Jyoti Jeetun : « Maurice peut mieux faire, mais cela demeure une responsabilité collective »

Dr Jyoti Jeetun, Chief Executive Officer (CEO) du groupe Mont Choisy fait un tour d’horizon en ce début d’année. Elle partage les satisfactions en dépit des contraintes imposées avec les conditions sanitaires dans le sillage du Covid-19, heureusement aujourd’hui chose du passé, rappelle les urgences de l’heure et balise les perspectives de demain dans l’interview qui suit.

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Le Groupe Mont Choisy se métamorphose d’une monoculture de canne à une entreprise aux opérations diversifiées. En tant que Group Chief Executive Officer responsable de cette transformation impressionnante, comment envisagez-vous l’avenir du Groupe ?

Le Groupe Mont Choisy a entrepris son processus de transformation depuis 2015 avec le développement du projet IRS, Le Parc de Mont Choisy, qui comprend 210 résidences livrées pour un investissement direct étranger totalisant Rs 11 milliards, ainsi que la création de l’unique parcours de golf championnat de 18 trous de classe mondiale dans le Nord.  En 2016, nous avions entrepris un exercice de Master Planning afin de construire l’île Maurice de demain de la meilleure des façons. Cela incluait notamment une planification urbaine à grande échelle pour les prochaines décennies afin de promouvoir un style de vie durable grâce à de nouvelles routes et autres promenades faisant la part belle aux piétons et cyclistes, et qui seraient accessibles aux Mauriciens aussi bien qu’à nos résidents.

Les autorités ont approuvé ce Masterplan en 2019.  Puis, il y a eu la crise de la Covid-19 à partir de mars 2020.  Le climat d’incertitude a créé un véritable choc pour la mise à exécution de ce Masterplan. Cependant, nous avons pu nous en sortir brillamment pour lancer sept grands chantiers qui ont tous été réussis malgré les défis majeurs survenus lors des deux années de la pandémie. Ainsi, la Smart City de Mont Choisy a été inaugurée par le Premier ministre en août 2020 durant la pandémie.

Cinq projets sont sur le point d’être complétés et seront livrés au cette année : Bois des Champs, une parcelle résidentielle viabilisée uniquement pour les Mauriciens, Les Allées du Golf Phases 1 et 2 pour les Mauriciens aussi bien que les étrangers, Mont Choisy La Réserve Phase 3, ainsi que la clinique C-Care. Si Mont Choisy La Réserve 4 est en cours de construction, les travaux concernant le Heritage Zone de Mont Choisy ont d’ores et déjà été complétés. Comme on peut le constater, nous avons été extrêmement actifs lors de ces trois dernières années malgré la crise de Covid-19.

Lorsque je regarde dans le rétroviseur, je suis d’avis que ce sont là des réalisations exceptionnelles de la part du conseil d’administration et de toute mon équipe. En moins de dix ans, nous avons non seulement réussi à positionner le Groupe Mont Choisy en tant que leader dans le domaine de l’immobilier, mais nous sommes également en train de transformer de manière durable la région du Nord en tant qu’une destination de choix.  Le succès rencontré lors du tournoi de golf international AfrAsia Bank Mauritius Open, qui s’est déroulé pour la première fois dans le Nord sur le parcours du Mont Choisy Le Golf en décembre, démontre clairement cela.

Aujourd’hui, nous sommes sur notre lancée et nous comptons bien évidemment accélérer notre expansion durant les prochaines années.  Non pas pour construire des maisons, mais plutôt un véritable village urbain axé sur le concept de Live, Work and Play avec toutes les composantes de la société. Nos prochains projets devront ainsi prendre en compte l’Affordable Housing.

Les Smart Cities, de même que les centres commerciaux, connaissent une croissance rapide depuis une décennie. De l’autre côté, le développement urbain et l’aménagement du territoire font souvent face à des critiques de la part de la population. En quoi Mont Choisy La Destination est-elle différente des autres Smart Cities ?

Tout d’abord, il faut reconnaître qu’il y a une véritable problématique en ce qui concerne l’aménagement du territoire dans le pays, et ce, de manière générale. C’est un constat, pas une critique.  C’est en partie un héritage du passé, mais pas uniquement. À cela, il faut également prendre en considération les effets du changement climatique, avec de fortes précipitations de plus de 200 mm en moins de 24 heures, alors que les drains ne sont pas construits pour contenir autant d’eau en si peu de temps. Le changement climatique est ainsi un phénomène auquel nous devons nous adapter.

