Drug Planting alléguée : Bruneau Laurette et son fils réclament Rs 25 M à l’État pour fautes lourdes

Jean Bruneau Laurette et son fils, Jean Luca Ryan Laurette, ont servi une mise en demeure à l’État à travers l’Attorney General Office, réclamant Rs 25 millions de dommages pour « fautes lourdes » suivant leur arrestation, en novembre 2022. La plainte, rédigée par Me Ayesha Jeewa (avouée), est aussi adressée au commissaire de police, Anil Kumar Dip, au Deputy Commissioner of Police Dunraz Gangadin, au surintendant Ashik Jagai de la PHQ Special Striking Team et à l’inspectrice de police Narrainen, de la Major Crime Investigation Team. Les plaignants sont revenus en détail sur les circonstances de leur arrestation et estiment avoir subi des préjudices.

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Dans cette mise en demeure, Bruneau Laurette remet en perspective le rassemblement de la Place d’Armes du 29 octobre 2022, dénoncçant des cas de corruption, notamment au sein de la police et de l’équipe du SP Jagai. Il a expliqué qu’après cet événement, ce même haut gradé a trouvé une certaine quantité de drogue dans le coffre de la voiture garée devant son domicile, à Saint-Pierre, le 4 novembre 2022. Il précise que le véhicule n’était pas fermé à clé.

Jean Ryan Laurette, employé dans une banque commerciale, a expliqué qu’il se reposait à la maison ce jour-là car il était en congé maladie. Des accusations provisoires de Money Laundering, Possession of Cannabis Resin for the purpose of Selling with averment of Trafficking, Possession of Firearms ont été retenues contre Bruneau Laurette. Son fils fait face à deux dernières accusations provisoires qui sont similaires.

L’activiste politique estime qu’il a été arrêté car il devenait une figure importante sur la scène politique et il était perçu « comme une menace pour le pouvoir ». Jean Ryan Laurette dira qu’il a été victime des dommages collatéraux en raison des activités politiques de son père. Ce dernier avance qu’avant son arrestation, il y a la circulation d’une Hit List de la Special Striking Team sur laquelle son nom apparaît. Il estime que la perquisition menée chez lui par l’équipe du SP Jagai est de nature illégale, ajoutant que les policiers n’étaient en possession d’aucun mandat. Il a aussi expliqué que sa cour est un espace ouvert et que n’importe qui peut avoir accès à la voiture. Il précise que le véhicule n’est pas enregistré à son nom et que la SST n’a jamais interrogé le propriétaire.

Il avance que cette équipe de police aurait planté une arme à feu artisanale chez lui de même que 12 balles (chevrotine). Alors qu’il était menotté, l’activiste dit avoir vu deux policiers entrer dans sa chambre sans sa présence et en ressortir quelques minutes plus tard. Puis, ils l’ont appelé pour lui montrer l’arme qu’ils auraient trouvée sous son matelas. Ainsi, il estime que cette fouille illégale a conduit à une arrestation illégale.

Dans la mise en demeure, Bruneau Laurette souligne que Me Sanjeev Teeluckdharry a appelé le commissaire de police pour l’informer que ses services ont été retenus par la famille du père et fils. Mais il n’a pas eu accès pour rencontrer le duo. L’ACP Gangadin aurait affirmé que les deux étaient détendus In Communicado alors que tel n’était pas le cas. Bruneau et Ryan Laurette estiment qu’ils ont été privés de leur droit fondamental d’être représentés par un avocat de leur choix.

Entre-temps, Dominique Raya, la compagne de Bruneau Laurette, a dû solliciter les services de Me Shakeel Mohamed. Le lendemain, l’inspectrice Narrainen a informé Me Teeluckdharry qu’il ne pourrait pas représenter Bruneau Laurette à cause d’un conflit d’intérêts sans donner de plus amples détails à ce sujet.
Les plaignants déclarent qu’à la Bail and Remand Court le 5 novembre 2022, l’inspecteur Ramjeetun avait pris l’engagement de permettre aux avocats d’avoir accès à leurs clients. Selon eux, la police n’a pas respecté sa parole dans l’après-midi même. Ce qui constitue, selon eux, une violation de leurs droits constitutionnel et un Contempt of Court. La police a aussi refusé l’accès à Me Akil Bissessur au poste de police de Pope Hennessy alors qu’il devait s’entretenir avec son client, Ryan Laurette.
Par ailleurs, Bruneau Laurette avance qu’il a subi « des traitements dégradants pendant les trois premiers jours » de sa détention où il est resté avec les mêmes vêtements sans avoir pu se brosser les dents. Sa compagne a dû solliciter la National Human Rights Commission pour que la police change d’attitude. L’activiste politique confie qu’il y aurait aussi eu un abus de procédure car 11 jours après son arrestation, la police n’avait pas encore commencé son interrogatoire avec comme objectif de contester sa remise en liberté conditionnelle.
En plus, il accuse la police de n’avoir pas voulu mettre On Record”- des informations qu’il détenait sur un cas de 40 kg de drogue qui sont entrés à Maurice par voie maritime à Rivière-Noire. La drogue ressemblait à celle retrouvée dans la voiture devant sa maison. Sans compter que la SST « n’a jamais présenté en justice une quelconque vidéo de la perquisition » chez lui qu’elle dit détenir.
Père et fils affirment qu’ils ont sollicité l’Independent Police Complaints Commission pour dénoncer tous les préjudices contre eux, mais n’ont obtenu aucune réponse jusqu’ici. D’où leur démarche de réclamer des dommages aux personnes et institutions mentionnés ci-dessus.

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