ALARMANT !

Souvent, faisons-nous référence, dans notre éditorial, de l’importance que nos lois soient respectées dans toute leur rigueur. Sans cela d’ailleurs, que serions-nous aujourd’hui ? Même si actuellement, ce pays, que nous aimons et chérissons tant, dérive encore plus vers cette pente dangereuse. Au point où tout semble être désormais permis face à des institutions qui n’arrivent plus à s’affirmer sous les pouvoirs qui leur sont pourtant conférées sous la Constitution.

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Depuis mercredi, 1er juin, les comités régionaux ont obtenu des consignes très claires et strictes de la Mauritius Football Association (MFA). Celles d’enclencher le processus électoral devant se tenir jusqu’au 24 juin avant que l’assemblée générale ne procède ensuite au renouvellement du comité directeur de cette association pour les quatre prochaines années. Ce qui nous inquiète justement, c’est cette démarche révoltante et cavalière de la MFA. Reste qu’on ne s’y attardera point ayant déjà déploré cette l’attitude hautement contestable que condamnable. Celle de poursuivre avec des élections alors même que la validité de ses statuts est toujours questionnée au Registrar of Associations.

Logiquement et d’un point de vue éthique, le Registrar aurait dû bloquer cette démarche. Dans l’intérêt général, afin de garantir le bon fonctionnement de nos associations. Car personne n’est au-dessus de la loi et encore moins la MFA ! Le plus inquiétant toutefois, c’est l’absence d’éclaircissements sur ce dossier. Contacté tout récemment d’ailleurs, afin d’être en mesure de mieux comprendre la situation, le Registrar s’est mué dans un silence de mort ! N’est-il pas du devoir du Registrar of Associations de donner des informations au public ? N’est-il pas aussi important de rappeler la MFA à l’ordre en lui faisant comprendre que ce pays est régi par une Constitution ? Aussi, est-ce à comprendre que le député travailliste, Arvin Boolell, avait raison lorsqu’il avait avancé au Parlement, en 2019, qu’il y a une connivence entre la MFA et le Registrar of Associations ?

Malheureusement, pour l’heure, le Registrar n’a pas été prompte à réagir, ni à agir sur un dossier pourtant d’intérêt général. Preuve que certaines de nos institutions ont largement dépassé le seuil du bon fonctionnement ! Pourtant, la situation dans laquelle se trouve la MFA depuis 2013 est intolérable.

Pas pour le Registrar of Associations, semble-t-il ! Et encore moins pour le gouvernement qui, par le biais du ministère des Sports, a décaissé des millions de roupies des fonds publiques pour soutenir une association qui ne serait pas aux normes ! Et c’est une évidence en considérant toutes les largesses permises à la MFA jusqu’ici ! L’absence de réaction de nos institutions est interpellante. Alors que d’autres ont, eux, carrément décidé de faire l’impasse sur les valeurs et les principes en omettant d’agir dans le respect de la loi ! Cela, en se substituant au “proper channel” pour devenir des « tortionnaires » ! À quoi devons-nous donc nous attendre désormais ? À un moment où des institutions brillent plus par la défaillance que par la performance ? C’est sans doute là, une question à laquelle le Premier ministre, Pravind Jugnauth, gagnerait très vite à résoudre s’il espère ramener de la sérénité dans ce pays.

Aussi, intéresserons-nous, ce mardi, à une autre institution qu’est le ministère des Finances et surtout à ce fameux discours budget qui sera présenté par Renganaden Padayachy. Que réservera ce dernier aux Mauriciens, sportif comme citoyen lambda, à l’heure même où son leader et autres responsables ont tenté de justifier, entre autres, les augmentations du prix de l’essence, notamment l’accumulation de taxes à la hauteur de Rs 34.68 par litre injustement imposée aux automobilistes ! Renganaden Padayachy sera-t-il donc capable de nous sortir un tour d’équilibriste, pratiquement impossible dans les conditions actuelles ? Visiblement, on devrait plus s’attendre à voir passer le père fouettard, contrairement à ceux qui croient toujours au père noël ! À moins que certains continuent à nous prendre pour des imbéciles. Ne faut-il pas non plus oublier la démarche de cette même institution de porter, indirectement l’estocade au Mauritius Turf Club, avec la création du Côte d’Or International Racecourse and Entertainment Complex Ltd. Au moment même où l’un des plus vieux clubs hippiques au monde, 210 ans d’histoire, subissait un « matraquage » sur la place publique, par le biais de la Gambling Regulatory Authority, de la mairie de Port-Louis et du ministère des Terres — donc du gouvernement — pour lui reprendre le Champ de Mars et par conséquent, l’organisation des courses hippiques !

Est-ce raisonnable pour un État de droit que nous prétendons être ? Est-ce normal que nos institutions, pourtant censées accompagner nos associations, viennent agir contre leur intérêt ? Non, la démarche ne colle définitivement pas. Elle est même dégoûtante en tenant compte de l’hypocrisie affichée par le PM et de ses suiveurs. Ainsi, le MTC a été « saigné à blanc » sur l’autel d’une politique qui est très loin d’être sportive.

Contrairement à la MFA qui n’est, elle, guère exempte de tout reproche ! C’est justement ce dysfonctionnement qui nous interpelle. Un système défaillant, désormais sous le joug du totalitarisme, et qui nous fait craindre le pire. Si ce n’est pas déjà le cas !

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