RECONNAISSANCE D’UN CROS : Michaël Glover, « Le CIO a été mal renseigné »

En mai dernier, le mouvement sportif rodriguais, mené par l’ancien sportif Daniel André, faisait une demande auprès du Comité olympique mauricien (COM) pour la reconnaissance d’un Comité régional olympique sportif (CROS). Demande qui avait été rejetée d’un revers de la main par le président du COM, Philippe Hao Thyn Voon. Le COM a, tout de même, écrit au Comité international olympique (CIO) par la suite pour avoir des éclaircissements sur la question. La réponse du CIO parle de l’impossibilité d’avoir deux comités olympiques dans un pays. Or, la demande rodriguaise parlait d’un CROS. Week-End a sollicité l’ancien ministre des Sports, Michael Glover, sur la question. Il est d’avis que le CIO a été mal renseigné.
Michael Glover a pris connaissance de la réponse du CIO à travers la presse et pour lui, il est clair que cet organisme a été mal renseigné. « A ce que j’ai pu comprendre, le mouvement sportif rodriguais n’a pas fait de demande pour un comité olympique national. Ses dirigeants ont tout simplement demandé l’autorisation au COM pour mettre en place un CROS », déclare-t-il. Une demande qu’il juge  logique et normale, dans le sens où un CROS peut gérer les disciplines olympiques présentes à Rodrigues et ce, sous la férule du COM. »Mon opinion est qu’à Maurice, certains ont peur de voir Rodrigues participer, dans un premier temps, aux Jeux et tournois de la CJSOI (Commission de la Jeunesse et des Sports de l’océan Indien) tout comme La Réunion et Mayotte. Puis dans un deuxième temps, aux Jeux des Iles », fait-il  ressortir.
L’ancien ministre se veut être objectif dans ce problème qui oppose les dirigeants sportifs rodriguais et le COM. Toutefois, il est d’avis que le projet de CROS à Rodrigues est très intéressant. « J’ai été ministre des Sports et j’ai aussi une connaissance légale sur ce sujet. Cela pour avoir élaboré, avec la collaboration de plusieurs personnes, et présenté le Sports Act en 1984. J’ai donc analysé les pour et les contre du projet rodriguais et je trouve que la demande d’un CROS est logique et normale », fait-il remarquer. Selon lui, le COM est une émanation du CIO et représente les intérêts de toutes les disciplines olympiques, à Maurice. Il dira même que le COM n’est pas totalement indépendant, puisqu’à chaque problème, il sollicite le CIO pour trouver des solutions.
Rodrigues est autonome
Pour soutenir le fait que la demande rodriguaise est justifiée, Michael Glover a indiqué qu’il n’y a qu’à regarder autour de nous pour s’en rendre compte. A titre d’exemple, souligne-t-il, le Comité national olympique sportif français a donné l’autorisation à ses départements que sont La Réunion, la Martinique et la Guadeloupe pour ne citer qu’elles, de créer un CROS. « Et je précise que ce ne sont là que des départements et qu’elles ne sont pas autonomes », ajoute-t-il. Sur le plan légal, explique Michael Glover, les membres du COM devraient comprendre que Rodrigues n’est ni un département, ni un district de Maurice, dans le sens où elle a obtenu son autonomie. « Les membres du COM doivent savoir faire la différence entre département et autonomie. Il ne faut  pas non plus oublier que Rodrigues à sa propre assemblée et ses propres commissaires. Elle a même une Constitution. C’est la raison pour laquelle je considère que Rodrigues est encore plus forte que La Réunion pour obtenir un CROS », fait-il remarquer.
Michael Glover a même estimé que Rodrigues est aussi autonome financièrement dans le sens où elle peut disposer de son budget comme elle le désire. « C’est la preuve que Rodrigues a un statut très spécial que les départements français ne disposent pas.  » Et même si Rodrigues est soutenue financièrement par Maurice, Michael Glover dira que, légalement, l’île est autonome et ce, selon la Constitution écrite par le regretté juge Robert Ahnee. »Les dotations financières n’ont rien à voir avec l’autonomie dans le sens où il y a un accord à ce sujet », dit-il.
Michael Glover a estimé qu’il faut arrêter de se voiler la face et que la demande rodriguaise est parfaitement justifiée. C’est la raison pour laquelle il considère que le COM devrait revoir la demande qui lui a été faite et y apporter une réponse positive. L’ancien ministre des Sports s’est dit aussi convaincu que si une copie de la demande du mouvement sportif rodriguais est envoyée au CIO, le CROS sera reconnu. « Je ne vois pas en quoi une telle demande pourrait faire reculer le sport mauricien et pourquoi elle n’aidera pas à faire avancer le sport à Rodrigues », conclut-il.

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