Festival Mama Jaz : « L’événement gagne en puissance chaque année »

Gavin Poonoosamy et Jerry Léonide sont les deux compères derrière l’organisation, depuis quatre ans déjà, du festival Mama Jaz. Une aventure où se mêlent passions et partage. Ce dimanche 28, l’édition 2019 se clôturera avec la formation « magique » : Kent. Parallèlement, Gavin Poonoosamy et Jerry Léonide font le point sur ce présent festival…

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« Nous touchons aujourd’hui plus de 400 passionnés à chaque concert : c’est un “achievement” ! » Jerry Léonide et son complice, Gavin Poonoosamy, tous deux les chevilles ouvrières du festival désormais annuel Mama Jaz, peuvent s’en targuer : « L’événement gagne définitivement en puissance année après année. On a commencé devant une petite salle pour parvenir, cette année, à remplir le Caudan Arts Centre. » Et Gavin Poonoosamy de préciser : « Avec deux concerts sur quatre joués à guichets fermés ! C’est révélateur. »

Jerry Léonide et Gavin Poonoosamy, les chevilles ouvrières de Mama Jaz

Le secret de leur recette : « La passion, le goût du partage, l’amour du jazz »… Et surtout, « nous n’avons jamais souhaité faire du fric sur le dos de la musique ». Gavin Poonoosamy renchérit : « L’idée, ça a toujours été, dès le départ, de mettre le jazz à la portée de tous. Arrêter de penser que c’est une musique pour l’élite, réservée à une clientèle “select”… Que tout le monde peut partager ce son. D’ailleurs, un des indicateurs, c’est le prix que nous pratiquons pour les concerts. » En effet, qu’il s’agisse des artistes étrangers – de grosses pointures comme de valeurs sûres montantes, que les talents locaux, les billets pour les concerts de Mama Jaz « ont toujours été à la portée de tous ».

Les deux fondateurs de Mama Jaz ne comptent évidemment pas en rester là. Leur projet : « Dans le même esprit que l’on a souhaité pérenniser le festival, en tenant ferme depuis quatre ans et en insufflant à chaque nouvelle édition un souffle nouveau, nous voulons aussi toucher encore plus de monde. » Gavin Poonoosamy et Jerry Leonide caressent en effet le rêve d’amener Mama Jaz « dans tous les villages du pays et toucher toutes les plages de l’île ». Pour cela, cependant, les deux complices, lucides, réalisent qu’il faut « toute une logistique, des compétences et des ressources » pour que le projet tienne la route. « Car c’est un investissement appelé à s’inscrire dans le temps : il faut penser à tout cela. Pour le moment, on n’y est pas. Mais c’est certain que l’on y pense. » Au même titre que, disent-ils, ils ont souhaité faire en sorte que Mama Jaz devienne un événement durable, ces deux amoureux du jazz ne perdent pas de vue leur ambition. Nos interlocuteurs ajoutent qu’avec « le concours de la MBC, qui enregistre et retransmet certains des concerts, nous savons que nous allons atteindre encore plus de personnes ».
Et pour l’heure, la quatrième édition de Mama Jaz tirant sa révérence, nos interlocuteurs planchent déjà sur la 5e année ! « Comme nous l’avons fait jusqu’ici, avec des valeurs sûres locales, des jeunes qui en ont à revendre et n’attendent que leur chance, et des musiciens de carrières internationaux, nous allons continuer dans la même veine », promettent-ils aux fans « de plus en plus nombreux ». S’ils concèdent que « c’est objectif atteint pour nous deux », ils ajoutent : « Nous avons réussi à fidéliser des amoureux du jazz autour du festival, et avec la tenue le 30 avril de la Journée internationale du Jazz, nous allons encore marquer le coup. » Jerry Léonide et Gavin Poonoosamy retiennent que « nous voulons poursuivre l’aventure en réinventant le festival pour le rendre toujours plus attirant ! ».

Kent : « Un rêve devenu réalité ! »
Jerry Léonide partagera la scène ce dimanche 28 avec des artistes Mauriciens qui se passent de présentations : Linley Marthe, Philippe Thomas, Patrick Desvaux et Christophe Bertin. « C’est magique ! » s’extasie Jerry Léonide, lors d’une rencontre avec les médias dans le courant de la semaine écoulée, destinée à évoquer le concert, qui sera joué à guichets fermés. « De tout temps, j’ai rêvé de jouer aux côtés de ces grands ! Et dimanche, ce sera chose faite. » Pas de stress ni de pression, « mais beaucoup d’enthousiasme et d’excitation… comme un gamin qui réalise son rêve », indique Jerry Léonide. Pour en arriver là, bien évidemment, cela n’a pas été une tâche aisée. « Cependant, chacun y a mis du sien. Il va sans dire que chacun d’entre nous, surtout pour ceux qui se trouvent à l’étranger, chacun a ses contraintes, des dates retenues, des événements… Mais l’idée de partager la même scène, le temps d’un concert unique, a été le détonateur. Nous avons tous ce même désir irrésistible de jouer ensemble, communiquer ce plaisir à ceux qui se déplaceront pour venir nous écouter. »

Réunir Linley Marthe, un des plus grands musiciens vivants de la planète, ayant longtemps joué avec Jo Zawinul et présentement avec Chris Potter; Philippe Thomas, une légende vivante, magicien du séga et du Be-Bop, incarnation de la trompette jazz; Patrick Desvaux, aussi humble que puissant, une virtuosité guitaristique indéniable et un compositeur splendide; Christophe Bertin, le batteur le plus sollicité de Maurice, à la dynamique unique et aux tempéraments multiples, aux points, sur mesure; et Jerry Léonide, monstre sacré d’une génération qui arrive à maturité, grand pianiste, énorme musicien et, pour l’occasion, sage directeur musical, sur la même scène, le temps d’un concert, relève en effet d’un coup de maître. Et du coup, l’événement prend un caractère unique : « La télé nationale va mettre en boîte, c’est sûr, assure Jerry Léonide. Mais peut-être qu’on pensera aussi à extraire un clip qu’on fera circuler sur les réseaux sociaux… Pour garder un souvenir impérissable de ce moment unique ! » Puisque contempler un album ensemble « relève d’une gageure que l’on ne peut évoquer dans les circonstances actuelles », termine notre interlocuteur, « pourquoi pas ce clip qui immortalisera ce merveilleux moment ? ».

Samuel Laval a conquis…
Invité spécial de cette 4e édition du Festival Mama Jaz, Samuel Laval et son quintet font partie des valeurs sûres montantes de Jerry Léonide et Gavin Poonoosamy, les fondateurs de l’événement. Et le public leur a donné raison !

Si ce fils du sol rêvait de jouer devant une assistance acquise, le 21 avril dernier, son souhait s’est réalisé : Samuel Laval a conquis ! À 28 ans, ce jeune artiste a livré un jeu empli d’amour, de talent et de puissance. Muni de son instrument fétiche, le saxo, qu’il a alterné tantôt en mode soprano, tantôt en alto, cette étoile montante de la scène locale a distillé des sons inédits, à la fois novateurs, emplis de tendresse et d’énergie à un public séduit.

Une valeur montante de la scène locale : Samuel Laval

Entouré de musiciens émérites – Patrick Desvaux à la guitare, Jocelyn Armandine aux claviers, Steve Desvaux à la basse et Jalil Auckbaraullee à la batterie – et inspiré par ses mentors – José Thérèse, Ernest Wiehe et Philippe Thomas –, Samuel Laval a révélé un nouvel horizon de la musique mauricienne à travers les riches formes du jazz.

Samuel Laval avait été présenté comme le coup de cœur de cette 4e édition de Mama Jaz. À coup sûr, il en est reparti après avoir consolidé sa place dans la constellation des jeunes qui composeront notre scène locale. Pour les organisateurs, qui ont à cœur de « valoriser les jeunes talents et leur permettre des frottements avec des artistes confirmés, via ce festival », Samuel Laval possède « cette démarche inspirante qui a su mettre des étincelles dans les yeux des jeunes musiciens, qui le considèrent comme un modèle ».

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