MPCB : Rs 1,7 milliards de Toxic Assets

La polémique relative aux Toxic Assets de Rs 1,7 milliards, accumulés dans les livres de la Mauritius Post and Cooperative Bank (MPCB) s’amplifie. Et cela, en dépit de la décision du gouvernement de procéder à un toilettage de ces Non-Performing Loans (NPL) avec la Banque de Développement prenant à sa charge la mission de procéder à leur recouvrement. De son côté, Rakesh Gooljaury, patron du groupe Fashion Style, rejette l’étiquette de mauvais payeur à cette même banque collée à son dos dans le cadre de la mise à exécution d’un plan de restructuration. Il l’a fait comprendre par le truchement d’un communiqué en onze points transmis par les soins d’un de ses conseillers légaux dans la journée d’hier.
En même temps que la défunte Bramer Banking Corporation Limited faisait face à de graves difficultés de trésorerie, la MPCB n’était pas mieux lotie. Le ministre des Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo l’a confirmé, vendredi, avec la décision du gouvernement d’effacer des créances douteuses de la MPCB pour un montant de Rs 1,7 MD, l’injection de nouveaux capitaux à hauteur de Rs 500 millions et la possibilité pour cette banque d’avoir accès à des lignes de crédits de la Banque de Maurice.
Le ministre des Finances s’est vanté d’avoir « nettoyé » la MPCB pour permettre à cette dernière de repartir sur de nouvelles bases. Il a tenu à rassurer les clients de cette banque à l’effet que leurs dépôts sont garantis contre des risques. Il a également évoqué la possibilité de sanctions contre les responsables de la MPCB sous le précédent gouvernement, en particulier l’ancien Chief Executive Officer, Rajiv Beeharry-Panray, qui ont permis aux opérations de la MPCB de se détériorer au point où les ratios de la Banque de Maurice ne pouvaient être respectés.
À l’encontre des clients classés dans la catégorie de mauvais payeurs, soit 16 au total, pour ces créances douteuses de Rs 1,7 MD, le ministre Lutchmeenaraidoo a été des plus catégoriques. « Dès lundi matin, des hommes de loi et des banquiers vont se mettre au travail pour réclamer le remboursement des prêts contractés jusqu’au dernier sou », affirme-t-il. Au nom du secret banciare, il s’est gardé de mentioner des noms même s’il ne fait pas de secret par rapport au dénommé Rakesh Gooljaury, patron de Fashion Style, et des prêts agglomérés de Rs 839 M avec des garantis de moins de Rs 100 M, soit exactement 83 collatéraux de Rs 97 M. Le nom d’un ancien ministre travailliste, aujourd’hui reconverti à la cause de Lalyans Lepep, fait partie de cette liste de Non-Performing Loans.
Néanmoins, par le truchement d’un de ses conseils légaux, Rakesh Gooljaury a faut parvenir à la rédaction de Week-End un communiqué en onze points pour contester ce qu’il présente comme « des informations de nature fausse et diffamatoires actuellement publiées dans certains medias. » Il nie avoir bénéficié des prêts à la veille des élections générales, avoir contracté un emprunt de plus de Rs 800M  auprès de la MPCB, des faveurs obtenues de l’ancien CEO de la banque, d’avoir eu à Write Off des dettes auprès de la MPCB et de la State Bank of Mauritius, d’avoir eu des contentieux avec la MPCB et d’être en partenariat avec Nandanee Soornack. Sur ce dernier aspect, il se veut restrictif en n’évoquant que le groupe Fashion Style et occultant du même coup l’épisode d’Airway Coffee au Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport Terminal.
Le communiqué mentionne que « Fashion Style Ltd a payé plus de Rs 74 millions en termes d’intérêts rien que pour l’année 2014 à la MPCB et à ce jour, Fashion Style Ltd a payé plus de Rs 300 millions en termes d’intérêts à la MPCB depuis ces cinq dernières années. »
Toutefois, la contestation de Rakesh Goolajury, et surtout au sujet des prêts obtenus à la veille des dernières élections du 10 décembre 2014, suscite une incompréhension. Dans son édition du 8 mars dernier, Week-End avait fait état de cette information sur l’octroi par la MPCB de quatre prêts totalisant Rs 517 M, dont un en euros pour la somme de Rs 252 M à Fashion Style avec l’acte notarié, signé de Rajiv Beeharry-Panray et Hemant Kishore Ramkhelawon pour le compte de la MPCB et Doomeswarsing Gooljaury, avec les dates des 14 novembre et 8 décembre 2014 mentionnées. La même formule est invariablement utilisée pour les trois prêts de, respectivement, Rs 150 M, Rs 65 M et Rs 50 M .
Dans deux des actes notariés, des terrains de l’État à bail obtenus par Rakesh Gooljaury sont offerts en garantie avec la lettre d’autorisation du ministère des Terres annexée à la dernière page. Le feu vert avait été obtenu du ministère en moins de 48 heures.
En tout cas, ce communiqué de mise en garde vient relancer toute la polémique autour des facilités bancaires accordées au groupe Gooljaury à moins que l’authenticité de ces documents enregistrés au Registrar General contre paiement de Rs 227,400, soit Rs 56,580 par acte, soit remise en cause.

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