DÉCONFINEMENT – Secteur du transport public : L’incontrôlable rush dans les gares routières

Le transport en commun restera pour encore le nerf de la guerre pour une reprise normale post-Covid-19. Depuis le début de la semaine, avec la réouverture graduelle des bureaux et autres unités de production, les opérateurs dans le transport par autobus ont mis à exécution leur plan de dessertes à travers l’île dans le strict respect des consignes de précaution sanitaire, avec les gestes barrières en premier plan. Même si dans une grande mesure, les usagers du transport en commun font preuve de prudence et de vigilance, l’après-midi, avec la fermeture des bureaux, les bornes sont littéralement dépassées dans les principales gares routières.

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Ainsi, depuis le début de la semaine, des employés des secteurs public et privé s’empressent pour monter dans les bus, notamment à la gare du Nord et à la gare Victoria, afin d’être parmi la trentaine de personnes autorisée à être dans le véhicule au démarrage. Un constat des lieux atteste des nouvelles difficultés auxquelles doit faire face le public voyageur en appréhendant la levée complète du couvre-feu sanitaire à partir du 1er juin au soir, mais avec le maintien du régime de “social distancing”.

Les choses se sont activées vers 15h30 quand une première partie d’officiers des ministères et des départements publics s’apprêtait à rentrer à la maison. « Pe bizin degaze pou kapav gagn plas dan bis parski kontroler ferm laport kouma ariv 30 dimounn », laissait entendre une quadragénaire, avant de se précipiter pour obtenir une place dans un bus en direction des Plaines-Wilhems.

« La situation était catastrophique lundi après-midi, car bon nombre de personnes ont dû attendre le prochain bus », indique un jeune homme employé d’une compagnie privée. Il affirme avoir dû demander à son employeur de le laisser partir chez lui un peu plus tôt afin d’éviter de « tass lor lagar ». Les receveurs ne veulent pas non plus prendre de risques, surtout avec les nouvelles dispositions légales en vigueur depuis lundi. « Nou pe get bien ki bann dimounn inn met zot mask e ki bann pasaze pe respekte distansiasion sosial », explique un receveur d’autobus, qui affirme avoir eu des informations de sa compagnie de transport que les policiers veilleraient au grain.

À la gare Victoria hier après-midi, aux alentours de 16h, c’était la ruée vers les autobus. Sauf que pour éviter ce qui s’était produit lundi, les autorités du transport public ont demandé aux compagnies d’autobus d’augmenter leur flotte de véhicules en circulation. « Nou finn ogmant bis lor plizier lalign parski ek zis 30 dimounn pou gagn boukou difikilte », lançait un autre chauffeur véhiculant des passagers en direction de Quatre-Bornes. Il y en a eu aussi des chauffeurs d’autobus qui n’ont pas respecté les consignes du nombre de passagers permis et ont préféré ne pas laisser certaines personnes à la gare, sachant que le prochain bus ne les récupérerait qu’après 45 minutes d’attente.

À la gare du Nord, le mouvement était plutôt lent. « Ena plis bis ki pasaze lamanier pe gete. Lazourne-la kapav kont dimounn telman pena mem », laissait entendre un propriétaire de bus individuel, qui se préparait pour affronter le rush à la sortie des bureaux. Selon lui, le nombre d’autobus desservant les régions du nord est suffisant pour véhiculer les personnes chez elles.

La plupart des opérateurs avaient mobilisé plusieurs autobus entre 15h30 et 17h30, soit aux heures de pointe. « Lindi ti gagn inpe difikilte, me zordi paret korek ek ena bis », se réjouit un fonctionnaire habitant le nord. Toutefois, les receveurs étaient impuissants face aux passagers qui s’empressaient pour s’assurer une place convenable à l’intérieur. Ceux qui avaient raté le départ devaient attendre 15 minutes pour avoir un autre bus.
Les trajets avaient visiblement augmenté hier afin de ne pas avoir grand monde en mode attente à la gare du Nord. Mais pour les opérateurs, cela équivaut aussi à plus de coûts de circulation. « Pe bizin met plis bis pou sirkil mwins dimounn. Li ena enn linpak lor nou finansierman. Pe bizin avoy 2 bis olie 1 », estimait un chauffeur comptant plus de 20 ans de carrière au sein de sa compagnie de transport. Il affirme que c’est une expérience unique depuis qu’il est en poste et dit souhaiter un retour à « la vie normale » au plus vite.

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