Hoquet, rot, gargouillis, pet… Pourquoi ces bruits bizarres sortent-ils de notre corps?

Ronflements, flatulences, éructations, craquements… Notre corps ne vit pas toujours sa vie en toute discrétion! Le ventre, la bouche, les articulations… Rares sont les parties de l’organisme qui ne font aucun bruit !  Le corps est en effet capable de produire de nombreux sons tantôt discrets tantôt bruyants. Comment expliquer et réagir à ces embarrassantes manifestions? S’ils sont la plupart du temps physiologiquement normaux et sans gravité, ils peuvent être parfois le signe d’une pathologie. Décryptage et conseils. 

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Les gargouillis du ventre

Le ventre réserve parfois des concerts inattendus, illustrés par les célèbres « gargouillements » ou “ou gargouillis”n scientifiquement appelés  les borborygmes. Ces bruits qui peuvent être gênants, se faisant souvent entendre lorsqu’on ne le veut surtout pas… sont tout à fait normaux et surviennent généralement lorsque l’on a faim, que l’on est en train de digérer ou que l’on est stressé. Ils sont en fait provoqués par les intestins qui se contractent, se décontractent et chassent ainsi l’air qu’ils contiennent. Ce phénomène de contraction/décontraction, appelé péristaltisme, permet aux corps de digérer les aliments consommés. Ils sont tout à fait normaux.  Plus précisément des contractions qu’effectue ce gros tuyau de 6m de long ramassé en zigzag pour faire progresser les aliments vers le côlon… Mais ces gargouillis peuvent être entendus que l’on ait mangé ou pas ! Ce phénomène est encore plus bruyant quand le tube digestif est vide, car c’est alors de l’air qui est comprimé.

Ainsi, s’ils se développent peu à peu à l’heure du repas, il faut manger, car ils témoignent d’une faim liée à un vrai besoin. S’ils déboulent violemment dans un contexte d’ennui, contrariété ou stress, mieux vaut boire un verre d’eau, passer un coup de fil ou faire un tour, car il ne s’agit que d’une faim émotionnelle. Dans tous les cas, éviter ce qui fait avaler trop d’air (boisson gazeuse, chewing-gum, repas express) pour diminuer le son !

Le hoquet

Qui n’a jamais eu le hoquet ? Contrairement à ce qu’on nous disait lorsqu’on était enfant, le hoquet n’est pas le signe que l’on est en train de grandir. Phénomène souvent déconcertant mais physiologiquement normal, qui peut survenir à tout âge, notamment après avoir mangé trop vite, ne dure généralement que quelques secondes ou quelques minutes.  Cet enchaînement spasmodique surprend par sa soudaineté et son caractère parfois persistant. Mais que se passe-t-il vraiment? Le hoquet est en fait provoqué par la contraction anarchique du diaphragme (muscle respiratoire) qui freine l’arrivée d’air,. Il est favorisé par le stress ou une déglutition irritante.  Rien de grave en soi, mais mieux vaut consulter en cas de crises prolongées ou récidivantes pouvant traduire une pathologie.

Pour faire passer le hoquet, on a le choix ! Prendre une grande inspiration, retenir sa respiration au maximum, puis expirer lentement. Bomber la poitrine en serrant les omoplates pendant 10 secondes. Ou appuyer brièvement avec 2 doigts sur le nerf phrénique (qui contracte et relâche diaphragme), situé juste au-dessus de la clavicule.

