L’AFFAIRE GEMMAYZE STREET : Fausto Durso au Brésil, l’affaire est désormais close

La saison hippique 2014 n’arrête pas de s’emballer, des fois à cent à l’heure. Du moins au chapitre des scandales qui sont les uns plus osés que les autres. Après celui de Marcialis, Arena et Swaziwayo, Ian Paterson et ses dîners mondains, Ian Paterson et ses défaites devant le comité d’appel, Ian Paterson et ses contre-vérités en cour, nous voici cette fois devant ce que les turfistes appellent l’affaire Gemmayze Street. C’est quoi encore cette affaire vous demandez vous? C’est l’histoire d’une doublure de l’écurie FooKune — encore lui —, Gemmayze Street, qui avait été entrée dans la course principale de la 17e journée, dotée de The China SouthernAirlineMauritiusGuineasCup où presque aucun commentateur  hippique n’accordait une chance de victoire face à la puissance d’Albert Mooney de l’écurie Gilbert Rousset et qui était piloté par Johnny Geroudis.
Gemmayze Street sous la monte du jockey brésilien de l’écurie RameshwarGujadhur, Fausto Durso, a fait une course kamikaze contre Albert Mooney avec pour conséquence que la victoire de cette course principale est allée au compagnon d’écurie de GemmayzeStreet Captain Firth (David). Après enquête, Fausto Durso tout comme Budeshwar Guajdhur ont ecopé de 20 semaines de suspension pour « Mauritian Racing » et de Rs 100 000 et Rs 200 000 d’amendes respectivement. Durso a quitté Maurice mercredi (voir hors texte) et l’entraîneur de l’écurie Foo Kune a engagé un procès contre le MTC et  a obtenu un ordre interlocutoire en sa faveur jusqu’au 23 juillet.
Le sport hippique est plus que jamais engagé dans une impasse dangereuse . Notamment depuis que Gavin Glover ,alors président, et Gilbert Merven ont ouvert grande les portes du Mauritius Turf Club à un certain Paul FooKune en 2011. Ce même Paul Foo Kune , qui avait été banni pour des raisons que les turfistes et le public en général  savent pendant cinq longues années par le même organisme, alors sous la présidence de Jean Michel Giraud. Mais appelons tout de suite un chat un chat, car nous étions en 2002 et  l’air était encore respirable au Champ de Mars et que l’esprit sportif avait encore un certain sens.Nous ne savons pas qu’est-ce qui avait motivé cette décision du MTC en 2011, mais elle avait pris tout le monde à contre-pied et avait laissé sans réaction KushRamdour qui du coup, voyait son écurie disparaître de la scène.
Aujourd’hui, le monde hippique se retrouve à nouveau devant un énième scandale où le nom de ce proche d’une compagnie de betting  – propriétaire de chevaux – stable manager est cité avec insistance. L’affaire Fausto Durso-BudheswarGujadhur est devenue un scandale qui dépasse désormais le confinement du  Champ de Mars   et comme l’a si bien dit notre collègue de Turf Magazine, le ver est toujours dans le fruit. Et rien n’est fait pour tirer le ver du fruit. Mais d’abord posons-nous la question : qui est ce ver? Posez cette question au Champ de Mars  et nous sommes sûrs et certains que 90% des turfistes vous donneront la même réponse.
La révolte  des turfistes ?
Du reste, vendredi soir sur les ondes d’une radio privée, un turfiste révolté a visé en plein dans le mille. Même s’il a surpris l’animateur qui est tombé des nus, il n’est pas passé par quatre chemins pour désigner les marionnettistes du Champ de Mars. Mais ne croyez pas qu’il avait découvert l’Amérique car il n’a fait que confirmer ce que tout turfiste sait déjà. Au fait, nous n’avons pas affaire à un ver. Il s’agit plutôt d’une pieuvre car elle a des pattes tentaculaires. A l’intérieur du Champ de Mars et surtout en dehors de la piste, là ou ne parle qu’en terme de fonds et de chiffres et où l’on jongle avec des millions au nez et à la barbe des turfistes. Pensez-vous que sans une main invisible Fausto Durso, sur qui pèse des soupçons de tricherie,  aurait pu quitter Maurice au pied levé sans être le moindrement inquiété par les autorités policières et douanières ?
Alors ces derniers crient au scandale toutes les semaines, Ian Paterson qui est non seulement Chief Stipe et Racing Manager, mais dispose aussi de la bénédiction et la confiance entière, voire aveugle, du président Gilbert Merven et de ses acolytes, des administrateurs du MTC,  nommément Jean Marc Ulcoq, Alain Noel, Michel Halbwachs, Jeenarain Soobagrah et le nouveau venu Donald Payen continue à agir avec un amateurisme déconcertant. Et ceux qui étaient présents lors de l’enquête sur la monte de Fausto Durso sur Gemmayze Street vous le diront et l’ont dit haut et fort. D’abord, à Week-End nous avons jamais compris pourquoi samedi l’Australien avait pris la décision d’ajourner l’enquête pour mardi alors qu’il tenait le bon bout. Surtout vis-a-vis de BudheswarGujadhur qui était visiblement dans ses petits souliers, notamment lorsqu’il a été contredit avec raison par le jockey d’Albert Mooney, Johnny Geroudis.
