Ram Seegobin : « Le moment est venu pour qu’on prenne un bateau et nous rendre aux Chagos »

Ram Seegobin, observateur respecté de la sphère politique à Maurice, est connu pour son franc-parler et son engagement au sein de Lalit. Le Mauricien l’invite cette semaine à transmettre son regard sur la scène politique locale et de faire un bref bilan de la performance tant des partis au pouvoir que de ceux de l’Opposition. Il suit avec intérêt les tractations quant aux alliances politiques en vue des législatives et parle également des Chagos. À ce propos, il est d’avis que l’heure est venue pour que des représentants du gouvernement, de l’Opposition, des Chagossiens, de la presse locale et internationale ainsi que du continent africain s’embarquent sur un bateau pour se rendre aux Chagos. « Nous verrons alors ce que feront les Britanniques… », affirme-t-il avec conviction.

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Ram Seegobin, pensez-vous que nous aurons une élection partielle avant les élections générales ? 

Depuis la démission de Vishnu Lutchmeenaraidoo lorsqu’on a commencé à parler de l’élection partielle, il était évident pour nous, au niveau de Lalit, que le Premier ministre soit obligé de suivre les exigences constitutionnelles en annonçant qu’il y aura une partielle. Pour nous, étant donné l’agenda parlementaire, nous avons toujours pensé qu’il y aurait un “nomination day”, avec l’enregistrement des candidats mais que la dissolution du Parlement aurait lieu avant la date de l’élection partielle.

Nous ne pensons pas que le gouvernement soit assez fou pour organiser une élection partielle qui coûte entre Rs 50 millions et Rs 70 millions pour élire un député de remplacement pour cinq semaines seulement avant la dissolution automatique du parlement. Donc, nous n’avons jamais pris l’élection partielle au sérieux. Par contre, depuis la présentation du Budget, avec l’annonce de Rs 1 000 pour les fonctionnaires et de Rs 500 pour les retraités, il était évident que le Premier ministre se préparait pour les élections générales. Quant à savoir quand ces élections auront lieu, jusqu’à maintenant nous ne sommes pas très sûrs. Il y a beaucoup de spéculations. Est-ce que ce sera en octobre ? Je ne suis pas certain. Je pense surtout que la dissolution du parlement aura lieu juste avant fin octobre. Le Premier ministre disposera ainsi de cinq mois pour organiser les élections générales, c’est-à-dire jusqu’à mars prochain. À mon avis, il se pourrait que les élections aient lieu l’année prochaine.

Je sais que Bérenger affirme toujours que les élections sont derrière la porte mais je pense qu’il a intérêt à le dire. Il le dit depuis cinq ans. Une des raisons qui m’amène à dire que les élections auront lieu l’année prochaine et que les fonctionnaires et les personnes âgées voudront avoir en main les augmentations promises de Rs 1 000 et de Rs 500 respectivement. Or, ces augmentations seront en vigueur fin janvier.

J’ai tendance à croire que le gouvernement attend que les fonctionnaires tiennent les Rs 1 000 et que les personnes âgées touchent leurs Rs 500 avant d’organiser les élections. Pour le “nomination day”, nous constatons que le Mouvement patriotique a déjà annoncé son candidat. Ce qui est un peu bizarre dans la mesure où Ganoo est à la recherche d’une alliance. Est-ce une façon pour lui de trouver un partenaire d’alliance ? Attendons voir.

Le Parti travailliste a déjà annoncé le nom de son candidat, Anil Bachoo. Par contre, le MMM et le PMSD ne présenteront pas de candidat. Si le MSM présente un candidat, il aura tous les votes de l’opposition contre lui. Est-ce qu’il a envie de cela ? Je n’en suis pas certain. Nous pouvons donc assumer que malgré le “nomination day”, le Parlement sera dissous avant fin octobre. On verra alors quand les élections générales auront lieu et cela pourrait être en décembre, janvier ou février.

Jusqu’ici les alignements sont encore flous…

Les principaux partis disent qu’ils iront seuls aux élections, sauf le PMSD, qui attend une alliance. Le MP cherche une alliance aussi. J’ai entendu les dirigeants de Rezistans ek Alternativ dire qu’ils chercheront une alliance. Avec qui ? Je ne sais pas.

Lalit serait-il intéressé ?

Absolument pas. Nous ne sommes pas d’accord avec la manière dont Rezistans ek Alternativ a mené plusieurs luttes. Nous ne sommes pas d’accord avec la stratégie légaliste adoptée autour du système de “best losers” avec la déclaration des communautés. Nous ne croyons pas que le judiciaire sera en mesure d’imposer une solution sur le parlement. D’ailleurs, le Privy Council a bien précisé que c’est une question politique. Nous n’avons jamais été d’accord avec la stratégie consistant à aller en Cour suprême ou au Privy Council.

Que préconisez-vous ?

Nous pensons que le terme déclaration communautaire, qui figure dans le “nomination paper” fait partie du système de “best losers”. Nous ne sommes pas d’accord de centrer notre stratégie uniquement sur ce papier. Avant les dernières élections générales, il y a eu un mini-amendement de la Constitution. Les candidats n’étaient pas obligés de préciser leur communauté. Cela a satisfait les Nations unies et Rezistans ek Alternativ. Toutefois, cela n’a pas éliminé le système de “best losers”. Nous croyons qu’il faut éliminer ce système dans le cadre d’une réforme électorale. Malheureusement, MSM, MMM, PTr et PMSD n’ont pas vraiment une volonté politique pour introduire une réforme électorale. Au niveau de Lalit, nous ne sommes pas simplement intéressés par la façon de remplir 70 sièges au Parlement. Ce qui nous intéresse, c’est une réforme du système politique. La principale lacune dans notre système démocratique est, selon nous, le déséquilibre qu’il y a entre l’exécutif et le législatif. Finalement, le peuple choisit un parlement pas l’exécutif. Le pouvoir du peuple est dans le parlement et, si le peuple n’a pas les moyens de contrôler l’exécutif, le système de démocratie devient comme une monarchie élue.

Ne pensez-vous pas que le peuple élit également le Premier ministre ? Le choix du Premier ministre joue un rôle important dans le vote des électeurs ?

Cela peut influencer le vote mais la façon dont le choix du Premier ministre est fait officiellement apparaît comme un reste du colonialisme. Comment le président de la République sait qui détient la majorité au parlement ? Est-ce en lisant les journaux ?

Il doit sûrement être informé par la Commission électorale n’est-ce pas ?

Non. Ce n’est pas le cas. C’est là le problème. Le président de la République lit les journaux ou “get lor kolonn pou kone ki parti inn gagne e ki sann-la so “leader”. C’est un système totalement fou. Nous avons toujours proposé que le parlement ait les moyens de contrôler l’exécutif. Il faut pour cela augmenter le nombre de parlementaires et créer une série de comités. Il y a déjà le Public Accounts Committee, un comité sur l’ICAC et le Gender Equality Caucus. On aurait pu avoir d’autres comités qui se consacrent aux législations, aux finances, à l’emploi et à la production, ce qui permettra aux parlementaires d’avoir un rôle autre que celui consistant à s’asseoir et écouter. Par ailleurs, les électeurs devraient avoir le pouvoir de révoquer un député. Les gens pensent que c’est une idée abstraite. Or, en Angleterre, il y a deux semaines dans Westminster, un député a été révoqué sur la base d’une pétition et il y a eu une élection partielle. Donc, en Angleterre, nous avons ce qu’on appelle “right to recall” dans le cadre de la MP Recall Act. C’est une façon démocratique de mettre de l’ordre avec les députés et les ministres. Il faut qu’il y ait ce comité parlementaire qui a le pouvoir de “oversight” ce que fait l’exécutif. Aujourd’hui au Parlement, les “backbenchers” du gouvernement sont des clowns ou des muets. Ce qui est mauvais. Nous sommes donc en faveur d’une réforme électorale, pour l’élimination du système de “best losers” et l’augmentation du nombre de députés en faveur de la création d’une série de comités parlementaires.

Le mini-amendement, qui avait été adopté en 2014,  n’a pas encore été présenté au parlement…

Ce n’est qu’un bouche-trou. On l’avait adopté en attendant une réforme électorale qui n’a pas eu lieu. Ce sont les députés du PTr et du MMM qui avaient voté en faveur de cet amendement. Ils avaient alors promis une réforme. Il est vrai que le présent gouvernement est arrivé avec un projet de réforme. Franchement, le ministre Mentor a encore une mainmise sur le gouvernement et sur le MSM. Anerood Jugnauth n’a jamais cru dans une réforme électorale. Il est convaincu que le système actuel, avec les “best losers” et “first to past the post”, ne peut être remplacé. Je pense que le MSM et son allié sont arrivés avec une stratégie claire pour qu’il ne soit pas adopté. À ce stade, je suis d’avis que si un mini-amendement n’est pas présenté, il y aura des problèmes. Certains pourraient contester les résultats des élections. Je vois que Rezistans ek Alternativ se prépare à le faire. En même temps, je me demande sur quelles statistiques se basera la Commission électorale pour choisir les “best losers”. En 2014, elle avait utilisé les chiffres des élections générales précédentes. Or, en 2014, il y a eu un certain nombre qui n’a pas déclaré sa communauté. La base des chiffres ne sera plus la même. On verra comment le gouvernement arrivera à s’en tirer.

Vous avez parlé de réforme électorale mais il y a également eu la loi sur le financement des partis politiques qui n’a pas été adoptée. Qu’en pensez-vous ?

“Inn tonbe plot”. Pour nous, c’était une législation dangereuse, voire même très dangereuse. En premier lieu, il y a eu une fraude politique qui s’est déroulée. Je m’explique. On avait dit que l’État financerait les dépenses électorales des partis. Ce qui a fait dire à certains que si l’État finance, l’État doit contrôler. On a donc proposé toute une machinerie pour contrôler les finances des partis politiques. Cependant, lorsque le texte de loi a été présenté au parlement, le financement de l’État a disparu. Il ne restait que les contrôles. Il est dangereux de permettre à l’État de contrôler les partis politiques. L’État est, lui-même, sous le contrôle d’un parti politique. Il y a l’Electoral Supervisory Commission, qui a vu que le Premier ministre a procédé à la nomination de “so bann dimounn” dans cette commission. Et c’est ESE qui aura un contrôle total sur le financement des partis politiques dans l’opposition. Ce n’est pas démocratique. Pour nous, c’était dangereux. Nous avons également considéré que le plafond de Rs 80 millions était également trop élevé. La plupart des personnes ne se sont pas rendu compte que, dans 80 millions, il y a sept zéros. Nous avons fait beaucoup de campagnes électorales et savons quel est le montant dépensé dans le cadre d’une campagne électorale. La question qui se pose est que fait-on avec “larzan apar ki reste”? De toute façon, actuellement tous les élus se rendent devant un magistrat pour attester qu’ils ont dépensé Rs 150 000. “Enn gro manti”. Conscients de l’ampleur de ce mensonge, ils ont trouvé que le chiffre Rs 80 millions était plus raisonnable. C’est-à-dire un million par candidat et un million de roupies pour le parti dans chaque circonscription. La question qui se pose est qui contrôlera la collecte de l’argent dans des sacs-poubelles à St-Pierre ou ailleurs. Là encore, le gouvernement a montré son esprit tordu. Deux lois séparées avaient été présentées, l’une pour amender la Constitution et l’autre pour le contrôle des finances des partis politiques. Toutefois, au moment du vote, les deux législations ont été considérées comme une seule législation et il fallait avoir une majorité de trois quarts. Pourquoi les avoir débattues séparément ? “Nou kontan ki li pa finn traverse”. Mais revenons sur les alignements politiques…

Allez-y…

Comme je le disais plus tôt, tous les principaux politiques ont annoncé qu’ils iraient seuls sauf le PMSD et le MP. Iront-ils vraiment seuls ? C’est possible. Pour le MMM, il a senti qu’il aura une occasion car il est difficile de voir une alliance entre le MSM et le PTr. Bérenger appréhende cette alliance de 2010. Cette fois, il est un peu plus convaincu que Ramgoolam et Jugnauth ne pourront se retrouver sur la même plateforme. D’où l’éventualité d’une lutte à trois. Mais nous verrons.

