Change for… good

Il va sans dire que cette fin d’année ne s’annonce pas parmi les plus folichonnes qu’on ait connues jusqu’ici. Décembre 2020, en revanche, était moins stressant. D’une part parce qu’aucune menace physique et concrète de Covid-19 ne pesait sur nos têtes, telle une épée de Damoclès. Et de l’autre, parce que même si on avait découvert l’énormité des contrats juteux qui avaient été passés en catimini, profitant du confinement et favorisant les petits copains et copines, connaissances, cousins et autres laquais des puissants du jour, on pensait sérieusement qu’avec la pression de la rue, à l’issue des marches et fort de la mobilisation citoyenne, pour récidiver, ces gros malins-là, ils allaient quand même y réfléchir à deux fois. Et puis et surtout, l’an dernier, on n’avait pas mis sous terre autant des nôtres, emportés par le Covid-19 ! Qui pourrait avoir le coeur à la fête sachant qu’autant de nos proches, amis, parents, collègues et connaissances nous ont quittés pour toujours ?

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Comment oublier l’hécatombe de cette fin 2021 ? Le Dr Vasantrao Gujadhur, alors directeur de la Santé, prédisait durant la première vague, sans être prophète de malheur, que toute négligence et imprudence entraînerait une facture très salée. À savoir qu’on recenserait au minimum un cas par famille. Ce qui s’est finalement avéré est pire, avec un, voire plusieurs décès dans certaines familles. Résultat des courses de la politique de l’autruche de dirigeants ayant opté pour une posture illogique et incohérente, vantant, bien trop tôt et sans garantie solide, un pays, une destination “relatively Covid-Safe”.

Ce qui a eu pour incidence directe évidemment que l’ensemble de la population baisse la garde. Au diable masques portés correctement, distanciations sociales dans les lieux publics, prudence quant aux sorties inutiles… Invitant du coup royalement le variant Delta, présent déjà, on s’en doutait bien, dans la communauté, mais jalousement et subrepticement occulté par les autorités, non sans la bénédiction du ministre de la Santé, le Dr Kailesh Jagutpal, et ses complices, (oups, collègues) du fameux High Level Committee. Avec le tout dernier scandale (mais pas ultime, hélas, car on n’est pas dupes à ce point) de l’achat de comprimés Molnupiravir, on réalise bien qu’avec ce gouvernement, le pays se rapproche dangereusement du bord du gouffre. Financier autant que social.

“Tempo la byen so” !

Les occasions, sincères et vraies, et non pas des mises en scène de ses “spin doctors”, pour Pravind Jugnauth de prouver qu’il est un vrai chef de gouvernement sont légion. Mais à aucun moment il ne choisit d’être un leader et au chevet des familles endeuillées. Ses formules laconiques et mécaniques ne trompent personne. Aux sentiments et à la reconstruction d’un peuple meurtri par tant de coups durs, comme le Covid-19, le Wakashio, les scandales ahurissants de Pack & Blister, et même la mort énigmatique d’un de ses chefs agents, en l’occurrence Soopramanien Kistnen, ses proches collaborateurs et lui préfèrent une politique puant l’arrogance.

Mais la leçon viendra peut-être de la rue. Pourquoi ne pas changer la donne et prendre par surprise ceux qui se croient tellement puissants et sans états d’âme ? L’heure est à la solidarité et au recueillement, avec ces familles qui pleurent la disparition inopinée, et inexpliquée dans plusieurs cas, des leurs. Alors, rangeons pétards et autres feux d’artifice. Place à l’hommage aux frontliners tombés sur le champ de bataille. Aux pères et mères, filles et fils qui, vaccinés ou pas, ont perdu la vie.

Pour ce Noël et ces fêtes de fin d’année, pourquoi ne pas virer ses plaisirs égoïstes et vouloir, plutôt, mettre un sourire sur des visages de gamins orphelins, par exemple ? Ou offrir des repas et des provisions à ces familles qui ont perdu leur emploi à cause de la crise sanitaire ? Prendre un verre avec ces frontliners au bout du rouleau, coupés de leur famille, que le système a usé et abusé ?

2022 risque d’être encore plus rude. Le Covid-19 n’est pas prêt de nous laisser en paix, vaccins, médicaments ou pas. Le “game changer” ne viendra pas de nos dirigeants, trop occupés avec leur politique de bas étage pour être attentif au sort du peuple. Alors autant prendre notre destin en mains…

 

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