DÉROUTE DE L’ANNÉE: Le Club Maurice aux JIOI

Les 8es Jeux des Iles de l’océan Indien tenus en août dernier, aux Seychelles, ont confirmé une chose. Le sport mauricien n’est pas au mieux de sa forme. Dans l’archipel, le Club Maurice n’a pu faire mieux que de prendre une modeste troisième place avec un total de 144 médailles, dont 38 or, 59 argent et 47 bronze, loin derrière les Seychelles (57 or, 27 argent et 29 bronze) et l’île de La Réunion (57 or, 66 argent et 55 bronze). Madagascar, elle, malgré l’instabilité politique qui perdure depuis plus d’une année et ce, malgré une préparation entamée sur le tard, a terminé à la quatrième place avec 33 médailles d’or, soit seulement cinq de moins que Maurice ! La Grande île a aussi remporté 35 médailles d’argent et 45 de bronze. Selon la logique et ce, connaissant très bien la puissance des Malgaches, ils auraient certainement bouté Maurice hors du podium sans ces problèmes. Fort heureusement donc ,pour nous, qu’ils n’ont pas bénéficié d’une bonne préparation…
Cette déroute était-elle prévisible ? Nous pensons sincèrement que oui. Était-elle inévitable ? Oui et pour plusieurs raisons. Les 12 fédérations ayant pris part à ces Jeux doivent chacune assumer leurs responsabilités, car au niveau du ministère de la Jeunesse et des Sports, tous les moyens financiers possibles en ce temps de crise économique mondiale ont été mis à leur disposition. Le ministre Devanand Ritoo ne s’est  du reste épargné aucun effort financier et physique pour soutenir les différentes sélections nationales. Malheureusement, par manque de planification et de vision, la mission aux Seychelles a capoté. La préparation de la majorité des équipes a été mal effectuée et c’est justement au niveau purement technique que le travail a été mal entrepris. Le résultat l’a confirmé à la fin de la compétition, le 14 août dernier, après le marathon où Maurice décrochait sa dernière médaille de bronze des Jeux grâce à Antoinette Milazar.
Carton rouge donc à ces nombreux techniciens qui n’ont jamais été en mesure de donner à leurs athlètes de quoi se défendre, à commencer par la sélection nationale de football, médaillée d’argent après la finale perdue face aux Seychelles. Car qu’on le veuille ou non, cette équipe a bénéficié de plusieurs mois pour se préparer et qui plus est, des conditions semblables aux professionnels, pendant plusieurs semaines. Au final, cette équipe a livré une prestation très moyenne sur le terrain ne parvenant pas à sortir un jeu fluide et cohérente.
En volley-ball, les deux sélections ont été incapables de se dresser sur la route des Réunionnais, Seychellois ou encore Malgaches. Chez les hommes, comme chez les dames, les Mauriciens n’ont pas été en mesure d’accrocher un podium, contrairement en basket-ball où la sélection féminine a eu le mérite d’avoir remporté la médaille de bronze et ce, après avoir battu, par deux fois, le pays hôte. En athlétisme, Maurice n’a pas vraiment brillé ,n’obtenant que 11 médailles d’or, alors que l’Association mauricienne d’Athlétisme avait pourtant placé la barre haut.
Au niveau de la boxe, nous étions nombreux à penser que les pugilistes allaient briller de mille feux surtout après la très belle prestation aux Championnats d’Afrique de Yaoundé au Cameroun où ils avaient décroché trois médailles d’or et une d’argent sur quatre entrées. Toutefois, il n’en a rien été aux JIOI, car sur sept finales disputées, Maurice n’a remporté que deux médailles d’or grâce à Ludovic Bactora et Richarno Colin. Il convient de souligner que Maurice a souffert d’un arbitrage défavorable dans cette compétition qui a vu les Seychellois briller.
En haltérophilie, Maurice n’a pris que quatre médailles d’or contre 30 aux Seychelles ! Ce qui est une performance nettement en dessous de la moyenne d’autant que le président d’alors de cette fédération, Nunkishor Fakun, avait déclaré haut et fort, lors d’une rencontre entre les fédérations et ministre Devanand Ritoo, avant les Jeux, que l’haltérophilie remporterait 53 médailles d’or ! Visiblement, il ne savait pas  de quoi il parlait et la réalité a fini par avoir raison de lui.
Au niveau du judo, Maurice n’a également pas été flamboyant en ne ramenant que trois médailles d’or contre huit aux Réunionnais. Les Mauriciens ont certes pris la deuxième place devant Madagascar, mais toujours est-il que les judokas de la Grande île, malgré un manque de préparation, ont remporté eux aussi trois médailles d’or. C’est dire que dans certaines disciplines, les résultats obtenus ont été acquis aux forceps. En tennis de table, la récolte n’a pas été fameuse avec trois médailles d’or, alors qu’en badminton, les résultats ont été décevants surtout dans une discipline ou Maurice a régné en maître pendant des années.
Parmi les rares satisfaction de ces 8es Jeux, on retiendra celle des cyclistes. Ces derniers ont fait honneur au pays en remportant deux médailles d’or sur les trois possibles. On retiendra aussi la très belle performance de Yannick Lincoln, lequel s’est imposé dans le contre-la-montre individuel et par équipe. Comment ne pas parler de la très belle performance réalisée par les nageurs. En effet, ceux que personne n’attendait ont réalisé de très beaux Jeux en remportant huit médailles d’or pour prendre la deuxième place devant les Réunionnaiss. Il convient aussi de souligner que Maurice a pris deux autres médailles d’or en natation handisport.
Sur 12 disciplines donc, il n’y a que deux qui ont vraiment brillé, voire marquer à leur manière, ces 8es Jeux. Les autres sont tous passées à côté et c’est vraiment dommage lorsqu’on considère les gros efforts consentis par le ministère de la Jeunesse et des Sports, mais également par le Club Maurice Company, placé sous la direction de Giandev Moteea, pour récolter plusieurs millions de roupies. Les Jeux sont maintenant faits et il ne reste plus qu’à espérer qu’ils auront servi de leçons à ces nombreux dirigeants de fédération, afin qu’en 2015, ils se montrent beaucoup plus professionnels dans leur approche pour éviter une nouvelle déconvenue à Maurice.

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