Que l’on soit pour ou contre, il faut reconnaître que les villages et les villes sont en train de croître et souvent au détriment d’une planification réfléchie. En effet, nous venons d’assister à l’impact dévastateur des inondations dans certains endroits, certes le résultat du changement climatique, mais qui démontre également ce manque de réflexion stratégique en ce qui concerne l’aménagement du territoire.

Nous pouvons soit laisser cette expansion se faire sur une base ad-hoc, soit la réaliser à travers une planification urbaine sur le long-terme qui prend en compte les routes ainsi que les infrastructures pour les décennies à venir.  Est-ce qu’il n’est pas temps de mettre en place une planification avec un cahier des charges qui est rigoureusement appliqué et contrôlé ?

C’est dans ce contexte qu’il faut analyser la politique du gouvernement qui encourage la création des Smart Cities depuis quelques années, ouvrant ainsi la voie à une planification urbaine réfléchie, ce qui ne peut être que bénéfique pour le pays, contrairement au développement ad-hoc que nous pouvons constater ailleurs dans les villes et villages.  Il y a aujourd’hui une vraie réflexion et un processus de Urban Planning qui est en train de façonner l’île Maurice, comme l’a d’ailleurs fait Mont Choisy La Destination ainsi que les autres Smart Cities.

La problématique se trouve dans le fait qu’on laisse le reste de l’île se développer sans cette même planification rigoureuse qui est appliquée aux Smart Cities.  Et le pire, c’est que cela vient créer une perception généralisée d’une île Maurice à deux visages.
De plus, il ne faut pas oublier que les développeurs s’occupent de tous les travaux d’infrastructure autour de ces villes ou villages urbains en devenir, évitant ainsi le gouvernement et les autorités locales la charge de cette responsabilité ainsi que la prise en charge de l’entretien et le nettoyage.

Après les récentes pluies, nous avons aussi constaté que nos infrastructures construites à Mont Choisy ont pu résister à l’impact des eaux de ruissellement sans toutefois endommager l’environnement et ses alentours. Cela nous conforte dans le fait que notre master plan fonctionne.

En tant que capitaine d’industrie chevronnée qui opère à la fois dans l’immobilier et le tourisme, quelle est votre analyse de l’économie mauricienne ? Quid de son impact sur ces deux secteurs ?

Maurice est une petite île et on opère dans un contexte mondial où il y de gros nuages à l’horizon.  Le Fonds monétaire international prévoit une croissance mondiale à la baisse en 2023 de 2,9 % et 1,9% pour la zone euro.  Tout le monde sait que nous dépendons beaucoup du marché européen.

Cette nouvelle crise est donc bien là et pas uniquement à Maurice ! Pour cause, le monde fait actuellement face à une triple menace avec la hausse de la dette publique, une croissance qui tourne au ralenti ainsi que l’inflation. Afin de lutter contre l’inflation, les Banques centrales augmentent les taux d’intérêts, ce qui implique des conséquences drastiques pour des millions de ménages et entreprises ayant des dettes, avec une croissance au ralenti, voire une récession.

À Maurice, nous devons lutter contre l’inflation avec des outils limités, car les pressions inflationnistes proviennent le plus souvent des importations et sont en partie en dehors de notre contrôle.

Cependant, nous pouvons mettre en place certaines mesures. Nous avons le choix : soit nous acceptons un rôle de victime, soit nous nous retroussons les manches pour notre avenir. Nous devons ainsi être plus efficaces, réduire le gaspillage et faire plus à tous les niveaux. De ce fait, nous nous devons de produire et exporter plus de services et produits. Nous devons être plus productifs et créer plus d’entreprises, d’emplois et de la richesse.

Au niveau de l’immobilier et de la construction, j’estime que le secteur s’en sort relativement bien malgré l’impact du Covid-19 ainsi que les nombreux défis liés au contexte post-Covid.

En effet, la pierre a toujours été un investissement sûr ainsi qu’une valeur refuge et pour le Mauricien et pour l’étranger.  L’immobilier continue à attirer les investisseurs de par sa stabilité politique, son climat exceptionnel, ou encore sa qualité de vie. Le Mauricien recherche également des opportunités pour investir dans l’immobilier, et ce, que ce soit au niveau résidentiel, commercial, ou encore agricole.

À Mont Choisy, le conseil d’administration a eu le courage et l’audace de lancer plusieurs chantiers de construction malgré les risques dans un contexte incertain, car nous avions confiance dans l’avenir. Sans espoir, il n’y a point d’avenir ! Durant la crise du Covid-19, nous avons également repensé nos projets en cours en essayant de nous réinventer rapidement.

Je tiens ici à remercier le gouvernement ainsi que les autorités pour leur soutien et leur rôle de facilitateur. C’est dans ce contexte que nous avons pu lancer sept nouveaux projets depuis juin 2020.

Quant au secteur touristique, il y a eu certes l’aspect Revenge Tourism, qui reste très encourageant pour la destination avec un effet positif et multiplicateur sur l’économie.  Il faut maintenant voir si cela perdure, surtout avec les nuages qui se profilent à l’horizon de nos principaux marchés touristiques. Par ailleurs, ce qui compte c’est la valeur des revenus touristiques, et non le nombre d’arrivées touristiques, c.-à-d. notre Focus devrait être sur le haut de gamme pour attirer des touristes de qualité, et non pas le tourisme en masse.

Quels sont les problématiques et défis rencontrés par le secteur de l’immobilier et la construction ?

En premier lieu, il y a eu une hausse drastique des coûts de construction depuis Covid-19. Si d’un côté, nous devons faire face à des hausses dans le coût des matières premières et d’une main-d’œuvre compétente qui se fait de plus en plus rare, de l’autre côté, notre compétition au niveau international ne cesse de s’agrandir, ce qui impacte inévitablement la demande.

Nous devons donc faire en sorte que notre qualité et notre compétitivité soient notre principal avantage. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons investi dans la création de Mont Choisy La Destination, une Smart City pensée et conçue pour ceux et celles à la recherche d’un art de vivre dynamique et équilibré dans cette partie du pays. Elle s’épanouit aussi au cœur de l’une des stations balnéaires cosmopolites les plus prisées du pays, avec les plus belles plages de l’océan Indien à proximité. En tant qu’adresse la plus prestigieuse de Grand-Baie, Mont Choisy La Destination se positionne comme la vitrine de Maurice en offrant ainsi une expérience Once-in-a-Lifestyle aux visiteurs locaux et internationaux.

Après Covid-19, le concept de ville/village à 15 minutes a pris le devant de la scène, car les résidents doivent pouvoir habiter, effectuer leurs achats, travailler et profiter des loisirs dans un périmètre situé à moins de 15 minutes de trajet.
Il est important d’atteindre un tel niveau d’excellence qui incitera les gens à venir investir à Maurice malgré la distance, et non nous reposer sur le fait que des prix inférieurs justifieront le temps de voyage plus long comparé à d’autres destinations. «Being Cheaper ne peut pas être notre slogan. Ce dernier doit plutôt devenir Being Better  !

À l’heure actuelle, nous subissons l’inflation de plein fouet et nous devons faire face à des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement ainsi qu’à de longs délais de livraison. Il ne faut pas oublier le manque de main-d’œuvre, surtout celle qui est qualifiée et compétente. Pour remédier à cette problématique, les entreprises de construction se retrouvent obligées d’importer une main-d’œuvre étrangère, ce qui implique des coûts additionnels et de longs délais.

Par ailleurs, nous devons faire face à plus de concurrents sur la scène internationale, car nous nous retrouvons à rivaliser avec des destinations proposant des mesures incitatives plus attractives en terme de permis de résidence. À titre d’exemple, nous retrouvons Malte, le Portugal, les États-Unis et d’autres pays encore. Bref, nous devons constamment réfléchir à des stratégies pour rivaliser avec les opérateurs internationaux.

Finalement, je crains qu’on soit en train de créer une perception d’une île Maurice à deux facettes, ce qui n’est pas une bonne chose pour notre société.  Il faut une harmonie globale à tous les niveaux, et pas uniquement dans les Smart Cities ainsi que les projets de PDS, afin que la population mauricienne ne se sente pas exclue.
Je tiens ici à souligner la contribution notable du secteur de l’immobilier à l’économie nationale et envers la création d’emplois, un secteur qui demeure souvent incompris et soumis à des préjugés. Non seulement le secteur apporte des investissements directs étrangers qui sont cruciaux pour le pays, mais il y a aussi l’apport des différents Duties and Taxes qui est significatif.  Le développement des projets immobiliers contribue à notre économie de manière conséquente à travers l’industrie de la construction, ou encore la création de milliers d’emplois directs et indirects.

