Déconfinement – Industrie touristique : Le tourisme lorgne des salaires réduits pour travail partiel

L’AHRIM lorgne des Regulations du Travail pour l’application de cet amendement à la Workers Rights Act  sous la COVID-19 Omnibus Act

- Publicité -

Les hôteliers réclament un plan de relance d’urgence de la destination Maurice et une réouverture dès que possible des frontières

L’éventuelle levée du couvre-feu sanitaire et la fin du confinement ne devront pas changer grand’chose au sein de l’industrie du tourisme, paralysée par la pandémlie de COVID-19. Et cela, contrairepent à d’autres pans de l’économie, qui se mettront à chercher de nouvelles marques pour repartir. La réalité est que ce n’est pas demlain que le tourisme mauricien se mettra à repartir. Dans cete perspective, les opérateurs, réunis au sein de l’Association des Hôteliers et des Restaurateurs de l’Ile Maurice (AHRIM), réclament des mesures temporaires et transitoires pour sauver des emplois. Une des mesures préconisées est la mise en place du cadre légal autorisant l’application dès le mois de juin de la réduction des salaires pour le travail à temps partiel. En parallèle, l’AHRIM souligne l’urgence de l’élaboration d’un plan de relance de la destination Maurice de même que la réouverture des frontières dans les meilleurs délais possibles.

« L’industrie touristique est dans une crise qui est grave, profonde, et qui sera longue. La destination mauricienne est particulièrement affectée, car elle est très loin de ses principaux marchés. Aujourd’hui, malheureusement, les scénarios pessimistes se confirment. Nous ne pourrons pas ouvrir nos propres frontières rapidement. Nous ne savons pas quand les autres pays permettront à leurs citoyens de voyager. Nous ne savons pas quand les vols reprendront et quand les gens voudront voyager de nouveau. Le pire, c’est nous n’avons absolument aucune visibilité sur la reprise de l’activité », soulignent des hôteliers dans un document de réflexion préparé en marge du budget 2020-2021, qui sera présenté le 4 juin prochain.

Les opérateurs soulignent qu’en dépit de cette situation, l’industrie doit supporter des coûts fixes extrêmement importants, parmi lesquels figurent les charges locatives payées à l’État sur les pas géométriques, les charges financières, les frais liés au CEB et à la CWA, les frais de maintenance, les assurances ainsi que les salaires des employés. Les hôtels mauriciens subissent actuellement des coûts qui s’élèvent à plus de Rs 2 milliards par mois, alors qu’ils n’ont aucun revenu. « Le Wage Support Scheme, qui représente environ Rs 800 millions par mois pour les hôtels, a aidé à atténuer quelque peu ces frais, mais ce support s’arrêtera fin mai », soulignent-ils, en ajoutant que les groupes hôteliers ne pourront plus tenir sans la mise en place d’un “burden sharing” important entre tous les “stakeholders” de l’industrie.

Dans le souci d’éviter des licenciements, les opérateurs hôteliers plaident donc pour l’application, dès le mois de juin, et à titre temporaire, d’une réduction des salaires, accompagnée d’une réduction proportionnelle du temps de travail. « Si quelqu’un travaille par exemple 60% de son temps normal, il touchera 60% de son salaire, conformément aux provisions de la Workers Rights Act, qui a été amendée dans le cadre de l’adoption de la Covid-19 Act. » Le problème, fait-on ressortir, c’est que l’application de cette section de la loi nécessite l’approbation du ministère du Travail. « Il s’agit d’une mesure temporaire qui permettra d’éviter que des milliers de personnes employées dans l’industrie ne se retrouvent au chômage. »

« Avec ce mécanisme, l’emploi est préservé au maximum et l’employé continue de bénéficier des avantages, comme le plan d’assurance maladie et la pension. L’employé retrouvera la totalité de son salaire dès que les hôtels retrouveront des taux d’occupation normaux. Sans l’application d’une telle mesure, les entreprises n’auront pas d’autre option que de licencier massivement afin de pouvoir tenir financièrement », soulignent les opérateurs hôteliers. Le document souligne que la grande majorité des opérateurs de l’industrie a déjà mis en œuvre une série d’initiatives afin de réduire les coûts, parmi lesquelles figurent : la “Voluntary Pay Cut” pour le Top Management et les cadres supérieurs; le report des projets de rénovation; le report du paiement des dividendes; la mise en œuvre d’un plan volontaire de départ à la retraite; le rééchelonnement du remboursement des intérêts et du capital emprunt; la négociation avec les fournisseurs pour des rabais et conditions de paiements; et une discussion avec les autorités afin de réduire un certain nombre de coûts, parmi lesquels les baux d’Etat. « Malheureusement, malgré ces nombreuses mesures, les coûts restent bien trop élevés. Aucun revenu pendant si longtemps équivaut à la faillite d’une partie du secteur. Seuls les plus armés survivront », souligne les opérateurs.

Les hôteliers réclament un plan de relance « d’urgence » de la destination mauricienne et une réouverture « dès que possible » de nos frontières, dans le respect toutefois des exigences sanitaires rigoureuses. « Si Maurice ne rouvre pas ses frontières dans les semaines à venir, c’est toute l’industrie touristique qui s’effondrera. Il est bien de n’avoir aucun cas actif de Covid-19, mais la crise économique dans laquelle nous sommes entrés pourrait bien avoir des répercussions bien plus graves si l’économie n’est pas relancée rapidement. Cette relance passe obligatoirement par une réouverture rapide et contrôlée de nos frontières. Maurice est un petit pays. Notre modèle économique repose en très grande partie sur nos contacts avec le monde extérieur », expliquent les hôteliers.

Ces derniers se disent d’accord avec le ministre du Tourisme, Joe Lesjongard, qui préconise, à court terme, de miser sur le tourisme régional, venant notamment d’Afrique du Sud et de La Réunion, qui sont d’importantes sources émettrices de touristes. « Il faudrait que le premier choix de vacances des Sud-africains et des Réunionnais se porte sur Maurice. Pour ce faire, nous devons rouvrir nos frontières et mener une campagne promotionnelle forte dans la région, dans un premier temps, et seulement ensuite nous engagerons une campagne sur nos marchés traditionnels que sont les pays européens », souligne le document.

« Il faut une grande visibilité de Maurice sur nos principaux marchés au cours des prochains mois. Nous avons besoin d’une nouvelle image pour Maurice, en mettant en avant l’aspect environnemental, la qualité de l’accueil et la qualité des services de santé, qui ont fait leurs preuves dans le combat contre le coronavirus. »

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -