Éducation – Promotion en grade 12 : L’UPSEE demande de considérer les 4 crédits

Le syndicat souhaite que les candidats concernés puissent opter pour 2 A Level

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Contradictions entre la PSSA Act de 1977, qui mentionne 4 crédits, et les “regulations” du ministère, avec 5 crédits, pour pouvoir faire le HSC

L’Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE) lance un nouvel appel à la ministre de l’Education, Leela Devi Dookun, pour que celle-ci considère les étudiants avec 4 crédits pour l’admission en Grade 12. Le syndicat invite à considérer l’impact social de cette mesure sur les milliers de jeunes qui n’auront pas de place dans une polytechnique ou un centre du Mauritius Institute of Training and Development (MITD). De même, l’UPSEE souligne des contradictions entre la PSSA Act de 1977 et les règlements du ministère de l’Education.

Pour Munso Korimbacus, membre de l’exécutif de l’UPSEE, le gouvernement doit « bien réfléchir » à l’impact social de l’obligation des cinq crédits pour être admis en Grade 12. « Nous ne disons pas que nous sommes contre les 5 crédits, mais il faut du temps pour s’assurer que tous les étudiants qui ne montent pas en Grade 12 aient une option. Actuellement, il n’y a que 1 000 places dans les polytechniques et 1 300 dans les centres MITD. Que vont faire les 11 000 autres des 13 000 qui n’ont pas obtenu cinq crédits ? » Ce dernier invite également le ministère à considérer les étudiants avec 4 crédits, pour un A Level avec deux sujets au niveau principal. D’ailleurs, ajoute-t-il, c’est le minimum requis pour entrer à l’université.

À ce sujet, le syndicat relève également des contradictions entre la PSSA Act de 1977, dont l’article 7 (b) mentionne : « No Student must be admitted to Lower VI Form unless – (i) he has passed- the Cambridge School Certificate with at least four credits at one and the same sitting in subjects approved by the Authority, or the Cambridge General Certificate of Education (Ordinary level) in five subjects (including English Language) at one and the same sitting with at least Grade C in four subjects approved by the Authority. »

Arvin Bhojun, le secrétaire, dénonce, lui, des problèmes industriels aux collèges Hindu Girls, Imperial et Mauritius. Les enseignants, dit-il, n’arrivent pas à travailler dans de bonnes conditions, car « ils se sentent surveillés ». Le renvoi d’une enseignante du collège Hindu Girls fait toujours l’objet de discussions devant les instances concernées. A ce sujet, Bhojeparsad Jugdambi, le président de l’UPSEE, regrette que la nouvelle loi du travail, la Workers Rights Act, n’ait pu empêcher le licenciement de cette enseignante comptant dix ans de carrière et chef du département de sociologie. Le rôle d’Avineshwur Dayal, responsable du Conciliation service du ministère du Service civil et avocat du collège Hindu Girls, est également décrié. « D’un côté, il est supposé gérer la médiation dans le service et, de l’autre, il est en train de conseiller l’employeur sur la manière de faire pour renvoyer quelqu’un. Soit il est avocat, soit il est au Conciliation Service. »

L’UPSEE attire également l’attention sur le “marking” pour les examens de National Certificate of Education, Grade 9. « Il est question d’accorder un pointage unique pour la filière Business Entrepreneurship Education, qui regroupe trois matières, soit Economics, Business et Accounts. Comment l’étudiant va savoir combien de points il a eu dans chaque matière individuellement afin de faire son choix pour le Grade 10. C’est incompréhensible, surtout que pour les sciences, il a été décidé qu’il y aura des points séparés pour la biologie, la chimie et la physique. »

5 CREDITS | Shyam Reedha :   Besoin urgent de professionnels pour repenser l’éducation »

Le secrétaire général de l’Observatoire de la parentalité de l’océan Indien (OPOI), Shyam Reedha, estime qu’« il y a un besoin urgent de professionnels pour repenser l’éducation en lien avec le monde d’aujourd’hui ». Il invite ainsi à une réflexion profonde et innovante de notre système d’éducation et de formation, au lieu de continuer « à blâmer d’une part les élèves, pour leur utilisation abusive de téléphones portables, et d’autre part, leurs parents, pour un manque d’autorité et un laisser-aller », et ce dans le sillage des débats sur l’obtention de cinq “Credits” au School Certificate (SC) pour passer en Higher School Certfiicate (HSC). C’était à l’occasion de la Journée internationale de l’Éducation.

« À Maurice, il y a un besoin urgent de professionnels dans le domaine de l’éducation – du secteur de la petite enfance au secteur tertiaire – pour engager un dialogue constructif et repenser l’éducation conformément au monde d’aujourd’hui, qui est très différent de celui d’il y a 50 ans », observe Shyam Reedha, secrétaire général de l’OPOI. Pour lui, la réflexion doit être en lien avec le quatrième objectif du millénaire des Nations unies (2030), qui est « d’assurer une éducation de qualité et inclusive et qui pourvoit des opportunités d’apprentissage tout au long de la vie ».

Il ajoute : « Let’s shift our mindset and go deep in the global educational challenges the world is facing in the global political, economic, social, technological, legal and ecological challenging context. » D’autant plus que l’éducation, précise-t-il, est un droit fondamental selon la Déclaration universelle des droits de l’homme et de la Convention des droits de l’enfant des Nations unies.

Pour Shyam Reedha, le défi est d’assurer « ce droit à l’éducation pour tous » de manière humaniste. « A humanistic approach to education focuses on the relevance and importance of an integrated approach to the multiple individual and collective purposes of education », souligne-t-il. Sa mission doit être « d’aider les personnes à réaliser leur plein potentiel qui inclut la créativité ». Le but : « Qu’elles puissent se prendre en charge et devenir des catalyseurs dans la société pour le combat contre la pauvreté, l’inégalité, l’amélioration de la santé et surmonter toutes sortes de discriminations. »

Shyam Reedha avance que les chercheurs et scientifiques « nous rappellent qu’il y a urgence, car la survie de l’humain est à risque ». Il ajoute : « Par conséquent, tout type d’apprentissage – formel ou informel – contribuera à la transformation nécessaire pour une société durable. » Il souligne de plus que les nouvelles tendances plaident pour « le développement des compétences professionnelles afin de rendre tout le monde employable ».

L’éducation et la formation augmentent les opportunités d’emploi avec pour résultat d’augmenter le revenu des plus pauvres. « Une éducation équitable réduira l’inégalité », avance-t-il. De plus, ajoute-t-il, l’éducation permet de « réduire » les disparités et mène vers une société paisible. Shyam Reedha souhaite que l’année 2020 soit consacrée à cette réflexion profonde et que des « solutions soient trouvées » pour une éducation inclusive de tout un chacun.

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