de l’éliminer, selon ses propres aveux. C’est ainsi qu’il a ourdi un plan destiné à faire tomber Mina dans un guet-apens de non-retour.?Tuée pour Rs 500. C’est le triste sort qu’a connu Mardaye Sornum, 80 ans, une habitante de Roche-Bois le 28 octobre. C’est son gendre qui a découvert son cadavre en état avancé de décomposition dans sa salle de bains à la rue Lavaud à Sainte-Croix. Elle avait le cou, les pieds et les mains ligotés. Les soupçons ont d’abord pesé sur ce dernier avant que les vrais criminels ne soient arrêtés. Enrico Marie, âgé de 24 ans, Michael Jugnah, 22 ans et Kamlesh Mungli, 20 ans, ont avoué le meurtre sur fond de cambriolage.  Enrico Marie est l’instigateur de ce plan de cambriolage, qui a mal tourné. Les agresseurs voulaient mettre la main sur la carte de pension de la victime afin d’aller encaisser la somme à la poste à chaque fin de mois. La bande fut surprise par la victime et vu qu’ils étaient à visage découvert, ils se sont affolés et ont sauvagement agressé l’octogénaire. ??

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