«But you know Sir, how it is in Macau! ».
Mardi, nous avons eu un autre scénario. C’est BudheswarGujadhur qui était à l’attaque alors qu’Ian Paterson s’était replié dans sa coquille, paraissant même gêné dans ses actions. Surtout lorsque Fausto Durso lui a répété en maintes occasions: «But you know Sir, how iti s in Macau! » Le jockey brésilien a sans doute raison  quand il disait qu’il ne peut prendre tout le blâme seul. Il est  également vrai de dire qu’à aucun moment, dans l’enquête, le ChiefStipe Ian Paterson a pu prouver la culpabilité de BudheswarGujadhur. Pourquoi l’a-t-il donc sanctionné? Est-ce une tactique délibérée parce qu’il se sentait « coupable » vis-a-vis d’un jockey qu’il connaît bien, un peu comme dans le cas de  Gregorio Arena et JauresMarcialis?
Même dans ses sanctions, il s’est montré très complaisant vis-a-vis de Fausto Durso car il l’a suspendu pour 20 « Mauritian meetings ». Ce qui veut dire en clair que ce dernier peut monter tous les jours dans n’importe quel pays, sauf  à Maurice. Qui dit mieux ? On prend le pari qu’on trouvera sans peine le nom de Fausto Durso sur un programme des courses au Brésil ou à Macau dans les jours à venir.
Une aberration
N’est-ce pas là encore une fois une aberration, voire une insulte à l’intelligence des turfistes mauriciens ? Ou est-ce plutôt une fleur faite à un jockey qui s’est rendu coupable d’une faute très grave à l’égard de ceux qui avaient misé sur Gemmayze Street et sur Albert Mooney? L’embarras d’Ian Paterson vis-à-vis de Fausto Durso peut être vu et lu dans le communiqué officiel sur cette course.
Alors que Gemmayze Street a terminé à la traine, à 19 longueurs du vainqueur Captain Firth, Ian Paterson a trouvé moyen de réduire cette défaite de quatre longueurs, faisant état seulement de 15 longueurs. Si ce n’est pas de l’amateurisme, cela lui ressemble étrangement. Sans oublier, qu’il a omis de mentionner les coups de cravaches donnés par Fausto Durso à Gemmayze Street lorsqu’il l’a lancé à l’extérieur d’Albert Mooney.
Ian Paterson aussi responsable
Ian Paterson est aussi responsable que Fausto Durso et BudheswarGujadhur. Si le Chief Stipe avait sanctionné ce dernier pour ses instructions données à Dinesh Sooful sur Liam lors de la 17e journée, peut-être qu’il nous aurait épargné  cette course et cette tactique scandaleuse sur Gemmayze Street. Dans l’enquête sur le ‘handling’ de Liam, il n’y avait jamais de plan A et de plan B comme il l’a dit à DineshSooful. Au fait, les instructions étaient claires et nettes: prendre un bon départ, laisser le cheval courir dans son pas car celui-ci a de la vitesse et si jamais un autre coursier cherche à prendre la tête, de ne pas insister. Nous ne savons pas où Ian Paterson est allé chercher ce plan B. Selon nos informations, même BudheswarGujadhur a dû téléphoner à DineshSooful pour s’excuser!
Oui, avant Gemmayze Street, il y avait Liam et avant Liam, il y avait Man of His Word (VijaynandBundhoo) et avant ce dernier, il y avait SouthernHeights (Benedict Woodworth) et avant celui-ci, il y avait EagleAward (Derreck David). Cette série est longue, très longue  même est-on tenté de dire et elle ne fait que renforcer notre conviction que Paul FooKune est dans de très bons papiers car nous pouvons également remonter jusqu’à l’année dernière pour énumérer ces courses à caractère douteux et qui ont jeté la boue sur le sport, jadis considéré comme The Sports of Kings. On sait plus que jamais qui sont les vrais rois au Champ de Mars.
Il ne faut pas se leurrer, l’intérêt de Paul FooKune n’est pas l’épanouissement et le progrès du sport hippique. Tout le monde le sait, tous les turfistes le savent, sauf ceux qui ont décidé de dérouler le tapis rouge pour qu’il fasse son entrée au Champ de Mars pour des raisons qui sont aujourd’hui clair comme de l’eau de roche. Mais malheureusement, ces hommes-là ont été choisis et élus par l’ensemble des membres du MTC et ceux qui ont voté pour eux doivent aujourd’hui s’en mordre les doigts.
Puisqu’avec le départ en sourdine mais aidé de Fausto Durso, qui a sans doute assisté à la qualification du Brésil vendredi pour les demi-finales de la Coupe du Monde, il n’y a plus d’affaire. Le témoin principal n’étant plus à Maurice. L’affaire que BudeshwarGujadhur a porté en cour et qui sera entendue le 23 juillet contre sa suspension de 20 semaines et Rs 200 000 se terminera en eau de boudin sans aucun doute.
Mais la grosse hypocrisie dans cette affaire est qu’il faut savoir même suspendu comme entraîneur BudeshwarGujadhur n’aurait pas pu être interdit au Champ de Mars ni dans le paddock les jours des courses pour donner des instructions au jockey de l’écurie FooKune. La raison est simple il est toujours assistant stable manager de cette écurie. En tant que tel il n’a pas été suspendu.

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