REMAKE 2000 : En situation très vulnérable, Ramgoolam est l’otage des membres de son propre parti, selon SAJ

« Voyant que le navire est à la dérive, certains réfléchissent à leur avenir », selon
sir Anerood Jugnauth, ancien président de la République et leader du Remake 2000, qui parle de « terrible division » au sein du gouvernement. Il trouve même que le Premier ministre, Navin Ramgoolam, est l’otage des membres de son propre parti. Alors que, selon lui, le chef du gouvernement est dans une situation très vulnérable, SAJ appelle de nouveau ce dernier à organiser de nouvelles élections « s’il a vraiment à coeur l’intérêt du pays ».
Sir Anerood accuse le Ptr de promouvoir une « culture de corruption ». Il parle « d’achat de conscience » comme, dit-il, dans le cas des transfuges. Réaffirmant ses critiques à l’encontre de l’Independent Commission against Corruption (ICAC), il compare le nombre de « scandales » à celui des enquêtes qui sont instruites et qui aboutissent. « L’ICAC, allègue le leader du Remake 2000, représente un instrument machiavélique entre les mains d’un pouvoir fasciste ». Il parle de charges qui seraient « fabriquées » pour impliquer les uns alors que les autres seraient ménagés.
SAJ cite nommément à cet effet l’affaire Kamajeet, celle du marchand de briani de Quatre-Bornes, l’affaire alléguée de trafic d’armes. Il s’interroge de plus sur le rôle des ministres Jeetah et Beebeejaun dans l’affaire MedPoint et parle du trust familial des Jeetah. Comme pour soutenir que la corruption a bel et bien atteint un stade de « pourriture », sir Anerood se réfère au dernier rapport de Transparency International (TI) rendu public cette semaine. Brandissant une charte, il soutient que le classement de Maurice sur l’échelle de cette organisation internationale de lutte contre la corruption ne cesse de se détériorer depuis 2005.
Parlant de répression, le leader du Remake 2000 fait le constat d’un « État policier » où, selon lui, les opposants seraient arrêtés. Il cite sous ce rapport le cas des jeunes contestataires Nitin Chinien et Jameel Peerally. « Si, dit-il, il se peut bien que ces derniers aient commis des délits, ont-ils pour autant été convenablement traités ? » se demande-t-il. SAJ accuse de nouveau une « section » de la police de politique de deux poids et deux mesures. Il juge que des procès sont instruits contre les « opposants » alors que « zot dimounn » ne seraient jamais inquiétés.
« Tout faire pour s’accrocher au pouvoir »
Pour sir Anerood, le fait que des personnes sont arrêtées « brutalement » démontre que Navin Ramgoolam « craint les opposants ». Il répète de nouveau que le gouvernement, « qui n’a aucune direction », va « à la dérive ». « Le capitaine, trouve-t-il, fait tout pour s’accrocher au pouvoir ». SAJ estime que le chef du gouvernement est même l’otage des membres de son propre parti qui, « voyant que le navire est à la dérive, réfléchissent à leur avenir ».
Le leader du Remake 2000 cite en exemple les débats sur le budget au cours desquels le ministre des Finances et leader du PMSD, Xavier Duval, était « très mal à l’aise ». « Navin Ramgoolam n’a même pas assisté au summing-up de Xavier Duval et ce dernier ne s’est pas fait prier pour ne pas être là au Festival créole quand il a appris que Ramgoolam a exigé qu’il serait le seul à prendre la parole », soutient SAJ. Il parle de même de l’aggravation, selon lui, du conflit qui opposerait le ministre des Finances au gouverneur de la Banque centrale, Rundheersing Bheenick.
Sir Anerood évoque, de même, la contradiction entre ce que propose la National Energy Commission et la décision annoncée par le ministre de tutelle, Rashid Beebeejaun, à l’effet que le gouvernement allait de l’avant avec le projet CT Power. Alors que, trouve-t-il, le chef du gouvernement est dans une situation des plus vulnérables, le leader du Remake 2000 invite ce dernier à organiser de nouvelles élections et, ainsi, permettre à la population de trancher.
Au début de son intervention, SAJ a, au nom du Remake 2000, présenté ses condoléances à la famille du héros de la lutte contre l’apartheid, Nelson Mandela, ainsi qu’au peuple et au gouvernement sud-africains.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -