VIZ’ART AU CAUDAN: Karo, portraits et anti portraits

Karo (Caroline Mandron) reprend sa croisade pour la culture noire à travers une quarantaine de peintures installées au premier étage du Caudan Waterfront. L’artiste connue pour son engagement auprès des rastas propose essentiellement des portraits d’artistes dans sa présente exposition. De Blakkayo à Linzy Bacbotte en passant par Sedley Assonne, Karo donne à voir des personnages qui hantent son univers pictural. C’est leur identité sociale qui l’intéresse. Ils sont chanteurs, producteurs, photographes, écrivains. Karo, qui peint depuis 2006 des scènes de bord de mer ou des personnages quasi fantômes, a choisi cette-fois de donner un visage à ses sujets. Si tous les portraits présentés ne sont pas aussi affinés, c’est la vulnérabilité du personnage qui intéresse avant tout cette artiste. Les portraits ne désignent pas forcément quelque chose d’esthétique mais ils interpellent le public, le touche. Quelle que soit la figure abordée, Karo choisit toujours de peindre le détail exprimant avec le plus d’efficacité la singularité de l’être ou la tension qui existe entre le personnage et la société. Nous sommes sous les traits d’une personne plongée dans un contexte social. Collages, peintures témoignent des réalités socio-culturelles d’un pays. Les portraits et les anti-portraits de Karo n’acquièrent leur pleine existence qu’à partir du moment où nous leur prêtons notre interprétation. Nous pouvons demander à ces portraits, dans un jeu de miroir : qui êtes-vous, vous que nous ne voyons pas vraiment? Et s’il fallait prêter une voix aux anti-portraits, ce serait celle que l’artiste leur donne. Consciente de l’autre qu’elle peint, Karo laisse entendre des voix que seules les âmes sensibles percevront. Il y a en plus de ça l’intensité des couleurs pour dire que le visage est signification dans un contexte.

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