HANDICAPÉS : Le vide comblé par le Centre journalier de l’AJIC

En dépit d’un financement précaire, sans doute dû à sa jeune existence, le Centre journalier, que chapeaute l’Association Jeunes Inadaptés de Curepipe (AJIC), a la ferme intention d’aller jusqu’au bout de son engagement d’oeuvrer à l’intégration sociale des handicapés physiques et mentaux. En accueillant chaque jour, entre ses quatre murs, vingt-cinq handicapés des deux sexes pour une journée de ressourcement, ce Centre journalier, situé à la rue Donatien Vitry, Curepipe, y comble certainement un vide…
Ce centre a vu le jour en septembre 2011 à la suite d’une enquête volontaire menée à Curepipe et dans ses périphéries par Sindy Pama, une Curepipienne, et ses collaboratrices. Cette enquête visait à établir le nombre de handicapés qui habiteraient dans ces localités et, à la lumière de cette constatation préliminaire, l’environnement social dans lequel évolueraient ces derniers. En outre, Sindy Pama, qui est devenue maintenant la directrice dudit centre, est également la mère d’un adolescent de 17 ans qui souffre d’une infirmité conséquente.
L’enquête a établi : (1) qu’il y avait plusieurs handicapés qui habitaient dans ces endroits-là et (2) les handicapés en question étaient sujets à un manque d’épanouissement car, leurs parents n’ayant trouvé aucun centre pour les accueillir, ils passaient leurs journées cloîtrés au sein de leur demeure.
Cette situation devait engendrer chez ces personnes une frustration qui les mettait perpétuellement dans un état de nervosité. Par ailleurs, Sindy Pama se trouvait elle-même dans une situation analogue car son fils passait sa journée invariablement en sa compagnie à la maison.
Sindy Pama a alors décidé de créer l’AJIC, qui, par la suite, donna naissance au centre en question. « Nos adhérents contribuent une somme minime au fonctionnement de notre centre et, cela, pour des raisons évidentes. Premièrement, certains d’entre eux sont issus d’une famille pauvre ; deuxièmement, quelques-uns d’entre eux sont des orphelins et, dernièrement, il y a ceux qui ont été abandonnés à leur sort par leurs parents biologiques et qui vivent sous le toit de tierces personnes. Il est bien difficile de soutenir continuellement un être handicapé, mais, il faut bien le faire ne serait-ce qu’au nom de la moralité », s’accorde-t-elle à dire.
C’est au Centre social de Cité Malherbes, Curepipe, que le centre a démarré ses activités en septembre 2011 et il y demeura jusqu’en juillet 2012 avant de déménager pour venir s’installer à sa présente adresse.
« Le Centre social ne constituait pas un cadre idéal pour une pareille activité et, alors, nous sommes arrivés à la conclusion que la meilleure chose serait de louer un bâtiment dans lequel nous pourrions nous installer dans la durée et, dans cette perspective, nous nous sommes mis à chercher un commanditaire qui accepterait de payer la location mensuelle d’un bâtiment en notre nom. » Au bout de quelques temps, un homme a informé Sindy Pama qu’il était disposé de s’acquitter de la location d’un bâtiment pour son centre. La location, Rs 8 000, est réglée en totalité par le généreux donateur qui garde l’anonymat. Par ailleurs, touchée par le charisme charitable du centre, une habitante de Floréal, s’est proposée de s’acquitter tous les mois de la facture d’électricité et celle de l’eau pour le centre. Par ailleurs les animatrices aussi contribuent financièrement au fonctionnement du centre en achetant les choses nécessaires pour le déroulement de la journée, comme des jeux éducatifs, des produits de consommation courante pour le petitdéjeuner, du matériel de nettoyage.
Subvention
Chaque matin, tout le monde prend ensemble le petit-déjeuner, celui-ci étant offert par le centre ; puis, à midi, le centre offre un repas à ceux qui n’ont pas apporté de déjeuner.
« Au ministère de la Sécurité sociale, on m’a dit qu’une ONG doit d’abord passer par une période de probation de deux ans avant de s’attendre à recevoir une subvention soit de l’état ou d’une firme privée à travers le procédé de Corporate Social Responsibility (CSR), mais, on m’a aussi laissé entendre que cette période de probation n’est pas une étape obligatoire et que nous pouvons obtenir une allocation dès maintenant à en juger par notre bonne foi. Nous souhaiterions que cette aide nous soit accordée rapidement car nous en avons bien besoin pour restructurer notre centre afin de lui donner un nouvel environnement. »
Entre-temps, le centre a déjà soumis ses dossiers aux ministères de l’Éducation, de la Sécurité sociale, de l’Égalité des Genres et du Développement de l’Enfant.
Au centre, les activités suivantes, entre autres, sont au programme : (1) la lecture et l’écriture sur une base élémentaire, (2) des causeries sur le civisme et le savoir-vivre, (3) des jeux éducatifs, (4) le coloriage, (5) la fabrication de paniers en rotin.
Les animatrices qui y travaillent, indique Sindy Pama, se forment graduellement à ce métier grâce aux nombreux cours dispensés tout le long de l’année par des officiels du ministère de la Sécurité sociale.
Ensuite, de temps à autre, des sorties récréatives sont organisées. « Le plus beau cadeau que l’on puisse faire à un infirme, c’est de lui faire faire une sortie dans la nature car il s’agit d’une thérapie qui lui procure un immense sentiment de bien-être. Je vous parle en connaissance de cause car je suis moi-même mère d’un enfant qui est à la fois autiste et épileptique. » Les adhérents viennent de Curepipe, de Nouvelle France, de New-Grove, de Rose-Hill, entre autres.

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