Ouverture de la saison 2022 : L’incertitude et appréhensions au programme

– Aucun signe des autorités pour une reprise imminente

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– Après le MTC, titulaire du bail, le People’s Turf PCL, a aussi soumis une demande pour exploiter le Champ-de-Mars

– La situation financière des compagnies de paris, des écuries et d’autres activités économiques liées aux courses dans le rouge

Deux semaines après la rencontre entre l’entraîneur Ramapatee Gujadhur et le Premier ministre, Pravind Jugnauth, et une semaine après la démission télécommandée de Jean Michel Giraud, suivie instantanément de celle d’Anil Kumar Ramnarain, le monde hippique est toujours dans l’incertitude. Plus que jamais, le flou et la confusion la plus totale se sont installés et nul ne sait à ce stade combien de temps cela va durer. Au Champ-de-Mars, la tension est plus que palpable dans la mesure où les employés de la Maurtitius Turf Club Leisure & Sports Co. Ltd. (MTCSL) ne savent pas s’ils recevront ou pas leur salaire pour le mois de mai. De même, les compagnies de Betting, les écuries et de nombreuses activités liées aux courses hippiques voient également leur situation financière respective virer à l’orange si ce n’est pas au rouge. En attendant la MTCSL n’est plus le seul candidat au droit d’exploitation du Champ-de-Mars. La société People’s Turf PCL, une entité regroupant des proches du magnant des paris, Jean-Michel Lee Shim, s’est aussi aligné dans les stalles de départ pour l’organisation des courses dès cette année.

Si le Premier ministre aurait laissé entendre à Ramapatee Gujadhur que ‘tout va s’arranger’, force est de constater que cette perspective est en train de prendre du plomb dans l’aile. En tout cas si l’on s’en tient à ce qu’a dit à la radio vendredi dernier, le Senior Advisor, Dev Beekharry (DB), le doute est plus que permis. Ce dernier est allé jusqu’à affirmer que la MTCSL s’était disqualifiée, laissant sous-entendre que ses chances de se voir confier l’organisation des courses par la Gambling Regulatory Authority (GRA) sont quasi-nulles. Pourtant, c’est la GRA qui s’auto-proclame autorité hippique, qui avait écrit à la MTCSL le 15 avril dernier pour lui dire qu’une licence d’opération lui avait été octroyée pour la saison 2022.

Jeu malsain

Depuis, il y a eu volte-face et prétextes pour lui refuser cette licence. Depuis, on a assisté à un jeu malsain des autorités, se dédisant et faisant des abus de leurs pouvoirs pour disqualifier le MTC et la MTCSL de leurs prérogatives. Aujourd’hui, le sentiment est que toute cette affaire s’apparente à un complot bien orchestré pour disqualifier le MTC et ce, malgré plus de 200 ans d’histoire en tant qu’organisateur de courses.

À la MTCSL, à la rue Shakespeare, hier, une réunion entre le Human Resource Manager et les chefs de départements avait été convoquée. Mais l’absence du nouveau président du MTC, Paul France Tennant, n’est passée inaperçue. Il n’a pas jugé nécessaire de rencontrer les employés personnellement et les laissant livrés à eux-mêmes dans ces moments de grandes incertitudes où personne ne sait si le salaire de mai sera assuré ou pas. Dans cette atmosphère d’incertitude, la MTCSL a enregistré une nouvelle démission, en début de semaine, celle de son Payroll Officer Stéphanielle Jean Louis.

Les opérateurs de paris également touchés

Avec la saison hippique toujours en suspens et la fin de la saison de football à l’étranger, notamment en Europe, les opérateurs de paris, notamment les Supertote, Tote Lepep et SMS Pariaz risquent de se trouver très prochainement face à une situation semblable à la MTCSL. La baisse continue de leurs chiffres d’affaires et le manque de visibilité à court et moyen termes mettent à mal leur équilibre financier.

