WALKING THE TALK: Engagements politiques face aux défis du développement durable

Le Sommet sur le Climat s’est déroulé en début de semaine au siège des Nations unies à New York et le Premier Ministre mauricien a brillé par son absence ; plus occupé, peut-être, avec les élections générales anticipées ? Tel a aussi été le cas pour la 3e Conférence des Petits Etats Insulaires en Développement (PEID) tenu du 1er au 4 septembre aux Iles Samoa, qui coïncida avec l’annonce officielle de la concrétisation de l’alliance PTr-MMM. Durant la Conférence des PEID, le Chef de la délégation mauricienne, Arvin Boolell, avait pris tout le monde à CONTRE-PIED en indiquant que Maurice favorise les énergies fossiles1, alors que les autres pays s’enorgueillirent des progrès réalisés chez eux. A titre d’exemple, le pays organisateur vise une autonomie énergétique en 2017.  
Pendant ce temps, dans une récente interview, le Conseiller du Premier Ministre pour le Projet Maurice Ile Durable, le Professeur Joël de Rosnay, nous indique que « Maurice est prête pour la transition énergétique. C’est une question de choix, de priorités et de décisions politiques […] Maurice devrait avoir un grand programme d’investissement d’avenir sur les 10 prochaines années, qui reposera sur la combinaison des 12 énergies renouvelables dont bénéficie l’île Maurice, les économies d’énergies et l’efficacité énergétique. » 2.  Le Chairman de la Central Electricity Board, Balraj Narroo, lui a emboîté le pas la semaine dernière en déclarant que « le risque de Black-out n’est qu’une psychose politique » 3.
Nous apprenons que les promoteurs du projet de la centrale thermique de 110 MW à Pointe-aux-Caves, CT Power, ont soumis officiellement des « Proofs of Funds » au gouvernement4. Quelle sera la recommandation du Secrétaire Financier, Dev Manraj, suite à ce développement de taille, vu qu’il avait présidé les travaux de la National Energy Commission (NEC)?
Dans la nouvelle conjoncture où le gouvernement sortant se retrouve avec un partenaire farouchement opposé à ce projet découlant d’un « Unsolicited bid » ; que les énergies renouvelables deviennent de plus en plus accessibles (Sarako – photovoltaïque) Rs 6.06/kwh et CT Power (Charbon) Rs 4.50 – 5.00/kwh) ; que les 4 nouvelles turbines de 15mw de Saint Louis viendront s’ajouter, début 2016, à notre réseau électrique, selon les recommandations de la NEC et qu’en même temps l’opposition citoyenne ne faiblit pas ; est-ce que le gouvernement donnera son feu vert à cette gigantesque centrale ?  Le gouvernement fera-t-il fi de tous les engagements internationaux pris lors de plusieurs sommets ? Prendra-t-il le risque d’amarrer le pays aux énergies polluantes pour les prochaines décennies ? Ou au contraire, le gouvernement fera preuve de courage et d’intégrité en rejetant ce projet dans le fond et dans la forme, afin d’assurer un développement durable pour les générations futures?
L’accord électoral de l’alliance PTr-MMM fait mention de « a sustainable environmental agenda embedded on policies for energy savings, energy efficiency, and an energy mix that encourages sources that are both renewable and ecofriendly, including the use of new biomass and a reduction in greenhouse gases emission. We will support policies to move Mauritius towards a low-polluting, low-carbon economy. This will apply to both the electricity and the transport component of energy. »  
Allons-nous pour une fois traduire les intentions en actions ? Ou allons-nous continuer de nous cacher derrière des arguments surannés qui ne tentent que de justifier l’inexplicable et refuser par là-même de prendre les mesures appropriées pour une transition vers les énergies renouvelables ?

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