Pensez-vous que le communalisme joue un rôle important en cette période électorale ?

C’est un problème qui surgit autour des élections. Le communalisme a, à notre avis, toujours été une question marginale. En fait, l’électorat vote pour un parti et c’est uniquement dans les marges qu’il y a un vote communal. Franchement, si on veut combattre ce communalisme marginal, il faut avoir un programme applicable à tout le monde; les pauvres, les employés, les petits planteurs et les petits commerçants.

Le MMM l’a fait en 1976. À cette époque, le MMM, avec un programme de gauche, a émergé comme le plus grand parti. Il avait réussi à faire élire des candidats partout dans l’île. Je crois qu’on a tendance à exagérer la portée du communalisme.

Sur quoi peut déboucher ce combat à trois ?

Le scénario que tout le monde considère comme possible est la conclusion d’une coalition après les élections basée sur le rapport de forces. Le parti le plus fort sera la locomotive. Je ne pense pas que Bérenger voudra gouverner tout seul.

Auprès quatre ans et demi au pouvoir, quelle est votre impression sur l’actuel gouvernement ?

Depuis le début, nous pensions que les partis s’étaient regroupés au sein de l’Alliance Lepep sans aucune cohérence politique ou programmatique. Lorsque vous faites une alliance aussi élargie sans cette cohérence, il y a des ambitions et des appétits personnels et individuels. Dès le début, on a vu un ministre des Finances qui s’est cru autorisé à spéculer sur l’or ou l’euro. On a vu des ministres qui ont procédé à des nominations de leurs proches, de leurs copains et de leurs copines. Nous avons eu un gouvernement affairiste mais surtout un gouvernement sans gouvernail. Finalement, avec un gouvernement de ce genre sur des questions économiques et concernant la stratégie économique, il a choisi une stratégie de la bourgeoisie, une stratégie capitaliste. Pour vous donner une idée, dans tous les gouvernements depuis quelque temps, l’absence d’un ministère du Plan se faisait sentir. Cette fois, le gouvernement crée une instance comparable à un bureau du plan et voilà qu’il a mis ce bureau entre les mains du secteur privé. Charles Cartier est le chef d’Accenture, Azim Currimjee est à la tête d’un empire. Ce sont eux qui sont en charge de notre stratégie de développement.

Évidemment, le gouvernement sait que, pour remporter les élections, les votes de la bourgeoisie ne sont pas suffisants. C’est là que, comme le dit l’Anglais, il a créé un “constituency”. C’est dans ce contexte que s’inscrivent ses manœuvres concernant la loi du travail. Il s’agit d’essayer d’amadouer le mouvement syndical. Ce qu’il a réussi à faire, même s’il a fallu offenser un peu Business Mauritius. Il est venu avec deux législations que le mouvement syndical pouvait difficilement rejeter. On verra si cela sera suffisant pour remporter les élections.

En fait, le gouvernement d’aujourd’hui est différent de celui qui a pris le pouvoir en 2014…

Oui, le PMSD est parti très tôt. Nous ne savons toujours pas qui sont ceux qui entoureront le MSM. Il y a des rumeurs de rapprochement avec le PMSD ou le Mouvement patriotique. Ce sont des spéculations.

Que pensez-vous de la performance de Pravind Jugnauth ?

Premier ministre “linpos”. Au niveau de Lalit, nous n’avons jamais été très impressionnés par Pravind Jugnauth. Sans le Sun Trust, Pravind Jugnauth n’aurait pas été là aujourd’hui. Avez-vous déjà entendu Pravind Jugnauth se prononcer sur des questions importantes de développement économique, comme l’éthique sociale ? En tant que personne, jamais il n’exprime ses convictions. De temps en temps, par démagogie pas par conviction, il se dit en faveur de la peine capitale. Dans Lalit, nous n’avons pas vu en lui une conviction politique ou une idéologie. C’est une personne traditionnelle. Sun Trust l’a mis là où il est. Il est entouré de conseillers et gère le pays au jour le jour. Sa seule stratégie, c’est comment reconquérir le pouvoir. Dans cette perspective, il est prêt à instrumentaliser et à politiser beaucoup de choses. Regardez les Jeux des îles, c’était un grand moment pour le peuple mauricien et rodriguais. Toutefois, la manière dont le gouvernement a instrumentalisé ces jeux et la manière dont les médaillés sont instrumentalisés, avec l’argent qui leur est offert, je trouve cela un peu dégueulasse. Cela ne veut pas dire que les athlètes ont démérité cette récompense. Ce qu’il faut savoir, c’est que cet argent ne sort pas des poches de Pravind. C’est l’argent public. Il y a également la manière dont la visite du Pape est instrumentalisée. Je trouve inacceptable qu’il y ait eu une conférence de presse entre le Premier ministre et le cardinal Piat au bureau du Premier ministre. Ce n’est pas normal. C’est un “move” pour que le MSM accapare cette visite.

