Jurisconsult Investment Summit : AfricInvest plaide pour une forte hausse des investissements en Afrique

Attirer les fonds incorporés à Maurice à investir dans l’économie locale

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L’Investment Summit, organisé par les Jurisconsult Chambers, a donné la parole à Aziz Mebarek, Founding and Co-Managing Partner d’AfricInvest, l’une des plus grandes sociétés de capital-investissement, capital-risque, dette privée et gestion d’actifs en Afrique. Il a parssé en revue des fonds créés par AfricInvest, groupe qu’il a créé en 1994 avec deux associés, après avoir travaillé dans l’industrie – notamment en Italie – et des études d’ingénieur. AfricInvest ne comptait qu’un petit fonds d’une dizaine de milliers de dollars à ses débuts. Depuis, le groupe a levé plus de USD 2 milliards, a investi dans 35 pays d’Afrique et possède des bureaux dans plusieurs capitales africaines, incluant Maurice (Vivea Business Park). Diverses entités locales, comme le groupe MCB et la SICOM, ont investi dans les fonds déployés par AfricInvest. La majorité des fonds créés par ce groupe sont incorporés à Maurice.

« Notre histoire à Maurice a démarré en 2000, à partir du moment où nous avons commencé à avoir des ambitions panafricaines. Nous nous sommes interrogés sur la meilleure plateforme qui pourrait appuyer nos investissements et je suis venu à Maurice à l’initiative de la structure sud-africaine Brait, qui nous a permis de découvrir Maurice. Depuis, nous avons privilégié cette destination par rapport à toutes les autres où nous avions déjà des activités », explique-t-il. AfricInvest est aujourd’hui présente à Tunis, à Casablanca, au Caire, à Nairobi, à Abidjan, au Lagos, à Alger, à Washington, à Dubaï, en France et à Maurice.

Aziz Mebarek souligne que c’est surtout la qualité de vie qui l’a attiré à Maurice. Il soutient que cet aspect est très important pour le développement des services financiers à Maurice et pour attirer l’investissement étranger. « Vous devez être conscient de cet actif qui n’a pas de prix et qui, me semble-t-il, est en train d’être préservé et développé. C’est important d’avoir la capacité de pouvoir accueillir les étrangers et de les intégrer dans l’économie locale. C’est un élément essentiel de la décision d’investissement », dit-il. Bien entendu, les avantages et désavantages de la juridiction sont aussi considérés, et celle-ci doit être conforme aux meilleurs standards.

Fonds de dette

Ce spécialiste de l’investissement insiste toutefois sur le fait que Maurice doit travailler à maintenir ses acquis en restant proactive et agile, et en anticipant les tendances mondiales du Global Business. Un exemple de cette flexibilité, selon lui, a été l’amendement de la Securities Act dans le budget 2023/24 pour renforcer l’attractivité de Maurice en tant que domicile de fonds, autorisant désormais les fonds proposant du Debt Financing. « En Afrique, nous avons été le premier à nous engager dans des fonds de dette. C’est une tendance globale qui se dessine clairement, et Maurice ne peut pas se permettre de rater ce virage » , se félicite-t-il.

Par ailleurs, la publication prochaine de la réglementation sur les fonds verts à Maurice devrait apporter un soutien supplémentaire au développement du centre financier dans les années à venir, car l’investissement d’impact est devenu une tendance mondiale majeure susceptible de s’accélérer dans les années à venir, poursuit Aziz Mebarek. Ce dernier se dit confiant pour le développement de la juridiction.

Évoquant le passage de Maurice sur la liste grise du GAFI, Aziz Mebarek explique que plusieurs investisseurs – dont des groupes hollandais, des Family Offices de France et de grands groupes qui avaient décidé de faire confiance à AfricInvest pour leurs placements – ont maintenu leur confiance, même pendant cette période sombre. « Nous avons convaincu beaucoup de nos investisseurs de continuer à faire confiance à Maurice et de rester à Maurice, car nous étions certain que Maurice sortirait de la liste grise », dit-il. AfricInvest a donc maintenu Maurice comme principal pays pour l’incorporation de ses fonds d’investissements.

Passporting

Aziz Mebarek a fait un plaidoyer pour encourager le concept de Passporting, qui pourrait bénéficier à notre juridiction. « The Mauritian financial centre should also seriously consider the passporting rights under the Alternative Investment Fund Managers Directive, that would allow Mauritius Fund Managers to market their funds in Europe », dit-il. Et ce, d’autant que le plus gros volume d’investissement vient d’Europe et des Etats-Unis.
« To be able to continue to market our funds or African funds in Europe, we need to work on the passporting. What we need in Africa and in Mauritius in 100 times of what is deployed in our countries. We need to empower Africa. Il faut passer à l’étape supérieure. » Il insiste sur le fait que la priorité en Afrique dans les prochaines années sera la création d’emplois, et que les investissements sont nécessaires à cette fin.

Il suggère par ailleurs que Maurice étende son réseau de traités fiscaux avec les pays africains, car cela génère des entrées fiscales nettes supplémentaires dans divers pays d’Afrique, permettant la croissance des actifs sous-jacents, tout en réduisant l’évasion et la fraude fiscale transfrontalière. Il est donc essentiel que Maurice continue d’étendre son réseau de traités à d’autres pays africains, dont les plus dynamiques, à l’instar du Maroc, du Kenya ou encore de la Côte d’Ivoire.

AfricInvest plaide également pour que des efforts soient mis en œuvre pour attirer la multitude de fonds incorporés dans la juridiction mauricienne à investir dans l’économie réelle du pays. « For them Mauritius is an offshore place, they are here just to take advantage of the Mauritius IFC, which is good, but this is not enough, you should market Mauritius to these funds, and these funds could contribute to make Mauritius go to the next level of development, in some sectors like pharmaceuticals, financial inclusion and also in micro-finance and promoting entrepreneurship », fait-il comprendre.

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