Cour de Moka  — Affaire Bruneau Laurette : Enquête sur un véhicule suspect à Petit-Verger le 4 novembre

La police affirme que Bruneau Laurette n'était pas sous surveillance, mais la défense divulgue les noms de deux policiers

Le surintendant Krishna Rajaram, du Central CID, est le nouveau Supervising Officer de l’enquête sur la saisie de Rs 231 millions de stupéfiants au domicile de Bruneau Laurette (48 ans) à Petit-Verger, Saint-Pierre « Tous les aspects de l’enquête seront abordés par les enquêteurs », a-t-il assuré au tribunal de Moka hier. L’un des volets concerne la présence d’une voiture suspecte non loin du domicile de l’activiste social avant la perquisition menée par la PHQ Special Stricking Team.

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Bruneau Laurette a révélé certaines informations à Me Shakeel Mohamed concernant la présence d’une voiture à Petit-Verger, dont la plaque d’immatriculation se termine par MR 15. Selon la défense, le quadragénaire aurait aperçu un individu sortir avec trois sacs ressemblant à ceux saisis dans sa BMW immatriculée JR 12, et dans lesquels se trouvait du haschich. Ainsi, le prévenu a insisté sur sa thèse de drog plante.
Le SP Rajaram a confirmé que son équipe cherchera des éclaircissements au sujet de la voiture en question. Le haut gradé a en outre expliqué en Cour que Bruneau Laurette n’était pas sous surveillance et que ses mouvements n’étaient pas scrutés. Cependant, il a refusé de divulguer la manière dont la PHQ Special Striking Team a pu savoir qu’il avait de la drogue dans la voiture.

Les avocats de la défense ont appris que deux policiers surveillaient les moindres mouvements de Bruneau Laurette. Me Shakeel Mohamed a même cité leurs noms en Cour. Il ajoute que son client soupçonne fortement que ces deux policiers sous couverture auraient pu jouer un rôle dans cette affaire de drogue.

Par ailleurs, le SP Rajaram a donné l’assurance que les officiers de la Special Striking Team ayant participé à cette opération devront fournir leurs empreintes digitales et palmaires pour les besoins de l’enquête. Il confirme qu’il a déjà envoyé au Main Command Centre une correspondance des avocats de Bruneau Laurette, qui ont demandé que les images des caméras de certains endroits soient Secured. Cependant, l’officier de police n’était pas en mesure de confirmer si les images sont stockées pendant une période minimale de 30 jours. « J’ai déjà envoyé cette lettre au MCC pour demander de sécuriser les images », a-t-il répondu.

En outre, dit-il, la MCIT vérifiera aussi les mouvements suspects des véhicules de la SST ainsi que de leurs officiers ayant utilisé leur voiture personnelle à Petit-Verger entre le 19 octobre et le 4 novembre. Me Rouben Mooroongapillay a également demandé de vérifier les Ongoing et Outgoing Calls des membres de la SST durant cette période.
Concernant les colis de haschich saisis dans le coffre de la voiture de Bruneau Laurette, le SP Rajaram dit avoir reçu une correspondance du quartier général de l’Anti Drug & Smuggling Unit (ADSU), confirmant qu’il n’y a aucune anomalie en ce qui concerne les paquets saisis sur le terrain de Ritesh Gurroby à Pointe-aux-Canonniers le 2 mai de l’année derniète.

Me Shakeel Mohamed a par ailleurs voulu savoir si le Forensic Science Laboratory (FSL) avait envoyé un rapport préliminaire pour confirmer les Chemical Components des substances saisies. Le haut gradé a répondu par la négative. La défense a voulu savoir où en était cet aspect de l’affaire et dit vouloir obtenir des réponses du FSL la semaine prochaine.

Abordant la BMW de Bruneau Laurette, Me Shakeel Mohamed avance que le Control Locking System n’est pas fonctionnel et que la porte passager a un défaut et ne peut être fermée. « N’importe qui peut avoir accès au véhicule et Unlock la voiture depuis l’intérieur, comme l’a fait le Scene of Crime Office (Soco) aux Casernes centrales après l’arrestation de mon client », dit-il.

Parlant des caractéristiques techniques du véhicule, Me Shakeel Mohamed a fait remarquer qu’avec cette charge de 45 kg de drogue, le véhicule de Bruneau Laurette baisserait et que, dès lors, sa conduite deviendrait très difficile. Le SP Rajaram a souligné que l’examen de la voiture a déjà été effectué à deux reprises en présence de l’activiste social et d’experts mécaniques de la police.

La MCIT est cependant prête à mener cet exercice à nouveau en présence des avocats, dit-il. Me Shakeel Mohamed a de fait demandé qu’un expert en BMW de la compagnie Leal soit présent pour assister cet exercice avec les techniciens de la police. Le haut gradé a fait savoir en Cour qu’il ne pouvait prendre cet engagement à ce stade.

Finalement, la MCIT ne remettra pas la vidéo de l’opération de la Special Striking Team à la défense. « C’est une pièce à conviction et nous allons confronter Bruneau Laurette à cette vidéo en présence de ses avocats », justifie-t-il. Ce dernier a souligné qu’il ne peut donner de détails sur le contenu de la bande, car il ne l’a pas encore visionnée. « Je découvrirais les séquences en même temps que l’accusé et ses avocats. Je peux assurer à la cour que la vidéo est sous scellé dans l’Exhibit Room du CCID » , dit-il.

Bruneau Laurette est de nouveau attendu en Cour lundi prochain, tout comme son fils, Ryan.

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