Lorsqu’on parle d’instrumentalisation, le rôle de la MBC est primordial. Il est normal que le gouvernement ait une stratégie pour se maintenir au pouvoir et qu’il ait un agenda dans son avantage politique mais lorsqu’on utilise une institution publique financée par l’argent public pour amener une propagande politique, la MBC a un rôle terrible. Nous sommes forcés tous les soirs à regarder au moins trois événements de “koup riban”. Les conseillers du Premier ministre ont le droit de lui demander d’aller couper les rubans mais la MBC doit-elle obligatoirement imposer cela à la population ? La MBC fait partie de la stratégie politique pour reprendre le pouvoir et pour rendre légitime Pravind qui ne l’est pas tellement. Nou trouve ki sa pe depas born totalman.

Quelle impression avez-vous eue de l’opposition ?

Je n’ai pas été impressionné par Xavier-Luc Duval. J’ai l’impression qu’il est devenu assez complaisant vis-à-vis du gouvernement. Il y a eu un semblant de PNQ et un semblant de crier mais le choix des PNQ et la façon de le mener donnent l’impression qu’il y a une stratégie politique derrière. Le PMSD a-t-il fait une croix sur son alliance qu’il voulait conclure avec le PTr ? S’il voulait le faire, il aurait pu l’avoir conclue parce que tous les deux sont dans l’opposition. Cela veut dire que le PMSD garde les deux options libres.

Et que pensez-vous du MMM ?

Le MMM a été assez discret car, pendant longtemps, il a été dépendant de Bérenger, de sa capacité en tant que porte-parole et de son expérience au parlement. Lorsque Paul Bérenger a perdu son poste de leader de l’opposition, qui est allé à Duval, il s’est senti un peu humilié et a préféré rester tranquille. Au parlement, il ne dit presque rien. De temps en temps, il pose une question. En général, il a été plutôt effacé, même par rapport aux travaillistes qui ont été plus combatifs. Nous, qui avons connu Bérenger depuis des années, pensons qu’il aurait pu mieux faire avec son expérience.

Un des moments forts de cette législature concerne les Chagos. Qu’en pensez-vous ?

L’engagement de Lalit dans la lutte pour le retour des Chagos date de plusieurs décennies. De plus, depuis plus de dix ou 15 ans nous demandons que le gouvernement aille aux Nations unies et devant la Cour internationale de Justice. Finalement, le gouvernement l’a fait et son résultat démontre que nous avions raison tout ce temps-là. Aujourd’hui Anerood Jugnauth et Pravind Jugnauth ont récupéré tout le dossier Chagos. Ils ont fait accroire que les Nations unies et ICJ ont été l’aboutissement d’une longue lutte. C’est une longue lutte qu’ils n’ont pas menée. Les Chagossiens l’ont mené depuis un bon bout de temps, le MMM l’a mené et depuis bien longtemps, Lalit l’a menée. Ils ont accaparé ce dernier bout. Il ne faut pas s’attendre maintenant à ce que la Grande Bretagne dise « Ok » et quitte les Chagos. Nous avons gagné un combat juridique international. Depuis fort longtemps, nous avons dit qu’il nous faut maintenant un bateau avec les représentants du gouvernement, de l’Opposition, des Chagossiens, de la presse locale et internationale ainsi que les représentants africains pour nous rendre aux Chagos. Nous verrons alors ce que feront les Britanniques.

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