Maurice face à ses fragilités sociales et économiques

Les Mauriciens de foi chrétienne se recueillent ce Vendredi Saint et méditent sur la crucifixion de Jésus en attendant de célébrer la fête de Pâques, dimanche. Dans son message de circonstance, l’évêque de Port-Louis, Jean Michaël Durhône, souligne que ce temps de carême chrétien, qui prend fin ce week-end, a aussi été « marqué par la tristesse, avec le décès de six jeunes pèlerins en route vers le lac sacré ». Il a également eu une pensée pour les victimes de guerres, dont celles du conflit israélo-palestinien, « où des enfants, des jeunes et des adultes sont victimes de tant de violences ». Il poursuit, en insistant sur l’espérance : « Devant ces souffrances, nous sommes appelés, au-delà de la confession religieuse, à la compassion, à la solidarité et à la générosité avec nos frères et sœurs humains qui souffrent. (…) À travers son fils, Jésus, mort sur une croix par amour pour nous, et ressuscité, Dieu nous montre un chemin d’espérance, nous prouvant que le bien triomphe du mal, la lumière des ténèbres, et que l’amour est plus fort que la haine, et la vie plus forte que la mort. »

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Ce vendredi est également marqué par l’hommage rendu à feu sir Anerood Jugnauth à l’occasion de l’anniversaire de sa naissance. Il aurait eu 94 ans ce jour-là. Son fils, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a passé la journée au Jardin botanique SSR pour accueillir les sympathisants de son défunt père venus déposer des gerbes sur son samadhi.
Sir Anerood Jugnauth fait désormais partie du panthéon des tribuns qui ont marqué l’histoire du pays pour sa contribution au développement économique. Il est présenté comme l’initiateur du miracle économique mauricien. Pravind Jugnauth lui a rendu un vibrant hommage en le présentant que le père de la République.

Sa contribution à la lutte pour l’exercice de la souveraineté de Maurice sur les Chagos est indéniable. Ce dossier continue d’ailleurs d’évoluer avec la déclaration du Foreign Affairs Committee britannique que la présence de la base de Diego Garcia n’empêche pas les Chagossiens qui le souhaitent de s’installer sur les autres îles des Chagos. On peut ainsi lire la remarque suivante sur le site Internet du Foreign Affairs Subcommittee on Overseas Territories : « The Sub-Committee is fully supportive of a successful conclusion and outcome to ongoing negotiations regarding sovereignty, ensuring continued operation of the base at Diego Garcia which plays a fundamental role in global security. The resettlement programme should be undertaken in partnership with the Mauritian and US Governments, the various Chagossian groups, and with the input of the scientific community. »

Sur le plan économique, la présidente sortante de la MCCI, Namita Jagarnath Hardowar, a mis un bémol à l’optimiste démesuré concernant l’avenir de notre économie. « Alors que nous célébrons nos réalisations, il est également essentiel pour nous de reconnaître que notre résilience reste fragile et qu’il existe plusieurs risques inhérents à notre paysage », dit-elle. Avant d’insister sur le devoir d’adopter un modèle de développement ne laissant personne de côté, qui valorise la contribution de chaque citoyen et qui crée des opportunités pour tous. « La transparence et la redevabilité doivent être les maîtres mots de notre approche, car c’est en cultivant la confiance et en favorisant la participation de tous les acteurs que nous bâtirons une économie résiliente et inclusive », fait-elle comprendre. Au niveau du gouvernement, en cette période électorale, on accepte le prix fort pour empêcher toute velléité de licenciement dans le secteur manufacturier et maintenir la compétitivité avec l’allocation additionnelle accordée aux entreprises de textile et de l’habillement orientées vers l’exportation.

D’autre part, nous attendons avec impatience la réunion du MPC de la Banque de Maurice le 3 avril prochain afin de voir les mesures prises par la banque centrale pour contenir la dépréciation de la roupie face au dollar et l’euro, et par conséquent l’inflation. Il s’agira également de savoir si le taux d’intérêt sera maintenu à 4,50%. En attendant, souhaitons à tous les Mauriciens une joyeuse fête de Pâques.

 

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