Sport et religion, le poids féminin

Des célébrations majeures, mobilisant des foules massives, se succèdent dans les îles de l’océan Indien. Le dimanche précédent, c’était au pied du Monument Marie-Reine-de-la-Paix pour l’ordination épiscopale du troisième évêque mauricien à la tête du diocèse de Port-Louis, Mgr Jean-Michaël Durhône.

- Publicité -

Le weekend dernier, la Mauritius Sanatan Dharma Temples Federation a organisé une série de manifestations religieuses, dont un Devotional Youth Convert au Ganga Talao pour célébrer le Shravan Mass, période consacrée au dieu Shiva. Était également prévue une session de prières avec la participation de 108 officiants implorant la paix, la prospérité et l’harmonie.

Cela au registre religieux.

Depuis vendredi dernier, l’aînée des îles des Mascareignes, Madagascar, accueille les 11es Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI), un rendez-vous, transcendant les frontières des sept pays de la région. Dans un même élan de fraîcheur et de joie de vivre.

Certes, la dramatique bousculade au portail du stade Barea Mahamasima, avec au moins treize victimes, dont sept enfants, deux garçons et cinq filles, et une centaine de blessés, a pu mettre un bémol à cette célèbre strophe du poète mauricien, Régis Fanchette, à l’effet que « le destin des îles est de chanter ».

Cette douleur accablante de perdre des proches, surtout partis célébrer les valeurs du sport, de l’amitié et de la riche diversité des Mascareignes, est ressentie, partagée et portée dans les différents pays, ayant répondu à l’appel de la Grande Île.

Toutefois, à la manière de Freddie Mercury du groupe Queen, The Show Must Go On. La grandiose cérémonie d’ouverture des JIOI s’est poursuivie même avec la dérangeante explosion des feux d’artifice au stade Barea, se trouvant à proximité de la morgue de la capitale malgache.

L’iconoclaste affirmera qu’il y a incompatibilité entre le recueillement et la piété qu’impose un service religieux et la ferveur, voire la fièvre, que vit le public dans les gradins d’un stade ou d’un gymnase. Effectivement, à la surface, il n’aura pas tort pour s’aventurer sur le terrain de l’antithétique.

Mais très vite, des dénominateurs communs, relevant de l’unité et du respect des valeurs intrinsèques de l’autre, se présenteront sous forme de ponts enjambant des fossés et franchissant des barrières. Le tout favorisant la communion au sens le plus large du terme, allant jusqu’à faire ressentir une osmose entre le public et son équipe.

L’iconoclaste dira encore que dans les gradins deux publics s’affrontent comme les équipes sur le terrain pour les sports collectifs. Néanmoins, l’esprit du Fair Play fait qu’importe le camp choisi, l’on est appelé à reconnaître l’effort de l’autre en se surpassant pour faire la différence au Finish.

Jusqu’au dimanche 3 septembre, tous ces athlètes, engagés dans les 11es Jeux des Îles de l’océan Indien (JIOI), forcés dans leurs derniers retranchements, puiseront les ressources nécessaires dans leur conviction la plus profonde pour faire honneur aux couleurs défendues.

La joie accompagnera tout succès. Des pleurs, les ratages. Toutefois, ces jeunes auront sué pour faire exploser leurs talents. Des fois face à des adversaires plus coriaces et mieux préparés. Mais ils auront osé croire en leur potentiel alors que la devise des 11es JIOI se résume à la victoire dans l’unité et la diversité.

Et le dénominateur commun sports/Église. Un premier élément porte sur l’importance assumée par des éléments féminins. Tessa, Sarah, Christiane, Kimberley.

Elles ont fait monter le quadricolore en haut du mât lors de la remise de médailles pour les 11es JIOI. D’ailleurs, ce sont les seules médailles d’or décrochées par Maurice lors de la première journée de compétition au gymnase Akorondrano.

Les athlètes mauriciens n’avaient pas encore débloqué leur compteur pour l’or. En tout cas, l’honneur était sauf avec les filles ce jour-là.

Et l’Église ? Dans la mise en place de son équipe de collaborateurs, l’évêque de Port-Louis, Mgr Jean-Michaël Durhône, a fait un choix, privilégiant une présence féminine, qui ne passe pas inaperçue.

Désormais, les prêtres-délégués épiscopaux au sein des services diocésains auront des collaboratrices, ayant pour noms Virginie, Paméla, Jennifer, Priscilla, Gilberte, Nathalie, sans compter Danielle et Martine, qui dirigent La Vie Catholique, l’organe de presse du diocèse depuis des années.

Un cinglant démenti à ceux qui propagent la thèse que l’Église est le dernier bastion du conservatisme par rapport au traitement accordé à la Femme.

Une île Maurice en marche aura toujours besoin de l’autre moitié.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour