Océan Indien, la surenchère !

L’océan Indien, avec au cœur de ce bassin océanique, l’archipel des Chagos, et surtout la base de Diego-Garcia, fait actuellement l’objet d’une surenchère. Évidemment, avec les Américains, affirmant en des termes à peine voilés, qu’il n’est pas question pour eux d’évacuer les installations et facilités militaires. Historiquement, les justifications sont à géométrie variable.

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En tout cas, la souveraineté territoriale n’a pas de prix. Tout comme la paix. Évidemment, la note pour la sécurité s’annonce salée. Il n’y a qu’à constater les investissements engagés sur le plan de l’armement militaire, l’un des rares secteurs de production florissants au monde, pour s’en rendre compte.

Dan Losean Indien, Merikin, Sinwa, Indien, Franse ek Angle zot pe met for pou gagn for. Dans cette surenchère avant-gout politique pour assurer et asseoir une suprématie stratégique au-delà de tout soupçon, Maurice semble nager dans un optimisme avec un éventuel retour sous sa souveraineté des Chagos après un demi-siècle d’occupation illégale. Occupation, qui se prolonge des plus royalement possibles en dépit de l’Advisory Opinion de la Cour Internationale de Justice de La-Haye du 25 février 2019 ou encore d’une résolution de l’assemblée générale des Nations Unies.

Logiquement, la question qui se pose dans la conjoncture est de savoir quelles sont les garanties obtenues au cours de ces cinq derniers rounds de consultations entre Maurice et le Royaume Uni depuis le 3 novembre 2022 sur le dossier des Chagos. Notamment, avec la déclaration du Premier ministre, Pravind Jugnauth, à la tribune des Nations unies au sujet de son optimisme quant à la mise à exécution du projet de Ressettlement dans l’archipel.

Puis en fin de semaine, Olivier Bancoult, le leader du Groupement des Réfugiés des Chagos, est allé encore plus loin. En tournée à Washington dans le cadre d’une campagne de lobbying politique, il déclare sans ambages : “I personally am very hopeful on that. I say that next year Chagossian will be on Chagos because, based upon the Universal Declaration of Human Rights, we say that everyone has a right to live on his birthplace.”

Que ce soit Pravind Jugnauth ou Olivier Bancoult, ils doivent avoir leurs raisons respectives pour avancer de manière gaillarde sur ce terrain. Certains diront terrains minés en plein océan Indien. Même si les optimistes du jour pourraient se voir accorder le bénéfice du doute à la faveur des Pieces of Inside Information en leur possession.

Jusqu’ici, l’Hôtel du Gouvernement à Port-Louis a joué le jeu imposé par les Anglais, à savoir tout doit rester secret et que toute déclaration officielle doit porter le double sceau de Londres et de Port-Louis.

Jusqu’où Port-Louis, qui dispose de deux instruments politiques en Droit international en sa possession, est-il tenu à ces règles de confidentialité ? A part le fait de concéder la tenue de ces rounds de discussions avec Maurice, le Royaume-Uni a-t-il fait preuve de souplesse dans son attitude sur les Chagos ?

Après la mission scientifique de Blenheim Reef de février 2022, Londres a fait enlever toute trace du passage de Maurice sur cette partie du territoire, où un quadricolore avait été implanté.

Londres continue à se prévaloir de cette fiction territoriale de British Indian Ocean Territory (BIOT) pour parler des Chagos. En dépit d’une décision formelle des Nations Unies pour installer l’archipel des Chagos en tant que territoire de la République de Maurice sur la carte du Monde.

Tout au moins, après presque un an de consultations, la décence vis-à-vis de l’Histoire aura fait que Londres s’abstienne d’avoir recours à ce sigle, plus qu’un soupçon de ce que les durs des durs en politique qualifieront de crime contre l’Humanité.

At this late hour in the diplomatic exchanges on the Chagos Archipelago, de quel Droit international, Londres peut-il se prévaloir d’annoncer un Briefing sur cette partie du territoire de la République de Maurice et en particulier pour aborder le volet de Resettlement of Natives.

La partie mauricienne se doit de protester diplomatiquement contre cette démarche sous l’égide du British Overseas Commonwealth & Development Office, confirmant la thèse que le Royaume-Uni n’a pas changé d’un iota par rapport à la souveraineté sur les Chagos.

The Order in Council du 12 mai 2006, sollicité auprès de la défunte reine Elizabeth II par l’ancien Premier ministre travailliste, Tony Blair, pour renverser un jugement de la Haute Cour de Londres en faveur des Chagossiens, demeure la preuve que les Anglais sont des spécialistes de la vile pratique de Moving Goalposts.

Le Kadna de Londres apposé aux consultations sur les Chagos n’est pas à l’avantage de Maurice et que l’heure est venue pour prendre l’initiative d’informer la nation avec un Update en toute objectivité et en toute transparence de la conclusion du processus de décolonisation.

À 55 ans, la République de Maurice mérite au moins cela…

 

 

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