TRUST FUND FOR EXCELLENCE IN SPORTS : 10 ans au service du haut niveau

2004-2014. Que de chemin parcouru par le Trust Fund for Excellence in Sports (TFES). Des quatre premiers nageurs recrutés au départ, cette structure du ministère de la Jeunesse et des Sports regroupe aujourd’hui près de 400 jeunes réparties à travers le programme sport-études et la vingtaine de Pole.
Au-delà de l’aspect sportif, la partie académique est aussi privilégiée. L’objectif étant d’offrir aux jeunes un passeport valide pour une intégration beaucoup plus facile dans le monde professionnel.
L’idée lui trottait dans la tête au milieu des années 90 et même s’il n’a pu le concrétiser à cette époque, Michael Glover, alors ministre de la Jeunesse et des Sports, a toujours gardé espoir qu’il finira un jour par implanter cette structure à Maurice. Une structure qui, selon ses dires, a longtemps fait défaut dans l’organigramme du sport local. Dix ans plus tard, le projet a fini par devenir réalité et entre-temps, Michael Glover a changé de costume passant de ministre au Chief Executive du TFES. Les années ont certes passé, mais rien n’a changé. Infatigable, Michael Glover s’investit toujours avec la même rigueur et le même enthousiasme qui l’a animé tout au long de sa longue carrière en tant que sportif, notamment en tant que footballeur international.
Le travail abattu au cours de ces dix dernières années a été énorme comme en témoignent du reste les nombreux résultats obtenus en natation, athlétisme et badminton entre autres. Un travail bâti autour d’une équipe  passionnée et compétente, composée de Gaëtan Luffor, de Sita Tharanee et feu Yves Fanchette. Sans oublier le soutien des entraîneurs, des partenaires financiers et surtout des différents ministres de la Jeunesse et des Sports qu’il a côtoyés, dont l’actuel titulaire, Devanand Ritoo. « Si le sport-études est aujourd’hui un succès, c’est grâce à la bonne entente qui existe avec le ministre Ritoo. Avec Désiré Tsang, directeur du trust, nous nous consultons régulièrement et je me félicite de la symbiose parfaite qui existe entre nous trois. Les entraîneurs font également un travail colossal. J’ajouterai que sans l’aide de nos différents partenaires financiers, nous n’aurions pas connu autant de succès. Pour cela, je leur dis à tous merci. Je souhaite maintenant que les fédérations en tirent un maximum de ce que nous leur offrons », a déclaré Michael Glover.
Prise en charge complète de l’athlète
Au fil des années, le TFES a beaucoup évolué, car le TFES s’appuie aujourd’hui sur une vingtaine de Pole (jeunes, espoirs et Maurice), notamment en athlétisme, en natation, en badminton et en boxe répartis à travers le pays. Selon Michael Glover, le nombre de jeunes concernés par cette structure dépasse les 300, alors que pour ce qui est du sport-études, on dénombre une soixantaine de bénéficiaires.
Ce sont les nageurs Mélissa Vadanamootoo, Claudia Tiborcz, Mathieu Young Tie Yang et Anaïs Antonio qui ont été les premiers à faire partie de ce projet ambitieux. Dans un premier temps, les bénéficiaires étaient éparpillés dans différents collèges que sont le St Esprit, St Joseph, Lorette de Curepipe et Quatre Bornes et Bon et Perpétuel Secours (BPS). 2014 a toutefois marqué un tournant important avec le regroupement de tous les athlètes masculins de diverses disciplines au sein du collège St Esprit. Un grand pas en avant et qui permet aujourd’hui une meilleure coordination dans la préparation de l’athlète et élève. D’ici deux ans, le TFES espère en faire de même pour les athlètes féminins.
