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8E CONSULTATION MINISTÉRIELLE—LUTCHMEENARAIDOO: « Les ACP préoccupés par les conditions d’accès au marché de l’UE »

La préoccupation des pays d’Afrique, Caraïbes et Pacifique (ACP) concernant les conditions d’accès au marché de l’Union européenne a été soulignée hier par le ministre des Affaires étrangères, Vishnu Lutchmeenaraidoo, qui se trouve actuellement à Bruxelles, où il a présidé les consultations ministérielles des ACP sur les produits de base.
La 8e consultation ministérielle des ACP était organisée à l’occasion de la 106e séance du Conseil des ministres du Groupe ACP ainsi que de la 42e réunion du Conseil des ministres ACP-UE, qui se tiennent à Bruxelles jusqu’au 6 mai. Vishnu Lutchmeenaraidoo, participant à cette réunion, à Bruxelles, a rappelé le « rôle capital » que jouent les produits de base dans les économies ACP, eu égard à leur contribution significative et à leur croissance économique durable. Il a toutefois souligné que le secteur « reste fragile et extrêmement vulnérable » aux chocs externes et endogènes qui échappent parfois à notre contrôle. « Nous restons préoccupés par les conditions d’accès au marché de l’UE pour nos produits de base ainsi que par l’efficacité des programmes d’appui mis en oeuvre pour promouvoir la compétitivité et la diversification du secteur des produits de base », a affirmé le ministre. D’où, selon lui, « la nécessité de transformer nos économies pour les faire passer du statut de simples exportateurs de produits de base à celui d’exportateurs de produits à valeur ajoutée, et promouvoir ainsi leur diversification ».
Vishnu Lutchmeenaraidoo a également mis l’accent sur l’importance de l’unité, de la solidarité et de la cohésion interne du groupe ACP comme conditions préalables à une issue positive des négociations en matière de produits de base et, à plus grande échelle, celles se rapportant à un accord ACP-UE après 2020. Au cours de ces travaux, divers rapports ont été présentés et adoptés dont ceux sur le sucre, le coton et la banane. Une nouvelle approche du Groupe ACP sur les produits de base et les conséquences du Brexit pour le commerce du sucre, dont les sucres spéciaux, étaient également à l’ordre du jour. Un projet de résolution a également été adopté sous réserve de l’approbation du Conseil des ministres ACP. S’agissant du rapport sur le sucre, la réunion était axée sur les recommandations de l’étude récente sur la situation actuelle et les prévisions d’évolution du marché pour les fournisseurs de sucre ACP sur le marché européen et la deuxième phase du programme ACP de recherche sur le sucre.
L’assemblée a également débattu sur des questions liées aux accords de partenariat économique ACP-UE (APE) ; l’érosion de l’accès au marché due aux quotas sur le sucre alloués dans des accords de libre-échange de l’UE avec des pays tiers ; la situation des livraisons pour les campagnes de commercialisation ; et le programme UE du soutien couplé facultatif (VCS).
Afin de maintenir les niveaux actuels de production dans des secteurs ou régions qui font face à des situations défavorables, le VCS prévoit des paiements « couplés » que les États membres de l’UE peuvent allouer aux agriculteurs. Il s’agit d’un paiement lié à un produit spécifique, y compris le sucre, ce qui risque de désavantager les pays ACP. La 14e Conférence ministérielle ACP sur le sucre aura lieu à Antananarivo.
Par ailleurs, le Secrétariat du Groupe ACP a présenté une nouvelle approche ACP pour l’appui au secteur des produits de base agricoles. Cette approche vise à renforcer les échanges intrarégionaux et interrégionaux à travers le développement des chaînes de valeur dans les pays ACP. Vishnu Lutchmeenaraidoo a ainsi salué cette initiative qu’il qualifie de « développement majeur ». Il poursuit : « Cela est très important pour nous, au moment où nous tentons de nous insérer dans les chaînes de valeur régionales puis mondiales, et de concrétiser les bénéfices d’accords commerciaux actuellement en vigueur. »
Sur la question du Brexit, le ministre a lancé le débat sur la manière dont le groupe ACP peut se repositionner de façon à minimiser ses répercussions négatives sur ses économies. « On a eu des échanges fructueux sur les nombreuses problématiques auxquelles nos États sont confrontés dans ce secteur clé de nos économies. Il nous faut dès lors garder le bon rythme pour non seulement avoir de bonnes chances de réaliser nos ambitions, en passant par la diversification et l’exploitation de nouveaux secteurs tels l’économie bleue, mais également pour pouvoir concrétiser un partenariat solide entre nos États dans un esprit de coopération sud-sud dont l’importance n’est plus de démontrer une voie stratégique dans laquelle Maurice s’est pleinement engagée en Afrique dans un esprit de partage, de solidarité, de développement pour tous et d’un destin commun », a-t-il conclu.

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