À Port-Louis, Rue St Georges : Un arbre de l’histoire a disparu

Depuis une semaine, un arbre historique de la rue St Georges à Port-Louis a disparu. Un nouveau pan de l’histoire effacé avec l’abattage d’un manguier. Et pas de moindres, car c’est un manguier des plus célèbres — de par son histoire — connu des habitants du Ward IV, mais également hors de Maurice et même des touristes. Celui sur lequel un voleur fut abattu, un soir d’été, dans les années 70, par le maître de la maison coloniale, qui craignait pour la sécurité de sa famille. À l’époque, tout propriétaire de fusil pouvait faire feu sur un intrus. Il s’agit du tristement célèbre manguier du Lambic, ancien restaurant de rue St Georges à Port-Louis, qui a malheureusement fermé ses portes il y a un an, et qui a été vendu à d’autres propriétaires. Avec l’abattage de cet arbre qui ombrageait la cour et faisait le bonheur de ceux qui buvaient une petite bière ou dégustaient une salade rafraîchissante à l’air libre, c’est la place de la végétation au milieu du béton qui est au centre du débat. Certes, il y a aussi la problématique des voleurs, des chauves-souris, voire de la stabilité du mur adjacent, mais pèse-t-elle lourd vis-à-vis d’un producteur d’oxygène si rare dans cette capitale bétonnée ?

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Au final, la maison coloniale, qui prochainement une rénovation, perd un certain cachet de son existence. D’autant que deux autres arbres, situés dans l’arrière-cour, ont aussi été abattus. Le nouveau propriétaire, sympathique, qui a investi pour sauver le cachet patrimonial du bâtiment, n’a pas mesuré la place des arbres dans son schéma. Il précise néanmoins avoir bien bien vérifié qu’il ne touchait à aucun symbole historique. Cela, sans doute dans le cadre des travaux qui seront entrepris pour redonner au mur son cachet coloniale.

Il affirme en effet vouloir garder le style colonial de cette demeure célèbre de la rue St-Georges, et fera le nécessaire pour garder le cachet de l’ancien Lambic. Le nouveau propriétaire dit ignorer que le manguier abattu avait aussi une histoire. C’est principalement pour des raisons de sécurité que cet arbre et les deux autres également ont été abattus, explique-t-il, faisant ressortir qu’en outre, les racines du manguier étaient presque sorties de terre et menaçaient de défoncer le mur, et que l’arbre était aussi infesté de termites. « Je ne voulais pas abattre cet arbre, et cela sans même connaître son histoire. J’ai demandé à un ouvrier d’élaguer les branches, car elles étaient sèches, mais en regardant de plus près, il m’a dit qu’il y a des risques que l’arbre tombe, et aussi que le mur soit défoncé. Mon assureur également est venu voir et au vu du danger que représentait le manguier, il était plus prudent de l’abattre », explique le nouveau propriétaire des lieux.

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Ainsi, c’est après avoir mûrement réfléchi que cette décision, qui attriste nombre de passants de la rue St-Georges, a été prise. « J’étais triste, mais il a fallu le faire », dit le propriétaire, donnant toutefois la garantie que le cachet colonial de cette demeure sera préservé. « Nous allons garder la maison telle quelle avec quelques rénovations et nous allons surtout installer un grillage, au style ancien, qui redorera le style colonial de cet endroit. Et bien entendu, nous allons aussi mettre des plantes pour que les lieux restent ombragés et continuent d’attirer le regard des passants qui admirent les belles demeures coloniales de la rue St-Georges », dit le nouveau propriétaire. Nous l’espérons.

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