Pour Michael Glover, le sport-études est venu combler un vide. « Le sport-études est le chaînon qui manquait au sport et qui permettra à l’athlète de réussir non seulement dans sa carrière sportive, mais également dans la vie. Dans le passé, trop d’athlètes délaissaient le sport pour leurs études. Nous avons donc travaillé sur une formule, afin de garder nos meilleurs athlètes dans le circuit.»  Aujourd’hui, le sport-études offre des garanties et surtout un encadrement propice à la réussite. Car l’athlète n’a désormais plus de souci à se faire dans le sens où il est totalement pris en charge par le TFES.
C’est ainsi que l’athlète choisi bénéficie d’un transport aller-retour de son domicile à l’école. Le TFES offre également un repas et prend en charge ses leçons particulières, sans oublier que l’athlète est suivi médicalement. A partir de là, le bénéficiaire peut se concentrer sur ses études et ses entraînements.
Depuis quelques années maintenant, le TFES prend également en charge les études tertiaires. Sans oublier que le trust assure un suivi personnalisé de l’athlète dans sa vie sociale et les possibilités professionnelles à la fin de sa carrière sportive. II y a deux ans maintenant, les athlètes peuvent aussi profiter des bourses de perfectionnement à l’étranger grâce à une initiative du ministère des Finances.
Récemment, le TFES a élargi sa panoplie avec un projet de sport-études en athlétisme mis en place avec l’Association mauricienne d’Athlétisme (AMA) et la compagnie Innodis, lequel a investi Rs 1M sur des jeunes de la région ouest. Des jeunes (14-15 ans) issus pour la plupart des milieux défavorisés et dont une trentaine ont été sélectionnés pour s’entraîner à la raison de trois fois la semaine sous la direction d’un pool d’entraîneur composé de Margaret Félicité, de Hervé Seerungun et de Guillano Ameer. « Je me déplace les lundis pour aller voir ces petits jeunes s’entraîner. Ils sont enthousiastes et ont beaucoup d’envie. En guise d’encouragement, nous offrons, à titre d’exemple, des pointes à ceux qui réalisent de bonnes performances. Nous attendons maintenant la fin du premier trimestre pour voir comment cela fonctionne au niveau académique. Ceux qui réussissent dans les deux domaines monteront en Pole Espoir », a fait remarquer Michael Glover.
Rodrigues pas oubliée
Ce dernier a ajouté que le même projet sera conduit à Flacq. Il y a un peu plus d’une semaine, Michael Glover s’était rendu dans la région pour superviser une séance de détection. Surprenant, a-t-il souligné, de constater que rien sur un collège, plus de 200 garçons étaient présents ! Le même exercice sera conduit au niveau des filles. « J’espère que nous aurons autant de filles, car cela m’attriste de voir qu’à ce niveau à Maurice, cela ne fonctionne pas comme nous l’aurions souhaité. Le niveau est inquiétante dans toutes les diciplines et il est grand temps d’y remédier », a expliqué notre interlocuteur avant d’ajouter que le TFES est à l’oeuvre pour trouver des partenaires pour financer ce projet.
Après Flacq, une démarche semblable sera menée auprès des étudiants des collèges des hautes Plaines Wilhems. Idem à Rodrigues. Dans ce cas précis, le TFES cherchera l’aide d’Innodis pour soutenir sa démarche. « Le sport contribue à une amélioration du niveau social. De nos jours, on ne peut se concentrer uniquement sur le sport. Si on veut réussir dans la vie, il est primordial de prendre aussi en considération l’aspect académique, voire vocationnel. Ceux qui ne comprennent pas notre philosophie ne peuvent pas intégrer le programme de sport-études. », a-t-il indiqué.
Et qui dit haut niveau, dit également un minimum d’heures d’entraînement. C’est ainsi que huit séances sont exigées par semaine auprès des entraîneurs . « Si on parle de haut niveau, on ne peut continuer à s’entraîner qu’une fois par jour. » Un des Poles à avoir compris le message n’est autre que celui de Rivière du Rempart en badminton. « On nous a demandé de payer le gymnase même les dimanches ! Ce que je considère de formidable. C’est un plaisir de voir ces jeunes s’entraîner, tous soucieux d’atteindre le haut niveau », a fait remarquer Michael Glover.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -