Imitation game

Alan Turing, mathématicien, cryptologue, est chargé par le gouvernement britannique de percer le secret de la célèbre machine de cryptage allemande Enigma, réputée inviolable. À la tête d’une équipe improbable de savants, linguistes, champions d’échecs et agents du renseignement, Turing s’attaque au chef-d’oeuvre de complexité dont la clef peut conduire à la victoire. Turing, soumis à une intense pression, contribue à changer le cours de la Seconde Guerre mondiale et de l’Histoire. Pourtant il se retrouva condamné par la société de l’époque en raison de son homosexualité…
Imitation Game s’appuie sur la biographie d’Alan Turing, écrite par Andrew Hodges, pour raconter le rôle important qu’a joué le mathématicien durant la Seconde Guerre mondiale. Ses recherches sur la cryptographie ont permis de déchiffrer plusieurs messages ennemis ce qui, selon plusieurs historiens, aurait accéléré la chute du nazisme. Le film s’attache aussi aux persécutions qu’il a endurées pour son homosexualité, dans la période d’après-guerre.
Oscar 2015 du Meilleur scénario adapté pour Graham Moore, le film a été présenté au Festival International du Film de Toronto, ainsi qu’au Festival du Film de Londres, en 2014. De plus, Benedict Cumberbatch, Morten Tyldum et Keira Knightley ont été récompensés aux Hollywood Film Awards de 2014.
Imitation game commence par un avertissement. On nous demande d’écouter attentivement et de ne pas juger avant la fin. Par conséquent, jusqu’à la fin, on s’interroge sur les ambiguïtés d’Alan Turing : a-t-il trahi son pays ? A-t-il menti sur ses compétences ? Rien de tout cela. Au pire, il était arrogant, suffisant, doté d’un mauvais caractère, bref associable et génial. Le seul « problème » d’Alan Turing, pionnier de l’informatique, est qu’il était homosexuel. Son amour pour les garçons le conduit à ce comportement solitaire, et finalement à sa perte… Il y avait là matière à un très grand sujet sur la manière dont le Royaume Uni, il n’y a pas si longtemps, à peine 70-80 ans, traitait les homos. Inimaginable et pourtant bien réel !
Le film rappelle, dans sa forme comme sur son fond, Un homme d’exception (A beautiful mind) de Ron Howard. Un biopic assez convenu donc, presque lisse, transporté par un acteur formidable, Benedict Cumberbatch. Ironique et insolent, tourmenté et obsessionnel, sûr de lui et peu diplomate, son personnage lui permet de jouer un large spectre d’émotions, avec une parfaite cohérence qui produit une constance admirable. Initialement, c’est Leonardo DiCaprio qui devait jouer le rôle d’Alan Turing. Mais peu de temps avant le début du tournage, il déclina l’offre. Une aubaine pour Benedict Cumberbatch, qui a hérité du premier rôle.
Si l’histoire d’Alan Turing est aujourd’hui mise en avant, peu de personnes sont au courant de ses exploits pendant la guerre. Désormais, nous savons qu’il est en quelque sorte l’inventeur de l’ordinateur. Les « machines de Turing » comme elles étaient appelées n’ont jamais pu être perfectionnées, mais elles ont été la source pour la création de nouvelles technologies. Le choix du titre provient d’un article écrit par Alan Turing lui-même, retrouvé par le scénariste Graham Moore où il y exposait sa méthode pour différencier les machines de l’être humain, et ainsi obtenir des résultats liés à l’intelligence artificielle. Le mathématicien cherchait à recréer une conversation humaine avec des machines. Il avait pour habitude de nommer cela le « jeu de l’imitation », d’où le titre Imitation Game.

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