Les pets

Plus élégamment dits flatulences ou gaz intestinaux, les pets peuvent s’avérer particulièrement gênants surtout lorsqu’ils sont bruyants (et odorants).  En effet, ces bruits-là, tout le monde s’en passerait bien, car si certains nous amusent, nous gênent, d’autres nous dégoûtent totalement. Or, ils sont nécessaires à la digestion. Mais à quoi sont-elles dues ? En fait, une partie des aliments que l’on ingère n’est pas digérée par l’organisme. Ils vont alors fermenter sous l’action de bactéries présentes dans le côlon, ce qui provoque l’apparition de gaz. Ces gaz quittent ensuite le côlon vers le rectum pour s’échapper par l’anus : ce sont les pets. On en émet tous 10 à 20 par jour afin d’évacuer 0,5 à 1,5 L de gaz. Mais quand le naturel devient trop présent, ça devient gênant…

Que faire ? Réduire les gaz en limitant les denrées fermentescibles (crucifères, crudités…) et en mâchant bien les aliments pour les imprégner de salive et de son enzyme (l’amylase) qui les dégrade avant qu’ils n’arrivent au côlon. Sachant que 99% des gaz émis n’ont pas d’odeur sauf les sulfurés, mieux vaut ne pas abuser des aliments riches en soufre (chou, ail, viande, crème), même si les « vents mauvais » dépendent aussi de la composition du microbiote intestinal et de certaines maladies. La discrétion de l’émission dépend quant à elle des muscles de l’anus : plus ils sont tendus, plus ils vibrent au passage et plus le son produit est aigu.

Le pet vaginal

Le pet vaginal est une expulsion d’air provenant du vagin. Il se produit le plus souvent pendant un rapport sexuel ou durant les règles lorsque l’air pénètre dans le vagin à l’occasion d’un mouvement brusque, ou, de va-et-vient. Il est dû au relâchement musculaire des muscles vaginaux. Bien qu’il soit inodore et ne révèle aucun trouble pathologique, il est extrêmement gênant pour la femme, surtout au début de sa vie sexuelle, d’où l’intérêt d’en parler et de le démystifier.

Les grincements de dents

Alias bruxisme, le phénomène provoque des crissements parfois aussi stridents que ceux d’une craie sur le tableau noir. Souvent dû au stress ou à cause d’un mauvais alignement des mâchoires et survenant le plus souvent durant le sommeil, le grincement de dents vient de la contraction musculaire involontaire des mâchoires. Enfants et adultes peuvent être concernés par ce frottement ou un serrement des dents à l’origine du bruit. Il est important de consulter car même si le sommeil n’est pas impacté, la répétition de la contraction/abrasion engendre douleurs à la mâchoire, maux de tête, cervicalgies et déchaussement dentaire… Il faut à la fois protéger les dents (port d’une gouttière) et apprendre à gérer le stress (hypnose, sophrologie…).  En cas d’usure de l’émail, consultez votre dentiste. Il pourra ensuite vous diriger vers un ORL ou un stomatologue. 

Les rots

Rien de plus naturel que ces éructations qui correspondent à des expulsions d’air et de gaz contenus dans l’estomac puisque, lorsque nous mangeons et buvons, on avale de l’air l’air qu’il faut bien évacuer pour ne pas gonfler comme une baudruche ! Le bruit des éructations ou « rots » est provoqué par les vibrations du cardia, sorte de clapet entre l’estomac et l’œsophage. Roter est avant tout un réflexe… pouvant devenir embarrassant par sa répétition. Que faire ? D’abord limiter l’ingestion d’air lors de la déglutition : ne pas manger, ni boire trop vite, ni à la paille, éviter de parler la bouche pleine, de fumer et de mâcher des chewing-gums à la chaîne. Et consulter si les éructations restent excessives, pouvant alors signaler un trouble fonctionnel lié au stress ou une maladie sous-jacente (ulcère, gastrite…).

Les ronflements

Plus fréquent chez les personnes en surpoids ou obèses, le ronflement est un bruit de gorge dû au relâchement des muscles du pharynx lors du sommeil. Aussi exaspérants qu’épuisants, y compris pour le ronfleur réveillé par ses propres décibels (jusqu’à 100dB, soit un klaxon !), ils sont dus à l’affaissement du voile du palais qui en bouchant le passage de l’air, vibre à chaque inspiration. Cela peut engendrer une obstruction partielle des voies aériennes supérieures. Pour que les poumons continuent à être correctement alimentés, l’organisme accélère le flux d’air provoquant alors la vibration des tissus relâchés et donc le ronflement. Aggravés par le surpoids, l’alcool, les somnifères qui diminuent encore le tonus musculaire, ils concernent autant les hommes que les femmes postménopause et ne servent pas la paix des ménages ! Le ronflement peut être dû à un excès de graisse au niveau du cou, des cornets qui bouchent le nez, une sinusite, une apnée du sommeil, un surpoids, la prise d’anxiolytiques, la consommation d’alcool ou de tabac…  S’il gêne votre entourage, n’hésitez pas à consulter un médecin. 

