Assemblée nationale – Ce matin : Lalangate de Tarolah toujours en suspens

La Speaker de l’Assemblée nationale, Maya Hanoomanjee, a préféré prendre du temps pour se prononcer sur la Lalangate suite au Prima Facie Case de l’Office of the Director of Public Prosecutions dans cette affaire. C’est ce qu’elle a laissé entendre de manière catégorique en début de séance de l’Assemblée nationale quand la question a été abordée conjointement par le président et leader du MMM, Reza Uteem et Paul Bérenger, respectivement. La motion de Privilege Complaint déposée par le député du MMM, Reza Uteem, en vue de la levée de l’immunité parlementaire de l’ex-Private Parliamentary Secretary, Kalyan Tarolah, dans Lalangate, est toujours à l’étude.

- Publicité -

Par ailleurs, la Private Notice Question du leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, était axée de nouveau sur la gestion du Sugar Insurance Fund Board, en particulier un deal foncier portant sur l’acquisition de six arpents de terre agricole. Devant ce qu’il qualifie de « maldonne of gigantic scale », il a réclamé la suspension du board du SIFB jusqu’à la conclusion des travaux du Fact-Finding Committee, présidé par Lutchmyparsad Aujayeb de l’Attorney General’s Office, dont le mandat a été élargi pour inclure cette dernière affaire.
En début de séance, le député Uteem est intervenu pour rappeler à la Speaker de l’Assemblée nationale qu’il s’est prévalu des dispositions sous le Standing Order 74 (1) par voie de Privilege Complaint suite à la décision du Directeur des poursuites publiques au sujet d’un cas de Prima Facie pour Contempt of the National Assembly, dans Lalangate, à l’encontre du backbencher de la majorité, Kalyan Tarolah.

Poursuivant son intervention, le député du MMM a rappelé que sous le Standing Order 74 (3), la présidence de l’Assemblée nationale peut également décider qu’il n’y a « No Urgency » de traiter l’affaire en question.
Uteem: I have received a letter from the Speaker’s Office which does not tell whether this is a matter of urgent character or urgency. The Speaker needs to inform me in writing. I have received nothing…
Speaker: Vous avez accusé réception d’une communication du Speaker’s Office acknowledging receipt of the notice. I have said in my answer that I will communicate to you in due course of my decision…
Bérenger: Les Standing Orders prévoient que la Speaker se doit de déclarer s’il y a Urgency or Not dans la Privilege Complaint.
Speaker: I’ve given my ruling. The matter is not subject to any debate and the ruling is final.
Sur ce, Maya Hanoomanjee devait inviter le leader de l’opposition à entamer la PNQ sur le SIFB.

L’attention ce matin était tournée bien entendu sur le backbencher Kalyan Tarolah, qui a fait son entrée au Parlement peu après la diffusion de l’hymne national avant de prendre sa place habituelle, au dernier rang, à gauche du siège de la Speaker. Il a suivi les échanges entre les parlementaires du MMM et la Speaker sans broncher.
L’autre élément qui a retenu l’attention de la Chambre a été le ministre de l’Agro-industrie qui, lors d’une récente séance, s’était fait rabrouer par la Speaker pour son retard. Cette fois, il est arrivé exactement au moment où la sonnerie annonçant le début des travaux parlementaires se faisait entendre, et ce alors que la majorité de ministres, y compris le Premier ministre, était déjà présents. Lorsqu’il est arrivé dans l’hémicycle, ses collègues ont poussé un « Ahhh » de soulagement.

La Private Notice Question du leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, était à nouveau destinée au ministre de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun, et portait à nouveau sur le SIFB. Cette fois, le leader de l’opposition a demandé au ministre de dire s’il a pris connaissance des allégations concernant « les circonstances troublantes » dans lesquelles le conseil du SIFB a décidé d’acheter six arpents de terres agricoles pour la somme de Rs 18 M l’arpent, excluant les taxes, frais et commissions. Il a aussi demandé si le ministre envisageait d’élargir le mandat du Fact Finding Committee afin qu’il puisse examiner le rapport concernant la gestion des opérations du SIFB sur la récolte 2017 et l’achat des terrains.

Le ministre a répondu en citant une législation datant de 1945, ce qui a provoqué une réaction immédiate de Xavier-Luc Duval qui, sur un point d’ordre, a demandé au ministre d’aller directement à la question et de ne pas faire l’historique depuis 1945. La Speaker, Maya Hanoomanjee, lui a alors demandé de laisser le ministre répondre à la question « car il a peut-être des choses importantes à dire », concédant toutefois qu’elle accordera un temps supplémentaire si le besoin s’en fait sentir.

Le ministre a poursuivi sa réponse en expliquant que le SIFB dispose d’un Investment Committee dont le rôle est de prendre les décisions concernant les investissements du fonds. Selon lui, les prix des terrains concernés avaient été étudiés « en interne » au niveau du fond avant que des Surveyors indépendants ne se penchent sur le dossier. Il a ensuite expliqué que la valeur des terrains était « supérieure » à ceux payés par le SIFB. Il a finalement accepté que les attributions du FFC institué pour analyser la gestion du fonds soient élargies pour se pencher sur le problème évoqué par le leader de l’opposition.
Pour Xavier-Luc Duval, les conditions dans lesquelles ces terrains ont été achetés constituaient une « arnaque sans précédent ». Aux termes des questions qu’il a posées au ministre, il ressort que l’Investment Committee ne s’est pas penché sur le dossier concernant cet achat, mais aussi que c’est le “full board” du SIFB qui a pris une décision dans ce sens en février dernier.

A d’autres questions du leader de l’opposition, le ministre a fait comprendre que les membres de l’Investment Committee siègent dans le conseil d’administration et qu’il n’y avait pas lieu d’avoir une réunion de l’Investment Committee. A un certain moment, alors que le leader de l’opposition demandait le nom du Surveyor indépendant, le ministre s’est tourné vers ses conseillers, à l’arrière des sièges réservés aux députés. Alors qu’il sollicitait une réponse, un des conseillers en question a alors répondu à haute voix, ce qui a provoqué l’intervention de la Speaker, qui a fait comprendre que les conseillers « ne sont là que pour soutenir le ministre, et non pas pour répondre » aux questions.

Le leader de l’opposition a démontré que les terrains avoisinant ceux ayant été achetés par le SIFB à Ébène ont été vendus « bien moins cher ». Il a cité le nom d’un proche d’un ministre, qu’il a qualifié de « asete bon marse vann ser », qui aurait acheté un terrain à Rs 5 millions l’arpent. De plus, selon lui, des noms cités par le ministre, qui auraient acheté des terrains dans la région, « n’existent pas ».

L’exercice de PNQ s’est terminé dans la confusion, le ministre expliquant que le FFC sera en mesure de faire la lumière sur toute la question.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -