Mauritius Educators Council : le secondaire unanime contre les propositions du ministère

  • Des syndicats des collèges privés et d’État en passe de définir une prise de position commune
  • Des voix au secondaire réclament un Council séparé pour le préscolaire/primaire

Dans le secteur de l’éducation primaire des voix se sont exprimées favorablement aux propositions du ministère de l’Education il y a quelques jours en faveur de la création d’un Mauritius Educators Council. Mais au sein du secondaire, les syndicats d’enseignants d’État et du privé s’élèvent contre l’empressement avec lequel le ministère veut concrétiser ce projet. Ils rejettent à l’unanimité, le document présenté officiellement.

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L’Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE) et deux syndicats du secondaire d’État (Education Officers Union et Government Secondary Schools Teachers Union) ont entamé en fin de semaine des discussions sur un document en commun à être soumis au ministère la semaine prochaine. Le syndicat des collèges confessionnels a eu l’invitation du ministère pour la présentation de ce projet d’Educators’ Council tardivement et se prononce aussi contre cette démarche officiellement et fera connaître ses commentaires la semaine prochaine.

Le principal point de désaccord des syndicats du secondaire concerne le nombre de sièges au board de ce Council attribués aux représentants élus de leur secteur. Le ministère propose huit sièges élus au sein du Board du Council pour les répresentants des enseignants et qui sont répartis comme suit, notamment deux pour le préscolaire, trois pour le primaire et trois pour le secondaire. « Le ministère prévoit trois sièges seulement alors qu’il y a plus de 9 000 enseignants dans les collèges d’État et privés! Nous avons toutes les raisons d’être en colère et de faire bloc contre cette proposition du ministère », s’insurge Sooryadanand Meetooa, président de l’Education Officers Union. Il s’interroge aussi sur la répartition de ces trois sièges entre le privé et l’État car le ministère est resté silencieux sur cette question importante et susceptible d’engendrer une certaine animosité entre le personnel enseignant de ces deux secteurs.

Les dirigeants des syndicats du secondaire soulignent le nombre important d’enseignants au primaire et au secondaire et estiment complètement « insuffisant » le nombre de représentants élus par la profession au sein du board. « Dans le board du Medical Council il y a 14 membres élus pour 3 000 médecins du privé et du public alors que le ministère de l’Education propose huit sièges seulement pour un secteur qui emploie plus de 15 000 enseignants. Cette proposition est révoltante et inacceptable », indique-t-on.

Les syndicats du secondaire font clairement ressortir qu’ils ne sont pas contre l’idée d’un Educators’ Council pour réglementer la profession mais qu’ils ne sont pas d’accord avec les propositions ministérielles dans cette direction. « Le ministère ne peut pas se contenter d’une rencontre d’une heure avec les enseignants sur une question aussi importante et concernant leur avenir pour boucler un dossier et aller présenter un projet de loi au Parlement. Nou pa dakor avek sa manier fer la. Le ministère ne peut imposer sur les enseignants le type de Council qu’il souhaite », déclare Bhojparsad Jhugdambi, président de l’UPSEE.

Plusieurs de ces dirigeants syndicaux du secondaire suggèrent la création de deux Councils, un pour le secteur préscolaire/primaire et l’autre pour le secondaire en raison, disent-ils, des caractéristiques spécifiques de ces deux secteurs. « L’organisation de la journée scolaire est différente dans les trois secteurs et le profil d’élèves l’est aussi. Au secondaire, nous avons des adolescents et des adultes, et la manière d’enseigner et de gérer la classe est complètement différente », soutient le président de l’Education Officers Union.
Les deux syndicats d’enseignants du secondaire d’État ainsi que l’UPSEE se sont rencontrés hier dans le but d’élaborer un « stand » commun et envoyer leurs opinions/propositions au ministère de l’Education. Ils ont pris aussi la décision de solliciter une réunion avec la ministre de l’Education, Leela Devi Dookun.

Alors que la rencontre organisée par le ministère de l’Edcuation avec les syndicats du secondaire pour la présentation du Mauritius Educators’ Council s’est déroulée le 27 août, la direction de la Secondary & Preparatory School Teachers and Other Staff Union (regroupant le personnel des collèges catholiques et autres établissements confessionnels) affirme avoir reçu l’invitation pour y participer trois jours après. « La lettre d’invitation émanant du ministère est datée du 26 août pour une réunion le lendemain mais nous avons reçu cette invitation par la poste le 30, soit trois jours après. C’est pour cette raison que nous n’étions pas présents à cette réunion », affirme Patrick Freyneau, président de ce syndicat.

La SPSTSU rejette de manière catégorique les propositions du ministère et y fera part de ses observations lors d’une conférence de presse la semaine prochaine. « À la veille des élections, le ministère vient avec un document qui ressemble beaucoup plus à du patchwork et qui risque de faire beaucoup de mal à la profession si le ministère réussit à faire voter un projet de loi à la va-vite. Dans son ensemble le projet doit être rejeté et les enseignants ne doivent pas se laisser prendre au piège par ce projet du ministère et dont certaines propositions auront un impact sur le fonctionnement de certaines institutions constitutionnelles », réagit P. Freyneau.

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