Dans cette conjoncture, des décisions très importantes, susceptibles d’affecter le personnel, devront être envisagées par ces Stakeholders. Du côté de Petit Gamin et de Coromandel, les centres d’opération de Jean-Michel Lee Shim (JMLS), l’extension de la non-activité hippique commence à peser sur les recettes et des menaces de manque de liquidités ne garantissent pas les dépenses programmées au-delà de juin 2022.

Par ailleurs, l’application de la MTC Sports and Leisure Limited auprès du ministère des Terres, soumise jeudi dernier est restée à ce jour, lettre morte. Paul France Tennant ne sait toujours pas si le bail sera restitué aux MTC/MTCSL en vue d’obtenir la licence d’opération de la GRA et démarrer la saison hippique.

La réponse à cette demande est plus qu’aléatoire. Entre-temps, la compagnie People’s Turf PCL, qui est en possession d’une lettre d’intention de la GRA alors qu’elle n’a aucune expérience dans le domaine, a emboîté le pas à la MTCSL pour pouvoir utiliser la piste du Champ-de-Mars à des fins hippiques. Mais tout comme la MTCSL, elle n’a pas encore eu de retour.

Qui remportera cette course ? Normalement, le choix du ministère des Terres ne devrait pas être difficile. Mais, attention encore une fois à la glorieuse incertitude du turf pour ne pas dire à la « logique qui défie toute logique » des pouvoirs publics.

Travail au ralenti chez Maingard et Gujadhur

Sur le plan hippique, à l’entraînement mardi matin, chacun se regardait dans les yeux car aucun entraîneur n’avait la moindre idée quant à la date du coup d’envoi de la saison 2022. Ceux présents ont remarqué que les chevaux des écuries Ramapatee Gujadhur et Ricky Maingard ont soudainement ralenti le rythme de leur travail. Ce détail a eu pour effet d’amplifier davantage les rumeurs selon lesquels le début de la saison n’est pas pour demain. Du reste, les deux entraîneurs quitteront le pays sous peu, le premier à destination de l’Inde et le second l’Afrique du Sud.

Pendant ce temps, les deux démissionnaires, Jean Michel Giraud et Anil Ramnarain sont passés en mode d’attaque pour alerter l’opinion publique sur les agissements scandaleux des autorités. La vérité a effectivement éclaté au grand jour, à tel point que Dev Beekharry a refusé tour à tour les invitations radiophoniques de Radio 1 et Top FM, de peur de se faire lyncher verbalement par les auditeurs.

Par contre, vendredi dernier, le moins qu’on puisse dire c’est qu’il a été incapable de convaincre et d’avancer une date précise pour le coup d’envoi, se contentant de dire : « tou saki mo kapav dir seki lekours pa ankor mor Moris. Pou ena lekours ». Non seulement il s’est montré évasif, mais il a pris à contre-pied le Premier ministre qui avait dit à Ramapatee Gujadhur que « les choses vont s’arranger ».

Du reste, c’est en se basant sur cette promesse que l’entraîneur en question s’était retracté pour écrire : « L’écurie Gujadhur est toujours vivante » et cela après avoir annoncé qu’il serait contraint de prendre des « décisions graves » quant à l’avenir de son écurie.
Ramapatee Gujadhur, qui s’était montré confiant et optimiste après sa rencontre avec le Premier ministre, n’arrive même plus à répondre aux questions de ses homologues entraîneurs. Ces derniers, se basant sur la promesse du Premier ministre, avaient même écrit officiellement à Jean-Michel Giraud pour lui demander de s’effacer afin que la situation puisse se décanter. Certains propriétaires s’étaient également manifestés à travers une conférence de presse.
À hier, 18 mai, rien n’avait changé. Rien ne s’est arrangé. C’est un signe qui ne trompe pas sur les intentions réelles du gouvernement à moins que la plan initial ait déraillé…

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