Le développement immobilier et l’investissement étranger a aussi un effet multiplicateur envers notre économie, ce qui booste par la suite la demande pour les écoles, cliniques, restaurants, taxis et la production agricole locale.
Parmi ceux et celles qui ont fait le choix de venir à Maurice, il y a des chefs d’entreprise qui ont également choisi de monter leurs entreprises chez nous. Le pays bénéficie à travers les impôts et la création d’emplois.

D’un côté, nous voulons attirer les investissements directs étrangers et les compétences étrangères sur le sol mauricien, mais de l’autre côté, nous pensons que les étrangers sont en train d’envahir notre pays. Nous ne devons pas tolérer ce genre de rhétorique populiste.

L’échiquier politique actuel change au fil des mois et des événements. Vous avez côtoyé plusieurs gouvernements et ministres. Quelle est votre lecture de la situation ?

La stabilité politique est essentielle pour le succès de Maurice, et nous en avons bénéficié historiquement.  À une époque d’incertitudes internationales, voire de volatilité, il est encore plus important d’avoir un gouvernement stable, compétent et visionnaire.

Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, le débat public a changé de visage pour le mieux et parfois pour le pire. Cela complique forcément la vie des politiciens, car nous vivons dans un monde où tout est à la minute près, où tout le monde est devenu un Opinion Leader et personne n’a la moindre notion de responsabilité par rapport à leur opinion.
Nous avons trop tendance à critiquer les politiciens sans réaliser que nous sommes tous responsables.  Lisez le livre d’Isabel Hardman Why We Get the Wrong Politicians? pour mieux cerner ce phénomène.

Cela étant dit, les citoyens d’aujourd’hui exigent de plus en plus, et à juste titre, la transparence, l’Accountability, ou encore l’intégrité. Il faut pouvoir rétablir la confiance dans les affaires publiques.

Nous avons besoin de politiciens courageux qui n’ont pas peur de cela et qui embrassent et répondent aux attentes élevées de nos citoyens. Pour faire face aux défis économiques d’aujourd’hui tout en construisant un avenir prospère pour tous les Mauriciens ainsi que les générations à venir, nous devons être honnêtes sur les problématiques et les solutions, même si elles peuvent parfois être douloureuses.

Cela nécessite un double rajeunissement de l’échiquier politique. Premièrement, nous avons besoin de jeunes ambitieux, compétents et engagés dans la politique – de jeunes politiciens qui devront vivre pour notre avenir à long terme et qui n’ont pas peur de demander pourquoi pas et qui n’acceptent pas la rhétorique « cela a toujours été fait de cette façon ».

Nous avons également besoin d’une plus grande représentation féminine au sein de l’hémicycle – la moitié de la population est à peine représentée au Parlement et c’est bien dommage. Margaret Thatcher a dit : If you want something said, ask a man; if you want something done, ask a woman.

Les jeunes d’aujourd’hui et les femmes sont les principaux atouts et la clé de notre avenir.  Et je ne parle pas ici du Window Dressing ou du Tokenism; il y a un vrai travail à accomplir.

2030 est souvent considérée comme une étape déterminante pour l’humanité en termes de développement économique et lutte contre le changement climatique. Quelle est votre vision pour l’île Maurice de 2030 ?

Sur le plan économique, j’estime que nous devons travailler sur un plan de croissance en se basant sur les leviers économiques qui sont axés sur le développement durable et l’innovation. Il nous faudra d’autres secteurs de croissance mis à part nos secteurs traditionnels et capitaliser sur nos ressources océaniques.  Une vraie politique énergétique ou plutôt Alternative/Clean Energy est cruciale pour diminuer notre dépendance sur le charbon et le pétrole ainsi qu’une stratégie nationale pour la gestion de l’eau.  À terme, il nous faudra résoudre la problématique de l’endettement public.

Et surtout investir dans l’humain, qui demeure notre principale ressource, à travers l’éducation et la formation.  Nos meilleurs éléments partent étudier à l’étranger et la plupart ne reviennent pas au pays. Plusieurs de nos jeunes professionnels quittent le pays pour de meilleures opportunités à l’étranger.

