L’énigme Franklin : Au tour des agences de Tuning d’être passées au crible

Après le démantèlement du gang de l’ouest de Franklin, l’ICAC aux trousses d’un présumé Big Boss de la capitale après que sa berline et d’autres véhicules, faisant partie de sa flotte, ont été saisis

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Avec l’enceinte du QG de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) transformée en véritable showroom depuis l’arrestation de Jean Hubert Célérine, alias Franklin, les enquêteurs continuent de jour en jour de neutraliser le vaste réseau de véhicules – notamment de berlines, 4×4 Ford Raptor, bateaux et, dernièrement, de motos grosses cylindrées, qui servent à blanchir l’argent dérivant principalement du trafic de drogue. Ainsi, des recoupements d’informations, en ce début de semaine, les officiers de la commission anti-corruption s’intéresseront de plus près aux agences spécialisées dans le business de Tuning, soit les compagnies sollicitées pour rehausser les pièces et les caractéristiques de ces véhicules, surtout les tout-terrain de marque Ford. L’ICAC serait aussi en passe de faire un shift de l’Ouest vers la capitale avec la berline utilisée par un présumé Big Boss aussi bien que d’autres véhicules faisant partie de sa flotte.

L’ICAC s’intéressera de plus près à partir de cette semaine aux agences de Tuning, soit celles sollicitées pour modifier les berlines ou encore les Ford Raptor saisis jusqu’ici. Les enquêteurs ont relevé que la majorité de ces véhicules, placés sous scellés depuis le démarrage de l’enquête Franklin, ont fait l’objet de modifications  et que beaucoup de ces véhicules, aussi bien que des accessoires, portent le logo de la marque Hamer.  Ces Tunings  coûtent une fortune et sont visiblement un autre moyen de blanchir l’argent découlant de trafic illicite.

Au niveau de l’ICAC, on laisse entendre que ces agences ont déjà été identifiées au fur et à mesure des séances d’interrogatoires qui ont eu lieu jusqu’à présent. Ainsi, on compte dans les jours à venir aborder ce volet avec les directeurs de ces compagnies. D’ailleurs, certains opérateurs dans ces milieux, aussi bien que des dealers en pièces de rechange, sont visés, dont ceux qui ont connu des ascensions fulgurantes en termes de richesses ces dernières années.

L’ICAC scrute également un autre aspect, soit que quelques-uns de ces 4×4 Raptor ont été soigneusement équipés pour effectuer des opérations de remorquage, soit avec des pièces spécialement montées en dessous des caissons.

L’on croit savoir que ces engins ont été installés à bord de ces Ford Raptor pour faciliter le remorquage de bateaux récupérés aux abords des plages de l’Ouest.

Un autre volet de l’enquête que l’on compte exploiter dans les prochains jours au Réduit Triangle est le fait que de nombreux protagonistes, arrêtés ou interpellés dans le sillage de l’enquête Franklin, soient détenteurs de Skippers Licences. Dans les milieux des enquêteurs, on souligne que ce permis requiert un niveau académique pour son obtention et qu’à première vue, certains n’auraient pas ces compétences dans le réseau entendu jusqu’ici.

Des soupçons se portent sur un réseau au sein de la Tourism Authority, facilitant l’octroi de ces permis aux membres du gang de l’Ouest.

Par ailleurs, l’ICAC compte fouiller davantage le réseau de voitures de Shahnawaz Caunhye, arrêté vendredi après-midi. Le directeur de The World of Furniture Ltd est soupçonné d’avoir utilisé ses activités commerciales en gonflant ses recettes pour blanchir de l’argent. L’ICAC avait saisi une Defender Land Rover, deux BMW, une Ford Ranger Raptor et une Ford Ranger Wildtrack. Une BMW série M8, estimée à Rs 16 millions, a aussi été placée sous scellés. Ce volet de l’enquêté semble déboucher sur un réseau au sein de la capitale avec un homme d’affaires, un dénommé K. R., le présumé Big Boss. D’ailleurs, sa berline personnelle et d’autres véhicules liés à lui se trouvent déjà au QG de l’ICAC.

Ce businessman s’était retrouvé sous les feux des projecteurs devant la commission Lam Shang Leen. Son nom avait été cité concernant le paiement d’honoraires d’avocat à hauteur de Rs 25 millions, au profit du trafiquant Siddick Islam.

Cet habitant de Port-Louis a dans le passé fait l’objet de multiples perquisitions de l’ADSU, son nom étant cité à plusieurs reprises dans des affaires de trafics de produits illicites. Une assurance tous risques souscrite par le truchement d’un ex-Top Gun de l’ADSU fait que jusqu’ici, il avait été considéré comme un protégé des Casernes centrales étant épargné de toute arrestation pour trafic de drogue…

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