Le diocèse anglican lance la campagne « Sov nou katedral »

Alors que la cathédrale Saint James (consacrée en 1850 lors de la visite épiscopale de Mgr James Chapman, mais existant officiellement depuis 1854 suite à l’élévation de l’Eglise anglicane à Maurice au rang de diocèse) célébrera l’année prochaine la 165e année de son existence officielle. Mais elle s’essouffle et, si l’on n’y prend pas garde, risque l’asphyxie. Autant se mettre sur ses gardes et faire preuve d’« une volonté pour s’engager à préserver le bel héritage qui nous a été confié », comme l’a dit le Très révérend Ian Ernest, évêque de Maurice, dans son homélie lors du lancement du projet de restauration de la cathédrale.

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Mais ce « bel héritage » n’est pas la propriété exclusive de la communauté anglicane, car figurant dans la liste de notre patrimoine national bâti. C’est avec raison que l’évêque de Maurice a rappelé que « cette cathédrale,  qui fait la fierté de notre diocèse comme l’église mère est aussi une figure importante dans le paysage national, car elle fait partie du patrimoine mauricien. » Faisant un clin d’œil à l’Histoire, le Très révérend Ernest a exhorté les fidèles rassemblés à la cérémonie de lancement à se souvenir que « cette belle cathédrale… porte en elle l’expertise d’artisans passionnés et compétents » et, par conséquent, « nous avons tous la responsabilité de préserver ce magnifique cadeau qu’est notre cathédrale. » Etant patrimoine national, il est entendu qu’il ne sera fait aucune modification ou altération de l’architecture.

En effet, bien que fondée sur une ancienne poudrière avec des murs en pierre de 9 pieds, le temps a eu raison de la cathédrale. Ian Ernest s’est permis la remarque suivante par rapport au choix de la poudrière promise à une destinée de cathédrale : « L’histoire de ce lieu nous révèle que Dieu à un grand sens de l’humour : une ancienne poudrière transformée en un lieu qui emmagasine des éléments beaucoup plus forts que cette poudre qui permettait aux canons de tout détruire. »

La toiture en bois a été grandement, pour ne pas dire complètement, abîmée par le passage des saisons et surtout les intempéries. Les bardeaux en bois ont été décolorés et rongés par la pluie et le soleil et le toit est parsemé de trous, là où les bardeaux ont été, soit emportés par le vent, ou tellement usés qu’ils ont fini par devenir poussière. L’eau s’infiltre au travers de la toiture endommagée chaque fois qu’il pleut et tombe non seulement sur le sol, mais coule aussi le long des murs et s’introduit entre la pierre et le revêtement en bois qui recouvre la quasi-totalité des murs intérieurs de l’église, causant ainsi des dommages à ces mêmes murs.

Malheureusement, certains éléments étant cachés et/ou recouverts d’autres matériaux, il est donc impossible d’évaluer avec exactitude les dommages, d’où la nécéssité pour des travaux de rénovation en 2 phases.

Phase 1 – étude approfondie du bâtiment et de la structure visible et non visible de la charpente et des interventions dans la pierre, de même que le démantèlement partiel du revêtement en bois des murs intérieurs pour un examen de l’état du bois et de sa fixation au mur, mais aussi de la maçonnerie en pierre et des joints.

Des travaux de rénovation en 2 phases

Ces travaux d’investigation ont déjà débuté depuis le mois dernier et un rapport sera préparé détaillant l’état exact du bâtiment, ce qui permettra aux consultants d’établir l’étendue des travaux de rénovation.

Phase 2 – la restauration de l’édifice, c’est-à-dire enlever tous les bardeaux, voligeage et autres parties abîmés de la toiture et remplacer à l’identique par du neuf et/ou des éléments sains récupérés et traités. Mais avant cela, la protection des installations fixes à l’intérieur de la cathédrale et le démantèlement complet des revêtements en bois des murs intérieurs, l’entreposage des éléments sains pour leur réutilisation après la réhabilitation de la toiture et la réfection de toutes parties endommagées de la maçonnerie en pierre.

Des travaux conséquents qui nécessiteront plusieurs mois, voire un an. Pour cela, il faut des fonds. Le diocèse en dispose d’une partie, d’où l’appel aux Mauriciens et aux étrangers pour qu’ils apportent leur contribution financière à cette initiative nationale.

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