Même si je considère que cela soit crucial d’exposer notre jeunesse au monde étant donné la petite taille de notre pays, j’estime que nous devons également construire le bon environnement ainsi que les bonnes opportunités afin que les jeunes professionnels se sentent valorisés pour revenir au pays. Les mesures fiscales incitatives ne suffisent pas pour attirer notre diaspora.

Au niveau social, nous devons créer un cadre pour traiter les problèmes sociaux tels que la drogue, le manque de civisme, ou encore notre attitude sur la route qui est probablement la cause de la majorité des accidents routiers, surtout avec un taux d’accidents parmi les plus élevés au monde.

Toutefois, une problématique cruciale demeure la population vieillissante. Actuellement, 25 % de notre population d’adultes sont âgés de plus de 60 ans et d’ici 2030, ce pourcentage continuera d’augmenter. L’interrogation principale demeure la suivante : d’où viendra notre main-d’œuvre même si les gens continuent à travailler après l’âge de 60 ans ? Nous devons également concevoir une stratégie efficace avec plus de maisons de retraite et de meilleurs soins de santé pour cette catégorie sociodémographique avec des professionnels qualifiés.

En tant que société, nous devons aussi travailler avec conviction et sincérité pour lutter contre la pauvreté, le changement climatique, combattre la corruption, et nous devons également renouer avec certaines de nos valeurs qui ont été malheureusement oubliées, à l’instar de l’honnêteté, le respect, l’intégrité et le hard work.
Finalement, vu l’ampleur que prennent les réseaux sociaux dans nos vies respectives, nous nous devons aussi de mieux assumer et gérer la technologie ainsi que l’intelligence artificielle parce qu’on a souvent des dérapages dangereux pour notre société.

Quels sont vos souhaits pour les Mauriciens en 2023 ?
Je leur dirai :

Chers concitoyens, je sais que la situation actuelle est extrêmement difficile. Je suis née et j’ai grandi ici dans un milieu très modeste. Si certaines réalités ne sont que des mots pour les plus aisés de notre société, elles demeurent néanmoins très difficiles pour la majorité des personnes ainsi que les petites entreprises. L’inflation avec la hausse des prix est une dure réalité pour beaucoup de Mauriciens au quotidien. La hausse des taux d’intérêt implique de réelles difficultés pour les Mauriciens.

Alors que certains peinent à joindre les deux bouts, les entreprises sont en train de s’adapter à une reprise inégale dans ce monde post-pandémique, où le futur reste incertain. De plus, le traumatisme causé par la Covid-19, couplé à ces deux années difficiles au niveau financier, ainsi que la terrible perte de nos proches, devrait perdurer pendant quelques années encore. La situation est plus que difficile, il n’y a aucun doute là-dessus.

Toutefois… Nous ne pouvons et nous ne devons pas céder au pessimisme et à la négativité. Quoi que nous pensions, nous pouvons y arriver. Je reste positive et optimiste, car toute ma vie, j’ai fermement cru que l’espoir, le dur travail, la résilience ainsi qu’une détermination à toute épreuve pouvaient nous conduire à un meilleur avenir.

Je suis confiante que les choses peuvent changer pour le mieux. Maurice peut faire mieux. Cependant, cela demeure une responsabilité collective. Personne ne viendra à notre rescousse, c’est notre pays et nous devons assumer notre responsabilité. Notre avenir dépend uniquement de nous. Nous devons affronter ce défi, ne serait-ce que pour l’avenir de nos générations actuelles et futures, et ce, peu importe les catégories démographiques.

Je pense qu’un jour viendra où nos enfants et nos petits-enfants resteront et travailleront à Maurice au lieu de partir et de revenir uniquement pour les vacances. Cela peut devenir une réalité, car en tant que peuple, nous pouvons créer un cadre économique propice au développement durable et à l’investissement étranger, créant ainsi toute une variété d’emplois dans tous les secteurs, avec une égalité des chances à tous les niveaux.

Restons calmes et optimistes sans toutefois nous reposer sur nos lauriers. Un meilleur avenir n’est aucunement garanti. Nous devons travailler pour sécuriser cet avenir. Utilisons notre bon sens, nos mains et notre esprit pour travailler ensemble afin de sortir de cette crise. Saisissons cette crise comme une opportunité pour s’unir, s’améliorer et redéfinir notre manière de faire les choses.

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