REVERS DE LA MÉDAILLE : Angoisse et incertitudes des employés de la BAI

À 48 heures de l’expiration du délai pour l’exercice d’expression of interests lancé par les Special Administrators Mushtaq Oosman et Yogesh Basgeet pour la reprise d’Iframac, Courts et Apollo Bramwell, la tension est montée d’un cran parmi le personnel de ces trois sociétés, soit environ 1 500 employés. Durant le week-end, le mot d’ordre était à la mobilisation, les employés d’Iframac prévoyant de descendre dans les rues de Quatre-Bornes samedi prochain. À ce stade, le principal grief de ces employés est que les autorités ne se concentrent que la préservation des emplois en col blanc, reléguant au second plan les “cols bleus” de l’empire Rawat.
L’angoisse et l’incertitude qui règnent depuis plus d’un mois chez les employés des différentes filiales du groupe BAI, dont Courts, Iframac et Apollo Bramwell, deviennent plus en plus palpables. Tel était le cas lors des réunions organisées hier à l’initiative de Jane Ragoo et Reeaz Chuttoo, de la Confédération des Travailleurs du Secteur Privé (CTSP), à Rose-Hill. Les deux principales craintes sont le versement des salaires à la fin du mois et leur sécurité d’emploi. En l’absence de toute décision officielle de la part des Special Administrators de BAI Co (Mtius) Ltd, Reeaz Chuttoo, agissant en tant que porte-parole, a conseillé aux employés de ne pas abandonner leur poste, spécialement en cette période de crise financière. « Votre objectif est de ne pas perdre votre emploi. Si vous n’êtes pas payés, allez déposer une plainte au Bureau du Travail, ne démissionnez pas ! » a-t-il fait ressortir. La décision a également été prise de solliciter officiellement une réunion tripartite entre les représentants des employés, le ministère du Travail et des Relations industrielles, et le tandem Oosman/Basgeet pour tirer au clair la menace pesant sur le personnel de ces trois compagnies. En cas d’échec, les employés participeront à une manifestation devant l’Assemblée nationale.
Cette absence d’attention des autorités à leur sort a été dénoncée de manière véhémente lors des interventions d’hier au siège de la CTSP. « Depuis l’éclatement du scandale BAI, nous avons l’impression que le gouvernement a cherché à sauver les “cols blancs” et que le cas des “cols bleus” n’a pas été pris en considération. Nous espérons qu’une table ronde sera organisée au plus vite, regroupant toutes les compagnies concernées et pas uniquement la Bramer Bank. Des éclaircissements doivent nous être apportés », font comprendre les employés angoissés.
De leur côté, des employés de Courts ont fait état d’actes d’intimidation d’un des managers contre des employés en prévision de la réunion d’hier, avec des menaces de licenciements. Depuis plus d’un mois, l’ambiance est des plus moroses dans les magasins Courts. En début de semaine dernière, les employés ont été informés par la direction de l’entreprise, sans plus amples précisions, que leur salaire du mois de mai n’était pas garanti. « C’est difficile pour nous. On nous demande de travailler, mais personne ne nous donne la garantie que nous serons payés ! Le stock de Courts est épuisé et nous n’avons plus de produits à vendre à part les quelques articles que nous avons en magasin. Le nombre de clients diminue graduellement et le personnel se retrouve inactif quasiment toute la semaine », déclarent des employés de Courts. Ils déplorent que le gouvernement s’emploie à trouver des solutions pour les “policy holders” de la BAI, mais que rien n’est fait pour les employés.
Tension et appréhensions également du côté des employés de l’hôpital Apollo Bramwell, qui ont été informés par e-mail vendredi dernier qu’une centaine d’employés seraient licenciés incessamment. « Nous avons reçu ce mail nous disant que les moins performants seront renvoyés, sans donner plus de précisions », soutiennent-ils, s’interrogeant sur la nature de ces compressions de personnel ou encore les conditions de licenciement. Ces questions demeurent toujours sans réponse pour le personnel de la clinique

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