NINE-YEAR SCHOOLING : Très faible intérêt pour l’enseignement du Kreol Morisien

Un nombre élevé de profs de langues avait positivement répondu à l’Expression of Interest lancée l’an dernier pour la formation de l’enseignement du Kreol Morisien au collège à compter de 2018. Cependant, une quarantaine seulement s’est présentée en février pour la formation dispensée par le MIE. Mais à ce jour, ils ne sont que trente à poursuivre ce cours se terminant fin novembre. Le Kreol Morisien fait partie des nouvelles matières figurant dans le curriculum de Grade 7 à Grade 9 (Form I à Form III) proposé dans le plan du Nine-Year Schooling. Selon nos renseignements, ce faible intérêt pour l’enseignement de cette matière soulève pas mal de commentaires tant au MIE que dans les collèges.
L’enseignement du Kreol Morisien au collège démarrera en Grade 7 (Form I) en 2018 et fera partie des matières optionnelles au même titre que les Asian languages/Arabic. En effet, dans la communication transmise aux écoles en octobre de l’année dernière concernant l’Expression of Interest pour la formation des profs, les autorités soulignent que « teaching of KM will be conducted in parallel with Asian languages/Arabic ».
Seuls les profs d’anglais et de français étaient éligibles pour s’inscrire à cette formation selon les conditions bien spécifiques comme suit: les détenteurs d’un Post-Graduate Certificate of Education (PGCE) devront suivre une formation sur six mois (1 semester course) pour l’enseignement du KM; ceux ne détenant pas cet acquis universitaire « will be required to follow a PGCE course incorporating KM ».
Selon nos renseignements, au départ, il existait un emballement parmi des profs des collèges d’État et privés pour entreprendre cette formation, d’où une longue liste de noms reçue au MIE. Cependant, bon nombre de postulants se sont ravisés et les responsables de ce programme de formation à l’institut de pédagogie ont été surpris par une salle de conférences clairsemée lors de l’introduction des cours. Le nombre de profs présents au début de cette formation en février se serait amenuisé au fil des semaines avec l’abandon de quelques-uns, sans compter les absences fréquentes.  « Nous ne sommes qu’une trentaine à continuer cette formation mais il y a très peu d’enthousiasme même si le programme est intéressant.  Le MIE a-t-il mis le ministère de l’Éducation au courant de ce manque d’intérêt pour le KM? » se demande la poignée de profs faisant preuve d’assiduité. Par ailleurs, il nous revient que moins de dix enseignants du secondaire d’État en feraient partie.
De l’avis de nombreux profs et chefs d’établissements, les critères fixés par les autorités pour s’inscrire au cours seraient à l’origine de ce manque d’intérêt très aigu pour l’enseignement du KM. « Il y a eu un mauvais calcul du ministère et du MIE en limitant l’enseignement du Kreol Morisien aux profs d’anglais et de français alors qu’un grand nombre d’entre eux n’est nullement intéressé par l’enseignement de cette langue. On aurait pu démarrer cette matière avec l’apport de n’importe quel enseignant détenant un degree et qui témoigne d’un intérêt pour le Kreol Morisien », mettent en exergue plusieurs interlocuteurs.
Dans plusieurs collèges privés, notamment au sein du secondaire catholique, plusieurs enseignants détenant des qualifications universitaires dans des domaines autres que l’Anglais et le Français voudraient bien enseigner le Kreol Morisien dans le mainstream l’an prochain, forts de leurs nombreuses années expériences dans ce domaine à travers le programme d’études « Prevokbek »– projet pionnier du KM dans le secondaire. « Nos profs de Prevokbek sont des qualified teachers et ont été les pionniers dans l’enseignement du Kreol Morisien au niveau du secondaire, et c’est dommage qu’ils ne puissent faire part de leurs expériences en Grade 7 », affirment des responsables des collèges catholiques.
Le SeDEC a fait une demande il y a quelques jours aux autorités de l’Education pour revoir les critères concernant l’entrée dans le programme de formation dispensée en ce moment par le MIE. « Nous demandons d’ouvrir la formation en Kreol Morisien aux autres degree holders et apporter par là même des ajustements au contenu. Nous faisons cette demande non seulement pour les enseignants et nos écoles mais aussi pour ces nombreux profs des collèges d’État et d’autres privés qui veulent enseigner le Kreol Morisien », explique Gilberte Chung, Executive Director de SeDEC.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -