CENTRE SWAMI VIVEKANANDA : Frédéric François, le gentleman séducteur

En revenant chanter pour ses fans mauriciens, Frédéric François a tenu sa promesse. C’était hier au Centre Swami Vivekananda, Pailles, où le public pressé de l’accueillir ne cessait de réclamer ses chansons d’amour. Et, lorsque de sa voix de charmeur il distille « Est-ce que tu es seul ce soir ? Est-ce que ton coeur a envie de me voir ? », des mamies portées par l’ambiance fredonnent à tue-tête, entraînant leurs enfants et petits-enfants dans cette valse pétillante de ritournelles d’amour. Quel sacré séducteur ce Fredo !
Est-ce que la magie a opéré de nouveau lors de sa deuxième rencontre avec le public mauricien ? Il semblerait que Frédéric François ait sa propre recette pour faire tourner les têtes. Il lui suffit tout simplement de déposer, comme sur un écrin, quelques petites gouttelettes de perles remplies d’amour qui lorsqu’elles glissent sur le coeur procurent ce sentiment de plénitude. Frédéric François, c’est un amoureux de la vie et de l’amour à en juger par le titre de son nouvel album Chanteur d’amour. Lorsqu’il fredonne les premières paroles de « Viens te perdre dans mes bras », le public enchaîne les suivantes. Et la réplique du chanteur ne se fait pas attendre : « J’arrive, j’arrive, j’arrive. Voilà c’est comme ça que je vous aime. » Sur l’air de « Mon coeur te dit je t’aime, il est perdu sans toi », le public bat la mesure en envoyant à la volée des bisous d’amour au chanteur et le couvrant de cadeaux avec des peluches, fleurs…
Pour ses fans, il avait aussi prévu une interaction en demandant à son pote Pascal de choisir au hasard dans la salle quelques personnes. « Je vois que vous êtes toujours au top », dit Annabelle s’adressant à Frédéric François. Et le chanteur de répondre : « C’est l’éternelle jeunesse. Si la santé continue avec la même flamme, le même coeur, je continuerai toujours à donner cet amour. Car mes concerts c’est comme la mère qui fait écouter mes chansons à son enfant et à son petit enfant, ce qui fait qu’aujourd’hui encore mes chansons restent un succès. » Lorsqu’une Mauricienne, établie au Canada, lui fait part qu’une de ses collègues, d’un centre hospitalier où elles travaillent, a pleuré en écoutant une de ses chansons, Frédéric François s’est exclamé : « Mais dites donc, c’est qu’il fait pleurer les femmes ce Fredo. Allez le dire à sa femme. » Et, quand l’assistance réclame « Fou d’elle », Frédéric François s’attendrit en expliquant qu’il avait écrit cette chanson pour sa fille Victoria. Cela remonte au 1er mars 1990, a-t-il déclaré, alors qu’il était en concert à l’Olympia, sa femme Monique était sur le point d’accoucher dans une clinique en Belgique. Il devait constamment quitter la scène pour prendre de ses nouvelles au téléphone. « Alors, c’est ok. Et toujours cette réponse négative. À 22 h 32, lorsque j’entonnais Je t’aime à l’Italienne, ma fille Victoria est venue au monde. À deux ans, en assistant à un de mes concerts, elle faisait comme les grands dans la salle en tapant dans ses petites mains et en disant “Fredo, une autre ! Fredo, une autre !” À l’âge de 4 ans, je lui ai écrit Fou d’elle. »
Romantique, gentleman, séducteur et charmeur, Frédéric François plaît dans son approche et par ses chansons qui font voyager. Il a partagé aux Mauriciens venus le voir hier en concert une partie de sa Sicile, son île natale. Il a aussi eu une pensée pour son père à qui il faisait écouter sa chanson en jouant du piano L’amour s’en va, l’amour revient. « Mon père m’a caressé les cheveux et comme il parlait très mal le français, il m’a dit “E magnifica” en italien. » Les notes s’enchaînent : Une rose dans le désert, Voltare, Je n’ai jamais aimé comme je t’aime. Il aura aussi eu une pensée pour les couples qui ne s’aiment plus mais qui ont eu un enfant ensemble et cette délicate question de comment se séparer en faisant en sorte que l’enfant ne souffre pas de l’absence d’un des parents. Toucher le coeur de son public en le faisant mettre à nu ses émotions, voilà sur quoi repose la force du spectacle de Frédéric François. Il a raison de dire qu’il conserve bien son « éternelle jeunesse », car ses chansons, aux sons envoûtants et aux mots caressants, redonnent toujours cette envie de conjuguer le verbe aimer à l’infini. Deux bonnes heures de concert-romance pour clore sur un « Je t’aime à la mauricienne ». Un public, qui, une fois de plus, a été plus que conquis. Et comme dirait Fredo, les chansons d’amour ça ne peut faire que du bien.
Karl Brasse et son équipe, qui assuraient la première partie du spectacle, méritent aussi qu’on les salue pour leur belle prestation tout en finesse.

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