Aussi, vous devez agir sur les facteurs de risques et/ou porter une orthèse d’avancée mandibulaire pour libérer le passage de l’air. Et vite consulter en cas d’apnée du sommeil:  ces ronflements intenses et réguliers brutalement stoppés par des arrêts respiratoires répétés altèrent toutes les fonctions de l’organisme et peuvent être fatals.

Respiration sifflante

Vous avez la respiration qui siffle ? Un sifflement plus ou moins perceptible et généralement aigu peut apparaître au moment de l’expiration, voire de l’inspiration. Il est dû à un rétrécissement des voies aériennes (trachée, bronches, bronchioles…). Lors de son passage, l’air va être comprimé, son trajet va être perturbé et cela peut provoquer un sifflement. Celui-ci peut être dû à un exercice physique, à différentes pathologies (bronchite, asthme, BPCO, infection virale…) ou à la prise de certains médicaments. Si la respiration sifflante s’accompagne d’autres symptômes comme une toux, de la fièvre ou un écoulement nasal, consultez un médecin !

Craquements des os

Qui ne s’est pas déjà amusé à faire “craquer ses doigts”. Surtout que ces bruits dérangent les autres qui sont un peu sensibles. Souvent anodins, les craquements articulaires sont dus à un écartement brusque des surfaces articulaires. C’est la compression de bulles de synovie, liquide entourant les articulations, suite à un mouvement rapide ou à une manipulation d’un praticien, qui est à l’origine du bruit de ces craquements. Ces craquements sont sans gravité la plupart du temps et deviennent de plus en plus fréquents avec l’âge, notamment  dans les articulations du genou. S’ils sont accompagnés de douleurs, consultez un médecin. 

L’éternuement

Atchoum! L’éternuement est un phénomène réflexe que l’on ne peut pas contrôler. Cette expiration d’air par le nez et la bouche est généralement provoquée par la présence d’un corps étranger au niveau du conduit nasal. Le nez contient de multiples capteurs qui vont envoyer un signal au cerveau lorsqu’un élément indésirable est détecté. Celui-ci va alors ordonner au corps d’inspirer un grand volume d’air puis d’expulser cet air grâce à une contraction brusque des muscles expirateurs. Ce mécanisme de défense permet tout simplement d’expulser le corps étranger du nez.

Pourquoi tousse-t-on ?

Contrairement à ce que l’on pense souvent, pas besoin d’être malade pour tousser.La toux est le bruit de l’air explosé des poumons et des bronches lors d’un mécanisme réflexe pour éjecter les microbes , les sécrétions bronchiques et autres éléments indésirables comme la poussière. Si celles-ci sont plus abondantes en cas de rhume, il est nécessaire de les expulser afin d’éviter toute obstruction des voies respiratoires. 

Le bâillement

C’est un bruit plus ou moins élégant selon la personne. Ce phénomène courant reste toutefois encore partiellement inexpliqué. L’une des théories avancées est qu’il s’agit d’un réflexe d’éveil involontaire provoqué par un manque d’oxygène. Moins irrigué, le cerveau commanderait le réflexe de bâiller pour augmenter l’apport en oxygène par le nez et la bouche, alimentant ensuite les poumons et le cerveau. Une autre théorie énonce que nous baillons pour rafraîchir la température du cerveau et maintenir intacte notre vigilance. Nous pouvons aussi bailler parce que nous avons faim, sommeil ou besoin de nous détendre. 

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