POLICE – Interpellation à 2 h du matin : 
Volte-face du CCID en Cour dans le cas de Valayden

– Le DCP Jangi a rencontré l’homme de loi à son bureau pour discuter des circonstances de la descente policière en sa résidence

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Rama Valayden n’a pas été inculpé en justice à la suite du rassemblement tenu devant la mairie de Port-Louis dimanche en faveur du peuple palestinien. Pourtant, le CCID l’avait  interpellé chez lui à Pailles lundi à 2h du matin pour l’emmener aux Casernes centrales, où il a été interrogé durant cinq heures avant d’être relâché sur parole vers 9h30. La police lui a bien fait comprendre qu’il était en état d’arrestation et qu’il a été relâché sur parole. Et d’ajouter qu’il devait revenir hier matin pour sa comparution en Cour en vue de son inculpation provisoire.

Aussitôt arrivé aux Casernes centrales, vers 10h hier, l’homme de loi s’est dirigé vers l’Interrogation Room pour faire face aux questions supplémentaires. Mais un policier lui a dit : « Misie Jangi anvi zwenn ou. » Il a alors rencontré le patron du CCID en présence de quelques hauts gradés de la police et de Mes Jacques Panglose, Sanjeev Teeluckdharry et Anoup Goodary.

Les policiers ont informé Rama Valayden qu’il ne sera pas inculpé en justice. Ce dernier a ainsi profité de cette occasion pour demander des éclaircissements au DCP Jangi à propos de sa déclaration à la MBC, surtout eu égard à une conversation entre eux avant son interpellation tôt lundi matin.

Les policiers ont soutenu qu’ils n’ont que donné “enn lift” à Rama Valayden à 2h du matin et qu’ils lui ont dit au téléphone qu’il pouvait venir “during office hours”. Or, l’avocat a répondu que « l’attitude des policiers était contraire à ce qu’ils affirment » et précise qu’il dispose d’un véhicule et que « les policiers n’ont jamais parlé de lift ».

Rama Valayden a insisté pour écrire un Statement dans lequel il a évoqué ses doléances envers plusieurs institutions. Ainsi, il a parlé des affaires Kistnen,
Wakashio, des avions Defender et Dornier 4, qui ne sont pas opérationnels, alors que les Dornier 2 et 3 sont rarement utilisés, car ils ont des problèmes.

Rama Valayden a aussi évoqué les huit radars dont dispose l’État pour surveiller la zone économique et où trois ne seraient pas fonctionnels (Gris-Gris, St-Brandon, Agalega), alors que les cinq autres arrivent en fin de vie. Et de poursuivre que « l’hélicoptère Fennec qui ne vole pas, alors que le bateau Guardian est en cale sèche depuis un an ». Il a aussi cité la panne de l’Automated System qui filtre la liste de passagers pour établir l’identité des criminels, trafiquants et terroristes, sans compter le système électronique, utilisé pour prendre des empreintes, mais qui n’est pas fonctionnel.

« Ki sannla benefisie kan Premie minis pa pran aksion ? », s’est demandé l’avocat lors d’un point de presse à son bureau hier après-midi. Il ajoute : « Se lamafiosi ki deroule. »

Il s’est par la suite félicité que « la police a reculé », évoquant la décision de ne pas l’inculper en justice. « Cette reculade est basée sur la vérité. Manifestasion sinbolik organize dimans ti enn pretex pou gagn mo lapo. Mo finn gagn soutien di piblik. Nou finn demaske lepouwvar. »

De son côté, Me Jacques Panglose réclame un droit de réponse à la MBC après les déclarations du Premier ministre, Pravind Jugnauth, et du DCP Jangi. Quant à Bruneau Laurette, il estime que « se enn gouvernman ki pe vinn pli danzere ki Kovid ». Il poursuit : « Lepep bizin mars ansam. Sa mem so vaksin sa. »

L’activiste a annoncé qu’il sera à Port-Louis le 29 mai en solidarité avec des Mauriciens, qui seront au siège de l’ONU pour conscientiser l’opinion internationale sur le sort des Agaléens. Il a souhaité que des groupes de dix personnes, munies de pancartes, soient placés dans plusieurs endroits à Maurice pour soutenir cette initiative.

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