EID UL FITR: L’unité nationale, notre plus grand bien, notre force, a déclaré Ramgoolam 

L’unité nationale et les sanctions, non seulement contre ceux qui incitent à la haine raciale mais aussi contre ceux qui blessent le sentiment des autres communautés par maladresse ou par manque de professionnalisme, ont été les thèmes dominants des discours prononcés hier matin par les principaux intervenants, entre autres le Premier ministre et le leader de l’opposition à l’occasion de la célébration d’Eid Ul Fitr par la Sunni Razvi Society International à Plaine-Verte. Rentré au pays hier matin en provenance de Londres, Navin Ramgoolam a par la même occasion annoncé une nouvelle baisse des prix des billets d’avion pour les pèlerins effectuant le haj à la Mecque ainsi que la disponibilité d’un plus grand nombre de places pour les transporter.
Pour Navin Ramgoolam, le mois du Ramadan met en valeur les vertus telles la patience, le sacrifice et la solidarité. Le Premier ministre a invité l’assistance à s’inspirer du prophète Mohamed afin de traduire ces vertus dans la pratique. « Il faut avoir de la patience. On n’a pas de réponse du jour au lendemain », a-t-il dit, indiquant que le prophète a attendu 40 ans avant de trouver des réponses à ses interrogations. Rappelant que le jeûne est un sacrifice qui fait prendre conscience qu’il y a des gens qui ne mangent pas à leur faim, il a insisté sur le fait qu’il ne faut pas gaspiller la nourriture et sur l’importance du partage.
Navin Ramgoolam a affirmé que presque toutes les grandes religions et cultures sont présentes à Maurice. Il a dénoncé les pyromanes qui mettent en péril l’unité de la nation à cause de leur frustration personnelle. « Lorsque ces personnes n’ont pas réussi dans leur entreprise personnelle, elles blâment tout le monde et mettent l’unité de la nation en cause en faisant des commentaires sur les radios, en écrivant dans les journaux. Elles croient que parce qu’elles savent écrire l’anglais et le français, elles sont devenues de grandes intellectuelles. On ne peut accepter qu’une ou deux personnes en raison de leur frustration personnelle mettent l’unité en péril », a-t-il dit. Lors de son séjour à Londres, a-t-il expliqué, il a rencontré non seulement les avocats du Groupe Réfugiés Chagos mais également Geoffrey Robertson qui travaille actuellement sur la rédaction d’un texte de loi sur les médias. « Toutes les documentations nécessaires lui ont été communiquées. Celles qui manquaient lui ont été envoyées afin de lui montrer d’où vient le danger. » Le Premier ministre a ajouté que le leader de l’opposition et lui sont sur la même longueur d’onde au sujet des sanctions à prendre contre les contrevenants. « La punition est prévue dans la loi mais on peut avancer n’importe quoi sans réfléchir. Je sais que pour certaines personnes lalang pena lezo. On ne peut faire d’accusations contre des citoyens et offenser toute une communauté à cause d’une frustration. Nous empêcherons cela coûte que coûte. Nous devons être intransigeants à ce sujet parce que l’unité nationale est notre plus grand bien. C’est notre force. Il n’y a pas de place pour ceux qui pensent autrement. On ne peut en raison des intérêts personnels permettre de détruire l’unité d’un pays. Nous ne voulons pas revivre l’enfer que nous avons connu avant l’indépendance. Nous voulons savoir comment empêcher que ces choses n’arrivent. Il faut préserver l’unité. » Le PM a aussi annoncé que le gouvernement apportera de nouvelles lois et espère que le leader de l’opposition les étudiera en détail : « Nous devrons trouver un terrain d’entente car nous ne pouvons à cause de certains pyromanes laisser les choses aller à la dérive. »
Navin Ramgoolam a aussi déclaré avoir profité de son séjour à Londres pour réfléchir sur les changements à apporter à la loi à la lumière de l’Affaire Harte. « En Angleterre, ils sont en train de changer la loi. Nous ne pouvons être plus royalistes que le roi », a-t-il dit sans toutefois entrer dans les détails.
Le leader de l’opposition a pour sa part mis l’accent sur le caractère national de la fête Eid, qui est célébrée par quelque 1,5 milliard Musulmans dans le monde. Paul Bérenger a souligné l’importance de la liberté religieuse et de la diversité culturelle à Maurice. Dans ce contexte, il a déploré le manque de respect à l’égard d’une religion et de la communauté musulmane. Il a aussi évoqué les insultes publiées sur Facebook à l’encontre de la communauté créole et un éditorial dans un journal. « Ils ont été pardonnés mais n’ont pas été oubliés », a-t-il affirmé. Il a observé que le code pénal prévoit des sanctions contre ceux qui se livrent à l’incitation à la haine raciale. Cependant la loi est incomplète et ne prévoit rien contre ceux qui blessent les autres communautés par maladresse ou par manque de professionnalisme. Il faut, a-t-il dit, que la loi prévoit des punitions pour ce genre de comportement.
Par ailleurs, Paul Bérenger a aussi évoqué l’immense contribution des Musulmans dans la construction de la nation mauricienne et a souligné l’importance de consolider et de défendre l’unité nationale. Il a fait mention de la crise économique et de ses effets sur Maurice et de la nécessité pour chaque Mauricien de donner un coup de main. Il a également parlé de la situation internationale et a dit sa déception que le président des États-Unis, Barack Obama, n’a pas été à la hauteur des attentes créées au moment de son arrivée à la Maison Blanche concernant la création d’un État palestinien.
Kailash Purryag, qui participait pour la première fois à la fête Eid en tant que président de la République, a souligné que l’islam enseigne des valeurs comme la fraternité, la patience, le sacrifice, l’humilité, la générosité. Il a observé que toutes les grandes religions présentes à Maurice enseignent les mêmes valeurs à travers leurs propres rituels. Il a lui aussi dénoncé les dérapages des dernières semaines et s’est réjoui qu’il n’y ait pas eu de réactions susceptibles de mettre la paix en danger. Il a insisté sur le fait que la diversité culturelle et religieuse constitue notre force.
Mamad Cheeroo du Sunni Razvi a observé lui que le début de 2012 a été fructueux pour la Sunni Razvi Society International. Il a rappelé que c’est la première fois que la fête Eid a été célébrée dans le Sunni Razvi Awliya masjid qui est opérationnel depuis avril dernier. Il a aussi observé que cette année marque le 10e anniversaire de la mort du Maulana Muhammad Ibrahim Khustar Siddiqui.
Mamad Cheeroo a aussi dénoncé le fanatisme dans le monde. Selon lui, les manifestations de violence et d’intolérance découlent d’une notion erronée de la religion.

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